cosmique [ kɔsmik ] adj.
• 1390; gr. kosmikos, de kosmos
1 ♦ Philos. De l'univers matériel. Les espaces cosmiques.
2 ♦ (1863) Du monde extraterrestre (⇒ cosmos). Les corps cosmiques. ⇒ astral. Vaisseau cosmique. ⇒ spatial.
♢ Astron., phys. Rayonnement cosmique (ou rayons cosmiques),constitué de particules très rapides (hadrons, leptons, photons) qui traversent l'atmosphère et frappent la surface de la Terre.
● cosmique adjectif (grec kosmikos) Relatif au cosmos, à l'univers, à son ordre général : Espaces cosmiques. Relatif aux espaces intersidéraux ; spatial : Fusée cosmique. Littéraire. Infini, immense : Désastre cosmique. ● cosmique (expressions) adjectif (grec kosmikos) Rayons cosmiques ou rayonnement cosmique, flux de particules chargées de haute énergie d'origine solaire, galactique et extragalactique. Deuxième vitesse cosmique, vitesse de libération d'un corps quittant la Terre (environ 11,2 km°s). Première vitesse cosmique, vitesse minimale théorique à communiquer à un corps, au départ de la Terre, pour le satelliser autour d'elle (environ 7,9 km°s). Troisième vitesse cosmique, vitesse de libération d'un corps quittant le système solaire. (À partir de la Terre, elle est d'environ 16,6 km°s.)
cosmique
adj.
d1./d Relatif à l'Univers.
d2./d ASTRO De l'espace extra-terrestre. Poussières cosmiques: très petits corps qui circulent dans l'espace.
— Rayons cosmiques: flux de particules de haute énergie d'origine extra-terrestre, découvert en 1911 par le physicien autrichien Victor Franz Hess, constitué essentiellement de protons (90 %) et de noyaux d'hélium, et, en plus faibles quantités, de noyaux de carbone, d'azote, d'oxygène, de fer, ainsi que d'électrons. (L'énergie de chacune des particules peut atteindre 10 21 électronvolts; leur interaction avec les hautes couches de l'atmosphère crée des gerbes de particules, dont l'étude a été à l'origine de la découverte du positon et du muon.)
⇒COSMIQUE, adj.
A.— Qui concerne le cosmos. Catastrophe, cause, échelle, évolution, influence cosmique :
• 1. Une deuxième originalité de ma position dans le « Phénomène Humain », après celle consistant à faire de la Vie une fonction universelle d'ordre cosmique, est d'attribuer, au contraire, valeur de « seuil » ou de changement d'état, à l'apparition, sur la lignée humaine, du pouvoir de « réflexion ».
TEILHARD DE CHARDIN, Le Phénomène humain, 1955, p. 336.
♦ Milieu cosmique. Nature ambiante qui entoure un être vivant. Anton. milieu intérieur. Si, néanmoins, M. Spencer a pu admettre que l'évolution sociale a une limite qui ne saurait être dépassée, c'est que, suivant lui, le progrès n'a d'autre raison d'être que d'adapter l'individu au milieu cosmique qui l'entoure (DURKHEIM, De la Division du travail social, 1893, p. 333).
— P. hyperb. Universel, infini, hors des normes communes :
• 2. Autour de moi tout était accablant de haine et d'ennui. Il faut dire aussi qu'il est incroyable cet ennui du bord, cosmique pour parler franchement. Il recouvre la mer, et le bateau, et les cieux. Des gens solides en deviendraient bizarres, à plus forte raison ces abrutis chimériques.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 148.
B.— Emplois spéc.
1. ASTRONAUT., ASTROPHYSIQUE. Interplanétaire. Engin, vaisseau, vol; poussière, rayon cosmique :
• 3. Un fonctionnement défectueux du système de guidage donna à ce satellite une orbite très allongée permettant une exploration complète de l'espace extra-atmosphérique jusqu'à plus de 3 000 km d'altitude. Ces résultats furent précisés et étendus grâce aux fusées cosmiques soviétiques et aux pionniers américains.
Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 376.
2. ASTRON. Lever, coucher cosmique. Lever, coucher d'un astre, qui a lieu en même temps que celui du soleil.
3. PHILOS. GR., vx. Musique cosmique. ,,Selon les anciens, celle qui se rattachait à l'harmonie des sphères et à la science des éléments`` (ROUGNON 1935).
