corniaud [ kɔrnjo ] n. m.
• 1929; chien corniau 1845; var. de corneau (1165); de corne « coin » : chien bâtard, fait au coin des rues
1 ♦ Chien mâtiné.
2 ♦ Fam. Imbécile, sot. Quel corniaud ! ⇒ cornichon. — Adj. m. Il est un peu corniaud.
● corniaud ou corniot nom masculin (de corne) Chien bâtard. Populaire. Homme stupide.
corniaud
n. m. Chien bâtard.
⇒CORNIAUD, subst. masc.
A.— Chien bâtard, ,,d'origine presque toujours inconnue, d'où cependant chiens courants et chiens d'arrêt ne sont pas exclus`` (d'apr. F. VIDRON, Chasse, 1945, p. 117) qui, malgré sa bâtardise, a certaines qualités qui permettent son emploi comme chien de chasse. Il creuse, à l'aide de ses bâtards, de ses corniauds (...) ce terrier de lapin (VIALAR, Fusil, 1960, p. 150).
— Péj. Chien de chasse de mauvaise qualité :
• 1. — Belle race! avait dit Jean [au marquis], mais un corniaud tout de même!
— Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
— Un chien qui a peur!
VIALAR, L'Homme de chasse, 1961, p. 208.
— P. ext. Chien non racé. L'innocent (...) qu'on apercevait toujours (...) remorquant au bout d'une ficelle un abominable corniaud (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p. 67).
— [En constr. d'appos., avec valeur d'adj.] Il élevait des chiens courniauds, bâtards de chiens d'arrêt et de chiens courants (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 87).
B.— Fam., péj. Personne de peu de ressources intellectuelles, sotte, niaise. Se laisser, se faire avoir comme un corniaud; ne pas être corniaud; espèce de corniaud! Synon. cornichon, gourde. Elle s'était fait la malle avec un jeunâbre, un corniaud qui avait de la prestance, mais rien dans le gadin (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 47) :
• 2. Dans sa hâte, ce corniaud de Pourchaire a mêlé au dossier des pièces qui concernent un presque homonyme...
A. ARNOUX, Double chance, 1958, p. 169.
— [En constr. d'attribut avec valeur d'adj.; en parlant de pers. ou de choses] Sot, niais. Tu ne vois pas grand (...) tu vois sublime. Et sublime, pour moi, c'est corniaud (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p. 162).
Prononc. et Orth. :[]. En plus de corniaud, 2 var. : corneau ds Lar. 20e, ROB. et Lar. Lang. fr.; corniot ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. ainsi que ds DUB. (pour la docum. cf. GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 36). Noter également la var. région. courniaud. (cf. POURRAT, loc. cit.). Étymol. et Hist. I. 1655 corneau « chien mâtiné » (R. DE SALNOVE, La Vénerie royale, p. 26); 1845 chien corniau (BESCH.); 1925 corniot (GENEVOIX, loc. cit.); 1929 corniaud (Lar. 20e). II. 1949 « imbécile » (H. BAZIN, Tête contre murs, p. 289). I Orig. obsc.; d'apr. FEW t. 2, p. 1199 b, dér. de corne au sens de « coin » (ces chiens mâtinés étant proprement des chiens nés au coin d'une rue); suff. -eau, dial. -iau, confondu avec -aud et -ot. II prob. issu par substitution de suff. (-aud) de cornier « dupe, niais » (1455 ds Mém. Soc. Ling. Paris, t. 7, p. 318), lui-même issu de cornard « niais » (v. cornard « mari trompé ») par substitution du suff. -ier. Étant donné l'affinité sém. avec corne et cornard, une ext. de sens à partir de corneau, corniaud « chien mâtiné » est moins probable. Fréq. abs. littér. :6. Bbg. HASSELROT 20e s., p. 82.
corniaud [kɔʀnjo] n. m.
ÉTYM. 1929; corniot, 1925; ellipse de chien corniau, 1845; reprise de la forme corneau, 1655; de corne « coin » : chien bâtard, fait au coin des rues, et -eau, -iau, confondu avec -aud, -ot; le sens 2, probablt de cornier « dupe, niais » par substitution de suffixe.
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1 Chien mâtiné, issu du mâtin et du chien courant, souvent employé comme chien de chasse.
1 Les yeux délavés des corniauds qui accompagnent les chasseurs, le trot désenchanté des chevaux qui saboulent à dix francs l'heure des zorros aux moustaches d'aide-comptables (…) : tout m'est devenu prétexte à blessure et plaisirs.
François Nourissier, le Maître de maison, p. 208.
♦ En appos. || Chien corniaud.
REM. On trouve aussi corneau, corniot.
2 (1949). Fig. et fam. Imbécile, sot. || Quel corniaud ! || Se faire avoir comme un corniaud. ⇒ Cornichon, gourde.
2 (…) les hommes de demain, quand ils penseront à moi, quand ils raconteront mon histoire à leurs enfants, me verront et me décriront comme un pauvre corniaud, un pauvre mec inintelligent, à peine plus évolué qu'une grenouille (…)
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 150.
♦ Adj. (en constr. d'attribut). || C'est corniaud. ⇒ Idiot. || Ce qu'il peut être corniaud ! — REM. Le fém. corniaude semble inusité.
Encyclopédie Universelle. 2012.