1. crique [ krik ] n. f.
• 1336 en norm.; a. scand. kriki « crevasse »
♦ Enfoncement du rivage où les petits bâtiments peuvent se mettre à l'abri. ⇒ anse, 1. baie, calanque. Une crique abritée.
⊗ HOM. Cric.
crique 2. crique [ krik ] n. f.
• 1897; peut-être d'un radical krikk-, les bords étant craquants
♦ Galette de pommes de terre râpées.
● crique nom féminin (ancien nordique kriki) Petite échancrure d'une côte rocheuse. Fente à la surface d'un métal, de profil irrégulier, résultant de la séparation entre grains sous l'effet de contraintes anormales. ● crique (homonymes) nom féminin (ancien nordique kriki) cric nom masculin kriek nom féminin ● crique (synonymes) nom féminin (ancien nordique kriki) Petite échancrure d'une côte rocheuse.
Synonymes :
- anse
- calanque
crique
n. f.
d1./d Petit enfoncement de la mer dans une côte rocheuse. Abriter un voilier dans une crique.
d2./d METALL Fissure qui se produit dans une pièce métallique.
|| TECH Fente apparaissant dans une structure sous l'effet de contraintes.
I.
⇒CRIQUE1, subst. fém.
Enfoncement du rivage, de taille réduite, formant une sorte de port naturel. Crique déserte, intérieure, rocheuse; crique de sable, de terre; le ressac des criques. Synon. anse, baie, calanque. Cette multitude de criques, d'anses, de petites baies (BALZAC, Séraphita, 1835, p. 177). Vezzano avait joué pour les écumeurs de mer le rôle d'un port d'attache et d'un entrepôt fortifié; choisi sans doute pour ses criques abritées et ses grottes spacieuses (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 153). Il nous a conduits par un sentier escarpé jusqu'à une petite crique, au pied des rochers (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 449) :
• Ce matin, à l'aube, il était levé et parti à l'aventure, parcourant l'île comme un sauvage ivre, (...) se baignant dans toutes les criques pour comparer la tiédeur des eaux, bondissant de roche en roche pour pêcher, dans les creux, des algues, des coquillages, des insectes de mer dont il remplit son mouchoir.
MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, p. 1380.
— P. anal., FORTIF., vx. ,,Fossé creusé autour d'une place assiégée pour empêcher l'ennemi de construire des tranchées`` (Lar. encyclop.).
Rem. Attesté par BOUILLET 1859, BACH.-DEZ. 1882, LITTRÉ, DG, Lar. 19e-20e, Lar. Lang. fr.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Homon. cric. Étymol. et Hist. 1336 (ds L. DELISLE, Classes agricoles en Norm., p. 291 : La crigue de Vateville). Empr. à l'a. nord. kriki « creux, cavité; anse, crique » auquel correspondent le n. isl. kriki, norv. krikie « angle », m. angl. crike, creke « anse, crique » (DE VRIES Anord.). Bbg. GOUG. Mots t. 2 1966, p. 89.
II.
⇒CRIQUE2, subst. masc.
Pop. Personnage imaginaire inventé pour effrayer les enfants. Que le crique vous croque, vous et votre philosophie! (ARNOUX, Rêv. policier amateur, 1945, p. 187) :
• Mon récit est près du vrai (...) et quand vous rencontrerez, çà ou là, quelque tarasconnade par trop extravagante, que le crique me croque si elle est de mon invention!
A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 11.
