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contretemps

contretemps [ kɔ̃trətɑ̃ ] n. m.
• 1559 en équit.; de contre- et temps;cf. it. a contrattempo
1(1654) Événement, circonstance imprévue qui s'oppose à ce que l'on avait projeté. accident, complication, difficulté, empêchement, ennui. Un fâcheux contretemps. « Il fallut remettre la partie, et les contretemps qui survinrent m'empêchèrent de l'exécuter » (Rousseau).
Loc. adv. À CONTRETEMPS : mal à propos, au mauvais moment. ⇒ inopportunément. Arriver à contretemps (cf. Comme un cheveu sur la soupe, un chien dans un jeu de quilles).
2Mus. CONTRE-TEMPS :action d'attaquer un son sur un temps faible, ou sur la partie faible d'un temps, le temps fort ou la partie forte du temps suivant étant formé d'un silence. Le contre-temps, l'anacrouse et la syncope sont attaqués sur le temps faible.
⊗ CONTR. Arrangement, facilité.

contretemps nom masculin (calque de l'italien contrattempo) Circonstance, événement qui va contre un projet, des dispositions prises, etc. ; complication : Un fâcheux contretemps a retardé notre départ. En chorégraphie, synonyme de passé. Procédé rythmique dans lequel un son est articulé sur un temps faible ou sur la partie faible d'un temps. ● contretemps (expressions) nom masculin (calque de l'italien contrattempo) À contretemps, sans respecter la mesure, le rythme ; à un moment inopportun, mal à propos. ● contretemps (synonymes) nom masculin (calque de l'italien contrattempo) Circonstance, événement qui va contre un projet, des dispositions prises...
Synonymes :
- accroc
- anicroche (familier)
- complication
- empêchement
- ennui
- incident
Synonymes :
- passé

contretemps
n. m.
d1./d Circonstance imprévue qui dérange des projets. être empêché de sortir par un contretemps. Un léger contretemps.
|| Loc. adv. à contretemps: mal à propos. Agir à contretemps.
d2./d MUS Attaque du son sur un temps faible ou sur la partie faible d'un temps, le temps fort - ou la partie forte du temps - qui lui succède étant occupé par un silence.

⇒CONTRETEMPS, subst. masc.
A.— Domaines artistiques
1. CHORÉGR. Pas sauté exécuté sur une jambe, l'autre restant levée. On lève une jambe en l'air et on s'enlève en sautant sur l'autre jambe, ce qui est exactement le contretemps défini par Compan (BRILLANT, Probl. danse, 1953, p. 96). Contretemps sissonne; contretemps soubresaut; contretemps jeté (BOURGAT, Techn. danse, 1959, p. 95).
2. MUS. Procédé rythmique qui rompt une accentuation régulière lorsqu'un son, commencé sur un temps faible, est interrompu sur le temps fort qui suit. L'émotion de ces accents, dont les battements des violons à contre-temps et les clarinettes soupirantes trahissent le désordre intérieur (ROLLAND, Beethoven, t. 2, 1928, p. 395).
B.— P. ext. Événement soudain, inattendu, qui vient compromettre la réalisation d'un dessein, d'un projet. Contretemps fâcheux, imprévu, inopiné. Je repris de plus belle : Quel contretemps! en jouant la surprise et la déconvenue (GIDE, Isabelle, 1911, p. 626) :
1. Sur la carte : Vicomtesse Alix de Stermaria, mon invitée avait écrit : « Je suis désolée, un contretemps m'empêche de dîner ce soir avec vous à l'île du bois. Je m'en faisais une fête. Je vous écrirai plus longuement de Stermaria. Regrets. Amitiés. »
PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 391.
Tomber dans un contretemps, dans des contretemps. ,,Se trouver inopinément dans des circonstances fâcheuses qui dérangent les mesures qu'on avait prises`` (Ac. 1835); attesté ds Ac. 1798-1878.
Rem. Qq. dict. attestent le sens de « moment inopportun » (BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. Lang. fr.) ou celui d'« action faite mal à propos » (Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN, ROB., Lar. Lang. fr.).
C.— À contretemps, loc. adv.
1. [P. réf. à A 1 et 2] (Jouer, chanter, danser) à contretemps. En décalage par rapport au temps, à la mesure. Cela produit toujours (...) le même effet que si le corniste avait mal compté les mesures et était tombé à contre-temps (PROD'HOMME, Symph. Beethoven, 1921, p. 95). — (...) je danserai en mesure. Aujourd'hui, je n'ai fait que danser à contretemps... — Quand je danse à contretemps, c'est la musique qui a tort, interrompit Elvire (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 203).
2. Au fig. À un moment inopportun, mal à propos. Il est affectueux à contre-temps! (MONTHERL., Fils personne, 1943, I, 4, p. 288) :
2. Personne n'aurait pu rétablir l'exacte vérité, car Mistress Key, avec sa façon de réaliser les choses à l'envers et d'intervenir à contretemps dans leur cours, s'était chargée d'achever le désordre.
PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 129.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1835 s.v. contre-temps; ds Ac. 1878 et 1932 en un seul mot. Cf. contre-. Étymol. et Hist. 1. 1559 équit. (L'écuirie du Sr F. Grison, éd. 1598, 29 ds BARB. Misc. 3, n° 10); 2. a) 1611 plus gén. « mauvais moment, faux temps » (COTGR.); 1627 à contretemps « au mauvais moment » (PEIRESC, Lettres, éd. Tamizey de Larroque, I, 203 ds BARB. Misc., loc. cit.); b) 1704 mus. « note ou mouvement exécuté sur un temps qui n'est pas le bon, faux temps » (REGNARD, Folies amoureuses, II, 7 ds LIVET Molière); 3. 1654 « incident inopiné qui retarde ou contre-carre un projet » (QUINAULT, L'Amant indiscret, V, 5, ibid.); 4. a) 1680 danse (RICH.); b) 1655 escr. (MOLIÈRE, L'Étourdi, III, 4, cf. Lexique, éd. A. Régnier ds Œuvres, t. 12); c) 1805 mus. « effet obtenu en appuyant sur le temps faible d'une mesure » (LUNIER, Dict. sc. et arts, t. 1, p. 391). Prob. calque, à partir de contre- et de temps, de l'ital. contrattempo (BARB. Misc., loc. cit) attesté dep. 1553 (comme terme d'escrime, Agrippa ds TOMM.-BELL.; terme d'équit. dep. F. Grisone, ibid., original de la trad. citée supra 1; adv. di contrattempo « à contretemps » dep. début XVIIe s., Buonarrotti le jeune ds BATT.). Fréq. abs. littér. :206. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 289, b) 325; XXe s. : a) 275, b) 289.