Rem. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop.
Prononc. et Orth. :[]. PASSY 1914 est le seul à transcrire [-zm-], ce qui est, comme pour le suff. -isme prononcé [-], une prononc. méridionale. Ds Ac. depuis 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 [ms. XVe s.] astron. (EVRART DE CONTY, Problèmes d'Aristote, B.N. 210, f° 8 v° ds GDF. Compl.); 2. 1862 fig. « qui est aux dimensions de l'univers » (HUGO, Misér., t. 2, p. 78; amour cosmique). Empr. au lat. impérial cosmicus « qui est du cosmos », empr. au gr. « qui concerne l'univers ». Fréq. abs. littér. 378. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 119, b) 301; XXe s. : a) 197, b) 1 225.
DÉR. 1. Cosmicien, subst. masc. Spécialiste de l'astronautique ou de l'astrophysique. Les cosmiciens, maintenant dotés de fusées et de satellites artificiels sont allés rejoindre le camp des astrophysiciens (Hist. sc., t. 3, vol. 2 1964, p. 371). Attesté seulement ds NEYRON 1970. — 1re attest. 1964 id.; du rad. de cosmique, suff. -ien. 2. Cosmiquement, adv. D'une manière cosmique, en harmonie avec l'univers. Considéré vocalement, le mot « vaste » n'est plus simplement dimensionnel. Il reçoit, comme une douce matière, les puissances balsamiques du calme illimité. Avec lui, l'illimité entre dans notre poitrine. Par lui, nous respirons cosmiquement, loin des angoisses humaines (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 180). — []. — 1res attest. a) ca 1380 [ms. du XVe s.] astron. (EVRART DE CONTY, Problèmes d'Aristote, B.N. 210, f° 8 v° ds GDF. Compl.) attest. isolée; à nouv. en 1752 (Trév. Suppl.); b) 1887 « aux dimensions de l'univers » (LAFORGUE, Poés. compl., p. 8); de cosmique, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 3.
cosmique [kɔsmik] adj.
ÉTYM. V. 1380; grec kosmikos, de kosmos. → Cosmo-.
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1 Philos. De l'univers matériel. ⇒ Universel. || Espaces cosmiques. || Matières cosmiques : matière dont se forment les mondes.
1 Pour donner une idée du rôle que peut jouer la matière cosmique répandue dans les espaces interplanétaires (…)
L. Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1883, p. 17 (1882).
♦ Qui concerne l'univers physique, le monde extérieur.
2 Quant à moi, qui ne suis pas un auteur « cosmique », et qui m'y résigne, je ne me sens pas à l'étroit dans ce monde intérieur, j'ai mes raisons de m'y trouver heureux.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 213.
2 (1863). Plus cour. Du monde extra-terrestre, du cosmos en tant qu'espace à parcourir. || Les corps cosmiques. ⇒ Astral, céleste. || Vaisseau cosmique. ⇒ Spatial. || Voyage cosmique. ⇒ Interplanétaire, interstellaire.
3 Je suis devenu, brusquement, beaucoup plus vieux que toi, depuis ces histoires d'ère atomique, de vaisseaux cosmiques, et de temps qui court si vite.
P. Guth, Lettre ouverte aux idoles, Dutronc, p. 80.
♦ Influences cosmiques (sur la Terre). ⇒ Astral, sidéral.
3 Astron. a Lever, coucher cosmique d'une étoile : lever ou coucher d'une étoile dans le soleil levant et qui, de ce fait, ne peut être observé mais seulement calculé (opposé à acronyque).
b Rayons cosmiques : rayonnement de grande énergie, étudié sur terre par ses effets ionisants sur les atomes de l'atmosphère, et d'origine cosmique inconnue.
4 Autour de moi tout était accablant de haine et d'ennui. Il faut dire aussi qu'il est incroyable cet ennui du bord, cosmique pour parler franchement. Il recouvre la mer, et le bateau, et les cieux. Des gens solides en deviendraient bizarres, à plus forte raison ces abrutis chimériques.
Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 148, in T. L. F.
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DÉR. Cosmicité, cosmicien, cosmiquement.
COMP. Acosmique.
Encyclopédie Universelle. 2012.