Akademik

cornard

cornard [ kɔrnar ] n. m.
• 1608; cornair « niais » v. 1275; de corne
Fam. et vieilli Celui dont la femme est infidèle. cocu.

cornard nom masculin (de corne) Outil de fer servant, dans la fabrication du verre, à déplacer les creusets dans le four. Populaire. Mari trompé, cocu.

⇒CORNARD, subst. masc.
A.— Fam. et péj. Homme qui porte des cornes (cf. corne I A 3 b), que sa femme trompe. Le plus fameux cornard du pays; faire son mari cornard. Synon. cocu :
Un de ces vastes meubles où les belles meunières de jadis devaient cacher leur galant quand les sonnailles des chevaux annonçaient dans la nuit le retour du jovial cornard.
AYMÉ, Brûlebois, 1926, p. 47.
Rem. Quelques dict. gén. mentionnent le subst. fém. cornardise, vx. État de cornard, de cocu. Synon. cocuage.
B.— Fam. et vx. Chauffard, automobiliste qui abuse de sa corne (cf. corne I C 2 b).
C.— Arg. (Saint-Cyr). Désordre à l'exercice. Faire du cornard (cf. TITEUX, Saint-Cyr, 1898, p. 633). P. ext. Erreur.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1269-78 cornair « sot, niais » (J. DE MEUN, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 4779); 2. 1608 cornard « (mari) trompé » (JEAN DE SCHELANDRE, Tyr et Sidon, éd. Anc. Th. fr., t. VIII, p. 103); 3. av. 1857 « muni de cornes » (Béranger ds LITTRÉ). Dér. de corne; suff. -ard. Fréq. abs. littér. : 21. Bbg. GOOSSE (A.). Le Pic et le wallon, source du jargon des coquillards. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 107. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 102. — GUIRAUD (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, n° 2, p. 47. — NEUVILLE. Les Traditions à travers le vocab. de St.-Cyr. R. de l'Éc. de St.-Cyr. 1974. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 104. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 107.

1. cornard [kɔʀnaʀ] n. m.
ÉTYM. 1608; cornair, v. 1275; de corne, et -ard.
Familier.
1 Celui qui « porte des cornes », dont la femme est infidèle. Cocu. (En parlant d'une femme. Cornette).
1 L'un amasse du bien, dont sa femme fait part
À ceux qui prennent soin de le faire cornard (…)
Molière, l'École des femmes, I, 1.
2 (Argot milit., d'abord à Saint-Cyr, « désordre à l'exercice »). Erreur (plus ou moins ridicule). || Il a fait un cornard.
2 Alors, monsieur Tibéron, je voulais d'abord vous dire qu'il y a un cornard terrible pour la photo de la dernière page Notre seule photo : les Palais des Nations Unies à la place de la fille au bistrot.
Michel de Saint-Pierre, les Nouveaux Aristocrates, p. 199.
————————
2. cornard, arde [kɔʀnaʀ, aʀd] adj.
ÉTYM. 1834; de corner, et -ard.
Qui est atteint de cornage. || Mulet cornard. Corneur.
0 Après quoi, ayant hoché gravement le menton à la manière du croquant qui vient de faire un bon tour — de vendre une vache soufflée, par exemple, ou un cheval cornard — il s'est remis à pleurnicher de plus belle.
Bernanos, Monsieur Ouine, p. 42.

Encyclopédie Universelle. 2012.