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contrepoids

contrepoids [ kɔ̃trəpwa ] n. m.
• v. 1180; de contre- et poids
1Poids qui fait équilibre à un autre poids. Les contrepoids d'une horloge. Faire contrepoids. contrebalancer , équilibrer.
2(XIIIe) Ce qui équilibre, neutralise. compensation, contrepartie, équilibre. Servir de contrepoids, faire contrepoids à qqch. « Son réalisme intellectuel [de l'Europe] apporte un contrepoids au dynamisme anglo-saxon » (Siegfried).

contrepoids nom masculin invariable Poids qui fait équilibre à un poids ou à une force pour en compenser ou en modérer l'action : Les contrepoids d'une horloge. Force, action qui équilibre, neutralise d'autres forces, d'autres actions ; ce qui les compense : Faire contrepoids à un pouvoir arbitraire.

contrepoids
n. m.
d1./d Poids qui contrebalance une force opposée. Contrepoids d'horloge.
d2./d Cour., fig. Ce qui contrebalance (une qualité, un sentiment). Son bon coeur fait contrepoids à son mauvais caractère.

⇒CONTREPOIDS, subst. masc.
A.— Poids ou force faisant équilibre à un autre poids ou à une autre force. Un dispositif de mesure à plongeur et à contrepoids (CHARTROU, Pétroles nat. et artif., 1931, p. 68).
B.— Au fig. Ce qui équilibre ou neutralise une force. La liberté politique de l'Angleterre joue un grand rôle dans les destinées de son industrie. C'est un merveilleux contrepoids au despotisme des grands capitaux (Fondateurs 3e Républ., Ferry, 1863, p. 260).
Prononc. et Orth. :[]. Pt ROB. admet également [a] ant. à la finale (cf. poids). Écrit avec un trait d'union ds Ac. 1762-1835; cf. aussi FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, BESCH. 1845, Lar. 19e et LITTRÉ. Écrit en un seul mot ds Ac. 1694, 1718, 1740, puis 1878, 1932; cf. aussi GUÉRIN 1892, DG, ROB., Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr. (cf. contre-). Étymol. et Hist. 1. 1180-85 (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 2467); 2. XIIIe s. au fig. « contraire, opposé » (RAOUL DE HOUDENC, Li Romans des eles, 456 ds T.-L.). Composé de contre- et de poids. Fréq. abs. littér. : 261. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 458, b) 269; XXe s. : a) 282, b) 404.

contrepoids [kɔ̃tʀəpwa; kɔ̃tʀəpwɑ] n. m.
ÉTYM. V. 1180; de contre-, et poids.
1 Poids qui fait équilibre à un autre poids pour en neutraliser ou en modérer l'action. || Les contrepoids d'une horloge. Balancier. || Contrepoids de tournebroche : poids qui, avec le balancier, sert à régler le tournebroche. || Contrepoids qui referme automatiquement une porte. Valet. || Faire contrepoids. Balancer, contrebalancer, contre-peser, équilibrer.
Balancier dont les danseurs de corde se servent pour se maintenir en équilibre.
2 Vx. Équilibre. || Le contrepoids de deux choses, entre deux choses. || En contrepoids : en équilibre.
1 Tellement que le poids de ce vif-argent ayant autant de force pour tomber que le poids de l'eau a pour le pousser en haut, tout demeure en contre-poids.
Pascal, Traité de l'Équilibre des liqueurs, III, in Littré.
Loc. Faire le contrepoids; constituer un contrepoids (au sens 1).
2 Et cette barrière, avec un bloc de pierre pour faire le contrepoids ! Sont-ils retardés par ici !
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 79.
3 (XIIIe). Abstrait. Ce qui équilibre, neutralise. Compensation, contrepartie, correctif. || L'opposition fait contrepoids aux tentations autoritaires du gouvernement.
Vx. Équilibre. || Il y a contrepoids. Compensation, équilibre, neutralisation.
3 Nous ne nous soutenons pas dans la vertu par notre propre force, mais par le contrepoids de deux vices opposés, comme nous demeurons debout entre deux vents contraires : ôtez un de ces vices, nous tombons dans l'autre.
Pascal, Pensées, VI, 359.
4 Ceux qui espèrent leur salut sont heureux en cela, mais ils ont pour contrepoids la crainte de l'enfer.
Pascal, Pensées, III, 239.
5 Si le sens moral se développait en raison du développement de l'intelligence, il y aurait contrepoids et l'humanité grandirait sans danger (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 321.
Mod. Par métaphore du sens 1. || Cela fait (un) contrepoids. || Il y a un effet de contrepoids.
6 Il y a en Europe un esprit latin sans lequel notre civilisation n'aurait pas son équilibre. Son réalisme intellectuel apporte un contrepoids au dynamisme anglo-saxon, dans la mesure où celui-ci s'éloigne de la tradition classique.
André Siegfried, l'Âme des peuples, II, I, p. 28.
CONTR. Surcharge. — Déséquilibre.

Encyclopédie Universelle. 2012.