convoitise [ kɔ̃vwatiz ] n. f.
• coveitise v. 1150; de convoiter
♦ Désir immodéré de posséder. ⇒ appétence, ardeur, avidité, envie. Convoitise des richesses. ⇒ cupidité. Convoitise de la chair. ⇒ concupiscence. Regarder avec convoitise (cf. Dévorer des yeux). Éveiller, exciter, attiser les convoitises. « Savoir distinguer le mouvement qui vient des convoitises du mouvement qui vient des principes » (Hugo).
⊗ CONTR. Indifférence, répulsion.
● convoitise nom féminin Désir extrême ou immodéré de posséder quelque chose ; cupidité : De telles richesses exaspèrent les convoitises. Littéraire. Désir de posséder charnellement quelqu'un ; concupiscence. ● convoitise (synonymes) nom féminin Désir extrême ou immodéré de posséder quelque chose ; cupidité
Synonymes :
- ambition
- appétit
- avidité
- cupidité
- envie
Littéraire. Désir de posséder charnellement quelqu'un ; concupiscence.
Synonymes :
convoitise
n. f. Désir immodéré de possession. Des bijoux qui provoquent la convoitise.
⇒CONVOITISE, subst. fém.
A.— [L'obj. exprimé ou non, désigne une chose] Désir de posséder et de jouir d'une chose qui, le plus souvent, appartient à autrui ou est plus ou moins interdite (cf. convoiter A). Synon. envie, avidité. Un petit gémissement de convoitise m'échappe, suscité par le parfum en traînée d'un plat d'écrevisses qui passe (COLETTE, Cl. Paris, 1901, p. 237) :
• 1. D'ailleurs, pour juger une réaction comme celle-là, il faudrait commencer par pouvoir mesurer le degré de convoitise. L'envie de saisir ce couteau était peut-être impérieuse, — à un point qu'un adulte ne soupçonne pas! ...
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 869.
SYNT. Âpre, ardente, coupable, forte, honteuse convoitise. Convoitise de qqc., pour qqc. : Alors, les appétits de la chair, les convoitises d'argent et les mélancolies de la passion, tout se confondit dans une même souffrance (FLAUBERT, Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 124). Convoitise de la chair (cf. infra B); rare [de suivi d'un nom abstr.] : Il [André] rentra dans sa chambre et une convoitise de plaisirs l'agita (HUYSMANS, En ménage, 1881, p. 325). Éprouver, ressentir de la convoitise; assouvir, réprimer, satisfaire, vaincre sa convoitise : Pour masquer leurs convoitises, tous les gouvernements ont besoin d'une presse mensongère (MARTIN DU G., Thib., Été 1914, 1936, p. 495). Il regarda l'herbe avec un mélange de convoitise et de dégoût (SARTRE, Mort âme, 1949, p. 25). Allumer, déchaîner, inspirer, susciter la convoitise : Ces magnificences si peu coûteuses (...) excitèrent la convoitise de Gaubertin (BALZAC, Paysans, 1844, p. 191). La camelote qui, sur les étagères, tentait sa convoitise [du paysan] (THARAUD, Jument err., 1933, p. 104). Devenir, être, faire l'objet de convoitise; éclair, flamme, lueur, regard de convoitise.
— Emploi abs.
♦ [L'accent est mis sur l'aspect psychol., lié à l'idée de péché] Désir immodéré pour les biens terrestres :
• 2. La convoitise de Gide fut le centre même de son drame. Le combat de Gide a été celui-là et non un autre : il s'agissait de légitimer une certaine convoitise. Ce qui non plus n'était pas d'un esprit vil; Gide exigeait l'accord avec lui-même.
MAURIAC, Mémoires intérieurs, 1959, p. 189.
♦ Surtout au plur. Manifestation concrète de la convoitise (souvent en association avec désir, aspiration, passion, appétit). Elle lut Balzac et George Sand, y cherchant des assouvissements imaginaires pour ses convoitises personnelles (FLAUBERT, Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 66). La vraie paix, celle qui vient de Dieu, et non cette fausse paix qui suit l'assouvissement de nos convoitises (GREEN, Journal, 1942, p. 206).
P. méton. Objet de la convoitise. Longtemps une vieille flûte de bois jaune chez un marchand de bric à brac de la place du Marché était restée une de ses plus âpres convoitises (ZOLA, Cap. Burle, 1883, p. 130).