Rem. La docum. atteste aussi a) Crique, subst. fém. Désignant un personnage féminin de la même nature. Le sentiment de frousse me déserta. Je rêvais encore des mêmes croquemitaines, mais sans plus les prendre au sérieux; la crique pouvait bien me croquer encore, mais je trouvais cela rigolo (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1200). b) Crique, subst. fém. au sens de « dent ». Le chagrin n'empêchait pas vos criques de manger des gigots (FLAUB., Corresp., 1840, p. 71).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. A. 1830 « personnage mythique destiné à faire peur aux enfants » ([L'HÉRITIER], Mém. pour hist. Révol. fr., t. 2, p. 48 : Si jamais il devient premier aide-bourreau celui-là, je veux bien que la crique me croque). B. 1840 fém. « dent » (FLAUB., loc. cit.). A expr. peut-être originaire du domaine franco-prov. et de son voisinage (Pat. Suisse rom.), soit issue de l'onomatopée krikk- évoquant un bruit qui fait peur, soit var. apophonique de croque. B terme du patois norm. issu de cette même onomatopée (crique « dent d'enfant » et aussi craque, craquette, criquette ds MOISY); cf. a. pic. crikier les dens, v. criquer.
1. crique [kʀik] n. f.
ÉTYM. 1336; mot normand, de l'anc. scandinave kriki « crevasse ».
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1 Enfoncement du rivage où les petits bâtiments peuvent se mettre à l'abri. ⇒ Anse, baie, calanque, conche; (vx) cale. || Mouiller à l'abri d'une petite crique.
1 Nous entrâmes au port de Sunium : c'est une crique abritée par le rocher.
Chateaubriand, Itinéraire…, 252.
1.1 Les colons se trouvaient alors à l'échancrure d'une petite crique sans importance, qui n'eût même pas pu contenir deux ou trois barques de pêche, et qui servait de goulot au nouveau creek; mais, disposition curieuse, ses eaux, au lieu de se jeter à la mer par une embouchure à pente douce, tombaient d'une hauteur de plus de quarante pieds, — ce qui expliquait pourquoi, à l'heure où le flot montait, il ne s'était point fait sentir en amont du creek.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 346.
2 Ce sont des paroles sans faste et sans éloquence; mais comme une crique d'eau profonde, entre deux rochers, elles mirent dans la profondeur pure de la mer, l'immense ciel du soir, avec ses nuages et les premières étoiles.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », III, p. 219.
2 Vx. Fossés creusés autour des places fortes pour empêcher l'ennemi de construire des tranchées.
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HOM. Creek, 1. cric, 2. cric, 2. crique, 3. crique.
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2. crique [kʀik] n. f.
ÉTYM. 1832; de criquer.
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♦ Techn. Fente, fissure produite sur un métal lors de la trempe (solidification) dans les opérations de laminage, d'étirage, de forgeage.
0 (…) un inconvénient grave résulte de la trempe sous l'eau froide : c'est de produire souvent des fentes et des criques, qui altèrent la résistance des pièces de métal.
Louis Figuier, l'Année scientifique et industrielle 1874, p. 91 (1873).
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HOM. Creek, 1. cric, 2. cric, 1. crique, 3. crique.
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3. crique [kʀik] n. m. ou f.
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♦ Vx. Type populaire, personnage imaginaire destiné à faire peur aux enfants. ☑ Loc. Que le (la) crique me croque si… (→ Que le diable m'emporte si…). || Le grand crique me croque ! — REM. On trouve aussi la var. cric.
0 — Hello ! avait crié Red-Beard, lui claquant les deux cuisses à tour de bras, hellô ! camarade ! Voilà comme je t'aime ! Le Grand Cric me croque si, d'ici peu, moi et toi ne courons pas de conserve planter cette damnée longue dent-là dans quelque peau d'Espagne ! et branneux qui s'en dédit !
Claude Farrère, Thomas l'Agnelet, p. 308.
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HOM. Creek, 1. cric, 2. cric, 1. crique, 2. crique.
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4. crique [kʀik] n. f.
ÉTYM. 1897; mot régional (Ardèche, Vivarais) d'orig. obscure, p.-ê. d'un rad. onomat. krikk-, cette galette étant croquante sur les bords.
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♦ Régional. Galette de pommes de terre râpées.
Encyclopédie Universelle. 2012.