coterie [ kɔtri ] n. f. ♦ Péj. Réunion de personnes soutenant ensemble leurs intérêts. ⇒ association, 2. bande, caste, chapelle, clan, clique, secte, tribu. Coterie dirigée contre un personnage important. ⇒ cabale, camarilla. Coterie secrète. ⇒ mafia. Coterie littéraire, politique. « Les écoles, les coteries ne sont autre chose que des associations de médiocrités » (E. Delacroix).
● coterie nom féminin (ancien français cotier, de cote, cabane) Péjoratif. Groupe de personnes qui se soutiennent pour faire prévaloir leurs intérêts : Une coterie littéraire. ● coterie (synonymes) nom féminin (ancien français cotier, de cote, cabane) Groupe de personnes qui se soutiennent pour faire prévaloir leurs...
Synonymes :
- bande
- cabale
- chapelle
- clan
- clique (familier)
- mafia
coterie
n. f. Péjor. Groupe de personnes se coalisant pour défendre leurs intérêts. Coterie politique, littéraire. Rivalité de coteries.
⇒COTERIE, subst. fém.
A.— FÉOD. Communauté paysanne chargée de la mise en valeur des terres d'un seigneur. P. méton. Terre non noble grevée de redevances au seigneur.
Rem. Attesté par la plupart des dict. gén., excepté Ac.
B.— Usuel
1. Société restreinte de personnes entretenant de très étroites relations fondées sur des intérêts communs :
• 1. Les uns avaient oublié, les autres pouvaient répondre qu'à l'origine de toutes les fermentations humaines, à la naissance de toutes les écoles, et même des plus grandes religions, il y a toujours de très petites coteries, d'imperceptibles groupes longtemps fermés, longtemps impénétrables; bafoués, fiers de l'être, et avares de leurs clartés séparées. Au sein de ces secrètes sociétés, germe et se concentre la vie des très jeunes idées et se passe le temps de leur première fragilité.
VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 17.
— Emplois partic.
a) Société d'ouvriers. Ces vingt filles se renouvelant, tous les dix jours, formaient cette population nomade, cette coterie des ouvrières brocheuses, étrange association où l'on vocifère (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 18).
b) [Toujours au sing.] Appellation familière que les ouvriers du bâtiment utilisent pour s'interpeller, ou désigner un ou plusieurs de leurs camarades. La coterie peintre, la coterie charpentier (CHABAT 1881). La coterie maçon, la coterie menuisier (HAVARD 1887) :
• 2. Mais tout à coup, à leur étonnement extrême, quelqu'un les héla dans la nuit, à mi-voix :
— Eh! la coterie! Les deux cœurs ne firent qu'un saut. (...). Ils arrondirent leurs mains en cornet sur leurs bouches, et lancèrent dans la direction un appel retentissant :
— Oh hé, la coterie! oh hé! ...
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 4, p. 132.
2. P. ext., péj. Groupement de personnes se soutenant mutuellement, en cherchant par la lutte ou l'intrigue à faire prévaloir leur(s) intérêt(s) commun(s). Coterie littéraire, politique; petite coterie; esprit de coterie. Il n'y a rien d'insupportable comme les cabales et les coteries (SCRIBE, Camaraderie, 1837, V, 3, p. 329). Je te disais qu'il se formait, dans l'ombre, deux sectes, deux coteries (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 136) :
• 3. Monsieur, Je vous remercie de m'avoir fait lire Salammbô. C'est un beau, puissant et savant livre. Si l'Institut de France, au lieu d'être une coterie, était la grande institution nationale qu'a voulu faire la Convention, cette année même vous entreriez, portes ouvertes à deux battants, dans l'Académie française et dans l'académie des inscriptions.
HUGO, Correspondance, 1862, p. 430.