— Rare. [Suivi d'un inf. compl. prép. en de] Désir violent (cf. convoiter A 2). Il [M. Lanson] faisait de l'enseignement secondaire avec la pensée ailleurs, avec la sourde convoitise d'être ailleurs (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1173).
B.— Spéc. [L'obj. exprimé ou non, désigne une pers.]. Fort désir sexuel pour quelqu'un (cf. convoiter B). Synon. concupiscence. Se sentant le centre de plusieurs convoitises, elle riait haut, secouait ses cheveux (DRUON, Gdes familles, t. 2, 1948, p. 72) :
• 3. Elle [Salomé] dansa (...); et les nomades habitués à l'abstinence, les soldats de Rome experts en débauches, les avares publicains, les vieux prêtres aigris par les disputes, tous, dilatant leurs narines, palpitaient de convoitise.
FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, p. 198.
— Rare. [Suivi d'un compl. prép. en de] Désir pour quelqu'un. Étendu sur mon lit, j'évoquais ma maîtresse. Je la voyais (...) j'en avais un désir tenace (...) une amère convoitise (CARCO, Vérotchka, 1923, p. 144).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1150 coveitise (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 754). Dér. de convoiter; suff. -ise. Fréq. abs. littér. :455. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 393, b) 817; XXe s. : a) 706, b) 735.
convoitise [kɔ̃vwatiz] n. f.
ÉTYM. V. 1150, coveitise; de convoiter, et -ise.
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♦ Désir immodéré de posséder. ⇒ Appétence, appétit, ardeur, avidité, envie. || La convoitise des richesses. ⇒ Cupidité. || Convoitise de gloire et d'honneurs. ⇒ Ambition. || Convoitise de la chair. ⇒ Concupiscence (→ aussi Chair, cit. 55). — La convoitise de qqn pour qqch., sa convoitise. — (Sans compl.). || La convoitise; une, des convoitise(s). || Regarder, lorgner avec (cit. 74) convoitise, d'un œil de convoitise. ⇒ Avaler, caresser, couver, dévorer, manger (des yeux). || Regard brûlant de convoitise. || Allumer une flamme, une lueur de convoitise dans le regard. — Une, des convoitises. || Être l'objet de toutes les convoitises. ⇒ Mire (point de). || Éveiller, exciter, attiser, assouvir, endormir, éteindre, apaiser, calmer, assoupir, contenter, satisfaire les convoitises. — REM. Dans l'emploi absolu, ces expressions peuvent se comprendre comme dans l'emploi spécial ci-dessous.
1 (…) Dieu même est l'ennemi de ceux dont il trouble la convoitise.
Pascal, Pensées, VIII, 571.
2 (…) où tout enfin ce que je voyais devenait pour mon cœur un objet de convoitise, uniquement parce que j'étais privé de tout.
Rousseau, les Confessions, I.
3 Il y a les hommes de convoitise, qui demandent toujours de l'or, des honneurs, des jouissances, et ne sont jamais rassasiés.
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, p. 140.
4 Savoir distinguer le mouvement qui vient des convoitises du mouvement qui vient des principes, combattre l'un et seconder l'autre, c'est là le génie et la vertu des grands révolutionnaires.
Hugo, Quatre-vingt-treize, II, II, III.
5 (…) et les nomades habitués à l'abstinence, les soldats de Rome experts en débauches, les avares publicains, les vieux prêtres aigris par les disputes, tous, dilatant leurs narines, palpitaient de convoitise.
Flaubert, Trois contes, « Hérodias », III.
♦ Spécialt. Désir sexuel.
6 (…) et tout à coup, devant cette femme laide qui avait dans la taille des ondulations de panthère, Frédéric sentit une convoitise énorme, un désir de volupté bestiale.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, VI, p. 287.
7 Il y avait là des jeunes hommes qui, depuis un an, n'avaient pas mis les pieds sur la terre; leurs poches à tous étaient garnies d'or, et des convoitises terribles bouillonnaient dans leur sang.
Loti, Mon frère Yves, III, p. 17.
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CONTR. Aversion, dégoût, éloignement, indifférence, répulsion.
Encyclopédie Universelle. 2012.