courbature [ kurbatyr ] n. f.
• 1588; de courbatu
♦ Sensation de fatigue douloureuse due à un effort musculaire prolongé ou à un état fébrile. ⇒ lassitude. Ressentir une courbature dans les membres, le dos. Être plein de courbatures. ⇒ courbatu, courbaturé. « le sommeil secoué des wagons avec des douleurs dans la tête et des courbatures dans les membres » (Maupassant). — On écrirait mieux courbatture.
● courbature nom féminin (de courbatu) Sensation d'endolorissement, de fatigue des muscles après un effort inhabituel ou à la phase initiale de certaines infections virales (grippe, hépatite, etc.).
courbature
n. f.
d1./d Douleur musculaire due à un effort prolongé ou à un état fébrile.
d2./d MED VET Raideur musculaire généralisée dont souffre momentanément un cheval après un effort trop intense.
⇒COURBATURE, subst. fém.
A.— ART VÉTÉR. [En parlant d'un cheval] Affection due à un effort prolongé, qui se caractérise par une raideur des muscles des membres et des troubles respiratoires :
• Le cheval va reprendre son rythme cardiaque normal en peu de temps. Il redeviendra tranquille et retournera au box, gai, souple, sans courbature, pour y manger son avoine de bon appétit.
L. ZITRONE, Léon Zitrone vous emmène aux courses, 1962, p. 233.
B.— P. ext., MÉD. Lassitude accompagnée de douleurs musculaires généralement dans le dos et les membres, qui se manifeste à la suite d'un effort physique prolongé, d'une longue immobilité dans une position inconfortable ou lors de la phase initiale de certaines maladies. Courbature fébrile, musculaire. Une courbature que j'avais prise l'autre jour en grimpant plus vite que de raison à l'extrême pointe de la flèche d'Anvers (MICHELET, Journal, 1837, p. 777). Avoir de la courbature (GONCOURT, Journal, 1874, p. 1007). N'être qu'une courbature (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 7, p. 171).
— P. méton. (surtout au plur.). Manifestation de cette affection. Attraper, avoir, donner des courbatures. Le lendemain matin il avait eu des courbatures extrêmement violentes (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 91).
— Au fig. Quelques lignes d'écriture avaient apaisé son âme [de Jacques] (...). Mais il lui restait au cœur une courbature (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p. 318).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi du mot au sens de « forme courbe » (cf. courbement ex.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Avec ses dér. fait partie des mots de la famille de battre qui ne prennent qu'un t, comme bataille, combatif et leurs dérivés. Étymol. et Hist. 1. 1588 courbature sens obscur « fatigue? » (P. CRESPET Le Triomphe de Marie, 339 v° in Vaganay ds R. Philol. fr. t. XLV, p. 138); av. 1611 « lassitude extrême » (LESTOILE, Mém., p. 124 ds GDF. Compl.); 2. 1607 courbature « état d'un cheval harassé » (LOYSEL, Instit. coutum., p. 418 ds LITTRÉ). Prob. dér. de courbatu; suff. -ure. Fréq. abs. littér. :103. Bbg. ORR (J.). Qq. mises au point étymol. Mél. Dauzat (A.) 1951, pp. 245-256.
courbature [kuʀbatyʀ] n. f.
ÉTYM. 1588; probablt dér. de courbatu, et -ure.
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1 (1607). Art vétér. État d'un cheval courbatu.
2 (Av. 1611). Cour. Sensation de fatigue douloureuse due à un effort prolongé ou à un état fébrile. ⇒ Fatigue; ankylose, lassitude. || Ressentir une courbature dans les membres, le dos, les reins… || La grippe se manifeste à ses débuts par une courbature générale.
1 (…) une espèce de courbature, fruit de la fatigue et du voyage, le retient dans sa chambre, et il a été saigné ce matin.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, IV, Lettre VII.
2 Les nuits en chemins de fer, le sommeil secoué des wagons avec des douleurs dans la tête et des courbatures dans les membres, les réveils éreintés dans cette boîte roulante (…)
Maupassant, les Sœurs Rondoli, I, p. 10.
3 Je sens déjà l'incurvation, l'incurvaison générale, latérale, transversale, horizontale aux épaules, verticale aux reins. Il faut dire aussi que c'est le courbement, la courbure, la courbature, l'inclinaison de l'écrivain sur la table de travail.
Ch. Péguy, la République…, p. 267.
♦ Figuré :
4 (…) puis, vite dégoûté de ces vaines recherches, l'esprit meurtri par une courbature, il rejeta sa cigarette, siffla un air qui courait les rues, et, se baissant, ramassa sous une chaise un pesant haltère qui traînait.
Maupassant, Fort comme la mort, I, I, p. 8.
5 Elle souffrait de façon diffuse, comme d'une courbature morale, qui, ne s'étant encore fixée nulle part, n'avait pas choisi son point de flamme et d'élancement.
Edmond Jaloux, les Visiteurs, I, p. 11.
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DÉR. Courbaturer.
Encyclopédie Universelle. 2012.