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cousu

cousu, ue [ kuzy ] adj.
• de coudre
1Joint par une couture. Feuillets cousus et collés. Cousu à la main, ellipt et fam. cousu main. Des gants cousus main. Loc. fam. C'est du cousu main, de première qualité. Du cousu-main : une affaire facile, une entreprise qu'on est sûr de réussir. Finesse, malice cousue de fil blanc. Bouche cousue. Être (tout) cousu d'or, très riche.
2Blas. Pièce honorable cousue, appliquée émail sur émail ou métal sur métal.

cousu Participe passé de coudre.

cousu, ue
adj. Assemblé par une couture. Rideaux cousus à la machine.
|| Fam. Cousu main: cousu à la main.
|| Fig., Fam. être cousu d'or, très riche.
|| Fig. Une ruse cousue de fil blanc, grossière, qui ne trompe personne.
|| Fig. Garder bouche cousue: ne rien dire.

⇒COUSU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de coudre.
II.— Adjectif
A.— [Correspond à coudre A]
1. Attaché à ou attaché ensemble par des points. Le drap de dessus est toujours cousu à la couverture (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 200). Les tapis étaient faits d'échantillons cousus (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 237). Tous ces petits champs comme un tapis fait de lambeaux cousus ensemble (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 275).
Cousu de. Auquel est cousu quelque chose. Des étoffes cousues de pierreries (ZOLA, Abbé Mouret, 1875, p. 1298).
2. Fait de morceaux assemblés par des points. De belles chemises bien cousues (BALZAC, Goriot, 1835, p. 111).
Cousu main. Le fort crapaud cousu main, à multiples compartiments, article inusable (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 371).
P. métaph. Le Louvre est une drôle de bâtisse, cousue de bouts et de morceaux (ARNOUX, Paris, 1939, p. 11).
3. [Correspond à coudre A 1 a] Ce trousseau de souris blanche, qui lui a mangé les yeux avec ses petits points si fin cousus (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 90).
4. Enfermé dans un contenant cousu. Une pièce d'or de vingt francs cousue dans le haut de mon jupon (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 257). Les soldats, violant les tombeaux Aymaras, En arrachaient les morts cousus dans leurs suaires (HÉRÉDIA, Troph., 1893, p. 191). Un énorme ballot soigneusement cousu dans une couverture brune (BENOIT, Atlantide, 1919, p. 265).
B.— Au fig.
1. [Expr. fig. se référant à une manière de coudre]
a) Cousu main. De bonne qualité, sûr, parfait :
1. [L'inconnu] J'ai pris aussi mes renseignements sur la firme (...). Bonne position partout, du crédit et du large, tout ça solide et cousu-main.
VIALAR, Le Bon Dieu sans confession, 1953, p. 206.
Emploi subst. C'était du cousu main (LE BRETON, Rififi hommes, 1953, p. 30).
b) Cousu de fil blanc. Peu élaboré, grossier, qui ressemble à quelque chose dont les coutures seraient apparentes. Intrigue, film, roman, mensonge cousu de fil blanc. Des explications de femme cousues de fil blanc (GONCOURT, Journal, 1859, p. 675). C'est cousu de fil blanc leur machin (VIALAR, Fins dern., 1953, p. 107).
Cousu de gros fil, de corde à puits. ... ça ne prend pas avec moi, ces malices cousues de cordes à puits (COURTELINE, Vie de ménage, Peur des coups, 1895, p. 176). L'orgueil me retient d'amener à mon secours quelque diversion cousue de gros fil (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 156).
2. [Correspond à coudre B 1 a] Attaché, dépendant :
2. ... c'était touchant de voir ces deux grands garçons (...) cousus à la robe de leur mère et lui obéissant et restés enfants pour elle.
Mme V. HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, p. 230.
3. [Se référant à l'idée de fermeture]
a) Cousu de qqc.
Qui a une grande quantité de. Aventurier cousu d'or et de pierreries (DUMAS père, Morcerf, 1851, V, 3, p. 121). Il est cousu de revolvers, ce vieux trappeur (LABICHE, Doit-on le dire? 1873, III, 11, p. 118).
Qui est plein de.
♦ [En parlant de pers.] Cousus de cicatrices, de coups, de dettes. [Un écrivain] cousu de grec et de latin (SAINTE-BEUVE, Portr. litt., t. 2, 1844-64, p. 469). Il [Martial] la trouva [Mme Matefan] cousue de rhumatisme, gémissante (L. DAUDET, Cœur brûlé, 1929, p. 120).
♦ [En parlant de choses] Je ne me suis pas contenté de ces sornettes cousues de mensonges (FABRE, Oncle Célestin, 1881, p. 402).
b) [Correspond à coudre B 2] Bouche cousue. Bouche fermée pour ne pas parler. Le prédicateur suprême doit ne pas avoir les mains liées et la bouche cousue (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 255). Oreille ouverte, bouche cousue (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, pp. 178-179).
Lèvres cousues. Tais-toi, Ponce-Chumane, dit Zidore à lèvres cousues, mais si nettement que chacun l'entendit (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 196).
Fam. Bec cousu. Silencieux (...), il demeurait bec cousu, mangeant la jeune fille de ses deux grands yeux affamés (FABRE, Barnabé, 1875, p. 231). Le bec cousu à triple fil (GENEVOIX, Assassin, 1948, p. 154).
Prononc. et Orth. :[kuzy]. Ds Ac. 1694-1878. Cf. coudre. Fréq. abs. littér. :307. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 274, b) 611; XXe s. : a) 417, b) 493.

Encyclopédie Universelle. 2012.