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contrarié

contrarié, iée [ kɔ̃trarje ] adj.
• 1772; de contrarier
1Combattu. Projet contrarié. « Le genre de malheur que porte dans l'âme un amour contrarié » (Stendhal). Gaucher contrarié, que l'on a obligé à se servir de sa main droite.
2Ennuyé ou fâché. Je suis très contrarié par ce contretemps. Avoir l'air contrarié.

contrarié, ée
adj.
d1./d Contrecarré, arrêté. Un projet contrarié.
d2./d Mécontent, dépité. Un air contrarié.
d3./d TECH Disposé en sens contraire. Assemblage à joints contrariés.

⇒CONTRARIÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de contrarier.
II.— Adjectif
A.— Qui est soumis à une contrainte, à une opposition.
1. [Le subst. désigne une chose abstr. ou concr.] Il n'y a d'amour éternel que contrarié (CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, p. 101). Une histoire où il était question de mariage, de divorce, de vocation contrariée (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 324) :
1. Je regardais papa, le soir, pendant le dîner de famille. Il avait, comme aux plus beaux jours, l'air souriant et dédaigneux. Rien ne trahissait même, en lui, le dépit d'une volonté contrariée.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 202.
Techn. Disposé alternativement. Un mur du quinzième siècle surmonté d'un pignon aigu à briques contrariées (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 366). Une garniture avec tête de chaque côté et à plis contrariés se pose au-dessus du volant (MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, p. 711). Les hachures parallèles ou contrariées (VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, p. 176).
♦ [En parlant de 2 sons asynchrones] Les bruits contrariés de leurs deux cœurs distincts qui ne peuvent prendre l'unisson (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, p. 1186).
2. [Le subst. déterminé désigne une pers.] :
2. Et en effet, bien que nullement secondé, contrarié même, j'en étais venu à bout. Si je fusse demeuré la chose se trouvait accomplie.
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 895.
B.— P. ext. Qui est fâché, désappointé par un sort contraire à ses souhaits :
3. Je suis impatienté, mécontent, contrarié, vexé.
— Les petites causes produisent de grands effets, cela humilie et révolte.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 319.
[En parlant de la voix, de l'apparence d'une pers.] Ce jeune militaire si mince, si pâle, et qui avait l'air tellement contrarié (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 118). Ma mère dit, d'un ton contrarié :« j'ai peur de me faire mal à l'estomac... » (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Mon oncle Jules, 1883, p. 417). — Laissons cela, fit-il d'une voix contrariée (GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 254).
Orth. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. :660. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 956, b) 1 349; XXe s. : a) 932, b) 706.

Encyclopédie Universelle. 2012.