Prononc. et Orth. :[]. ds Ac. 1694-1932. Lar. 19e distingue coterie pour désigner une réunion de personnes ayant des intérêts communs de côterie, terme féod. Étymol et Hist. A. 1255 lat. médiév. coteria Rouen « tenure rurale modeste » ds DU CANGE s.v.; 1376 terre tenue en coterie [La Falesque, cne de St-Michel, Pas-de-Calais?] (Arch. JJ. 109, pièce 417 ds GDF.), seulement attesté dans les coutumes picardes, v. E. DE LAURIÈRE s.v. B. 1. 1611 « Association de paysans tenant d'un seigneur une tenure roturière » (COTGR.); 2. 1660 « association de gens qui se fréquentent familièrement » (OUDIN, Fr.-Esp.); 3. 1808 péj. (HAUTEL : Coterie, terme de mépris, bande de meneurs, d'intrigans). A dér. en -erie (exprimant le lieu où s'exerce une action, un droit) du rad. de cotier (1086 subst. lat. médiév. coterius « tenancier d'une petite tenure rurale », Domesday Book ds DU CANGE); ca 1283 adj. « [d'un cens] payé pour cette tenure roturière » (BEAUMANOIR, Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 704), dér. de l'a. fr. cote « cabane » que l'on peut restituer d'après les toponymes normands (v. LONGNON, p. 183) et le dér. cotin « maisonnette » (WACE, Rou, III, 1653 ds KELLER, p. 209 b), issu de l'a. b. frq. kot « cabane » (pour les dér. localisés dans l'est de la Normandie et la Picardie) et du correspondant a. nord. de même forme (DE VRIES, Anord., pour les dér. localisés dans l'ouest de la Normandie; FEW t. 16, p. 346a; H.-E. Keller ds Mél. Delbouille (M.) t. 1 1964, pp. 354-359); le subst. coterius de 1086 étant dér. de l'anglo-saxon cot (IXe s. ds NED, s.v. cot subst. 1). En B le suff. exprime une idée collective. V. aussi cottage. Fréq. abs. littér. :245. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 573, b) 269; XXe s. : a) 296, b) 229.
coterie [kɔtʀi] n. f.
ÉTYM. 1611, au sens 1 (cf. lat. médiéval coteria « petite tenure », 1255); de cotier « tenancier », t. de féodalité, v. 1280 (cf. lat. médiéval coterius, 1086), d'orig. germ. kote, cf. anç. franç. cotin « cabane ».
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1 Hist. Association de paysans chargée de tenir les terres d'un seigneur.
2 (1660, non péj.). Vieilli ou péj. Réunion de personnes soutenant ensemble leurs intérêts et qui s'opposent à ceux qui ne font pas partie de leur groupe. ⇒ Association, 2. bande, caste, cercle, chapelle, clan, clique, école, église, famille, parti, secte, tribu. || Coterie dirigée contre un personnage important. ⇒ Cabale (vx), camarilla. || Assemblée divisée en coteries. || Les intrigues d'une coterie. || Coterie secrète. ⇒ Mafia. || Coterie littéraire, politique, religieuse. || N'appartenir à aucune coterie. || Coterie politique d'intérêt. ⇒ Groupe (de pression), lobby.
1 Qui diantre me poussait à vouloir être de l'Académie, moi qui m'étais moqué quarante ans des coteries littéraires ?
P.-L. Courier, Lettres, I, 121.
2 Les écoles, les coteries ne sont autre chose que des associations de médiocrités, pour se garantir mutuellement un semblant de renommée qui, à la vérité, est de courte durée mais qui fait traverser la vie agréablement.
E. Delacroix, Écrits, Lettre à Mme Cavé, t. II, p. 5.
♦ (Sans élément péj.). Société restreinte de personnes ayant des intérêts communs. || La petite coterie, le petit clan : nom donné au salon des Verdurin, dans Proust.
3 Les uns avaient oublié, les autres pouvaient répondre qu'à l'origine de toutes les fermentations humaines, à la naissance de toutes les écoles, et même des plus grandes religions, il y a toujours de très petites coteries, d'imperceptibles groupes longtemps fermés, longtemps impénétrables; bafoués, fiers de l'être, et avares de leurs clartés séparées. Au sein de ces secrètes sociétés, germe et se concentre la vie des très jeunes idées et se passe le temps de leur première fragilité.
Valéry, Variété IV, p. 17.
4 Le regard de Vidaloche, d'une pudeur déchirante, m'enveloppa d'un manteau. Il porta délicatement l'index à la perpendiculaire de sa bouche, puis l'écarta d'un geste ample et prompt, geste de coterie qui scellait on ne savait quel serment, mais qui allait de soi. Il signifiait avec une solennité furtive que nous étions des compagnons et qu'il y avait de l'honneur à n'être pas compris.
A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 64.
♦ Spécialt. Société d'ouvriers. — (Argot professionnel). Ensemble d'ouvriers du bâtiment. || La coterie peintre, la coterie maçon.
Encyclopédie Universelle. 2012.