contretemps [kɔ̃tʀətɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1559, en équitation; « moment importun », 1611; de contre-, et temps; cf. A contrattempo.
1 (1654). Événement, circonstance qui s'oppose à ce que l'on attendait. Accident, accroc (fig.), complication, difficulté, empêchement, ennui. || Un fâcheux, un cruel, un ennuyeux contretemps. || Contretemps imprévu, inopportun. || Un contretemps vint contrarier ses projets.
1 (…) je réponds du succès, à moins qu'il n'arrive quelqu'un de ces contretemps qui confondent les desseins les mieux concertés.
A. R. Lesage, Gil Blas, VI, I.
2 Je me trouvai ce jour-là fort incommodé; il fallut remettre la partie et les contretemps qui survinrent m'empêchèrent de l'exécuter.
Rousseau, les Confessions, XI.
3 Il demeura les pieds au bord du trottoir, ravi (…) de ce contretemps imprévu qui allait retarder de quelques minutes encore l'instant désormais imminent de son arrivée au bureau (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, I, p. 19.
REM. On écrit (rarement) aussi contre-temps.
3.1 Un absurde contre-temps m'empêche, en passant à Boma (Congo belge), d'aller présenter mes respects au Gouverneur (…)
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 690.
Vx. Action faite mal à propos. || L'Étourdi ou les contretemps, comédie de Molière (titre de l'édition originale).
2 Loc. adv. (1627). À contretemps : mal à propos, au mauvais moment. Inopportunément (→ Hors de saison). || Arriver à contretemps (→ Comme des cheveux sur la soupe, comme un chien dans un jeu de quilles…). || Il fait tout à contretemps.
4 Thomas Diafoirus est un grand benêt (…) qui fait toutes choses de mauvaise grâce et à contretemps.
Molière, le Malade imaginaire, II, 5.
5 Mais nos destinées et nos volontés jouent presque toujours à contretemps.
A. Maurois, Climats, II, p. 286.
3 (1805; « note exécutée sur un temps qui n'est pas le bon », 1704). Mus. Action d'attaquer un son sur un temps faible, ou sur la partie faible d'un temps, le temps fort ou la partie forte du temps suivant étant formé d'un silence. || Le contretemps, l'anacrouse et la syncope sont attaqués sur le temps faible. || Jouer à contretemps.
Chorégr. Manière de retomber sur un seul pied, après un saut.
CONTR. Aide, aplanissement, arrangement, facilité, opportunité. — Opportunément, temps (à).

Encyclopédie Universelle. 2012.