débile [ debil ] adj. et n.
• v. 1265 ; lat. debilis
1 ♦ Qui manque de force physique, d'une manière permanente. ⇒ faible, fragile, frêle, malingre. Un enfant débile. ⇒ rachitique. Un vieillard débile. ⇒ cacochyme, égrotant. « Un corps débile affaiblit l'âme » (Rousseau).
2 ♦ (Abstrait) Sans aucune vigueur. ⇒ chancelant, faible, impuissant. Un courage débile. « L'esprit humain est débile; il s'accommode mal de la vérité toute pure » (R. Rolland).
3 ♦ N. Un débile, une débile mental(e) : personne atteinte de débilité (3o). Débiles légers, moyens, profonds. ⇒ arriéré.
4 ♦ Fam. Imbécile, idiot. Mais tu es complètement débile ! ⇒ demeuré, 1. taré. Un film débile. ⇒ bête, nul. Abrév. C'est un déb ! [ dɛb ]. — Adv.DÉBILEMENT, fin XVe.
⊗ CONTR. 1. Fort, vigoureux.
● débile adjectif (latin debilis) Qui est faible de constitution, qui manque de force ; fragile : Enfant débile. Qui manque de vigueur intellectuelle, de puissance, d'efficacité : Une intelligence débile. Familier. Bête, stupide, idiot : Un roman débile. ● débile (synonymes) adjectif (latin debilis) Qui est faible de constitution, qui manque de force ; fragile
Synonymes :
- affaibli
- asthénique
- chétif
- déficient
- délicat
- fragile
- frêle
- maladif
- malingre
Contraires :
- fort
- musclé
- robuste
- solide
Qui manque de vigueur intellectuelle, de puissance, d'efficacité
Synonymes :
- défaillant
- faible
Contraires :
- énergique
- ferme
- résolu
● débile
nom
Sujet atteint de débilité mentale. (Le débile léger a un quotient intellectuel situé entre 65 et 80 ; celui du débile moyen est compris entre 50 et 65 ; celui du débile profond ne dépasse pas 50.)
débile
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d Vieilli Qui manque de force, de vigueur. Un corps, un esprit débile.
d2./d Fam. Idiot, stupide. Une histoire complètement débile.
rII./r n. MED Débile mental ou débile: sujet atteint d'une arriération mentale. Débile léger, profond.
⇒DÉBILE, adj. et subst.
I.— Emploi adj.
A.— Qui manque de force.
1. [En parlant d'un animé humain, de son état physique, moral ou intellectuel] Enfant, organisme, intelligence débile :
• 1. S'il [le comte] avait en exécration les beaux hommes, il ne détestait pas moins les gens débiles chez lesquels la force de l'intelligence remplaçait la force du corps.
BALZAC, L'Enfant maudit, 1831-36, p. 366.
• 2. ... tous les gosses ne possèdent pas la même résistance. Les uns sont vigoureux, les autres débiles.
QUEFFÉLEC, Le Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 119.
SYNT. Caractère, corps, nourrisson, oiseau, opinion, poitrine, santé, souffle, vieillard débile; chétif et débile, délicat et débile, faible et débile, incertain et débile, jeune et débile, mince et débile, précaire et débile, souffreteux et débile, timide et débile.
2. P. anal., BOT. Qui manque de vigueur. Arbre, arbuste, fleur, tige débile :
• 3. La végétation parisienne est plus débile, elle n'a pas de sève paysanne puissante, elle est étriquée et maladive...
HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 36.
3. P. ext. [En parlant d'un inanimé] Qui manque d'intensité. Clarté, lumière débile; rayons, veilleuses débiles. Le fer débile gratte mal la surface du sol (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p. 180).
B.— Au fig.
1. Domaine de l'action, de la pensée. Qui manque d'efficacité; régime débile, argument débile. La débile bourgeoisie libérale du parlement de Francfort (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 41).
2. Domaine spirituel. Faible. Âme, espoir, foi débile. Dieu! que l'homme est débile au souffle du malheur! (BOREL, Rhaps., 1831, p. 102).
II.— Emploi subst., PSYCH. Un débile (employé seul ou avec un qualificatif). Personne dont le quotient intellectuel est inférieur à 80. Un débile léger, moyen, profond. Synon. arriéré, anormal, imbécile, idiot.
Rem. 1. Au XIXe s. le terme débile nécessite un complément d'information quant à la partie atteinte (cf. ex. 1); au cours du XXe s. il a subi un rétrécissement du sens pour désigner presque exclusivement une déficience intellectuelle. 2. La plupart des dict. attestent l'adv. débilement « d'une manière débile, mollement », dont on rencontre un seul ex. dans la docum. Ils entrent dans l'eau avec des rires absurdes, et débilement ils vont s'étendre au milieu (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 123).
Prononc. et Orth. :[debil]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1265 (Statuts d'hôtels-dieu et de léproseries, recueil de textes du XIIe et du XIVe s., 135 ds QUEM. Fichier); ca 1308 (AIMÉ DU MONT CASSIN, Hist. des Normands, éd. Bartholomaeis, VIII, XIX, p. 359, 8). Empr. au lat. class. debilis « faible » à côté de la forme pop. deible, deble (cf. ca 1180 endieble, MARIE DE FRANCE, Le Purgatoire de Saint Patrice, 391 ds T.-L.). Fréq. abs. littér. : 443. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 722, b) 619; XXe s. : a) 728, b) 497. Bbg. QUEM. 2e s. t. 4 1972.
débile [debil] adj. et n.
ÉTYM. V. 1265, subst.; lat. debilis « faible ».
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1 Littér. ou didact. (vieilli). Qui manque de force physique, d'une manière permanente. ⇒ Cacochyme, déficient, égrotant, faible, fragile, frêle, malingre, rachitique. || Un enfant débile. || Vieillard débile. || Une constitution débile. || Avoir des jambes débiles. || Main débile.
1 Debilis, de de habilis, veut dire proprement qui, par une décadence, une dégradation, un déchet, un déclin, a perdu son habileté, son aptitude, est devenu inepte ou incapable de remplir ses fonctions. On peut être faible par constitution, par un défaut de naissance, ou parce qu'on n'a pas encore acquis assez de force; on n'est proprement débile que par la perte de la force qu'on avait.
Lafaye, Dict. des synonymes, Faible, débile, p. 602.
2 Un corps débile affaiblit l'âme.
Rousseau, Émile, I.
3 (…) les ministres dont la main débile laissa tomber dans le gouffre la couronne de saint Louis (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 73.
4 Âme de feu dans un corps débile, volonté de fer, esprit qu'agitait un cœur effréné (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. V, XIII (→ Ardeur, cit. 38).
♦ Par anal. || Arbrisseau débile. || Plante débile.
2 Littér. ou vx (abstrait). Sans aucune vigueur. ⇒ Faible; chancelant, impuissant. || Une volonté débile. || Courage débile. || Avoir le cerveau, l'esprit débile.
5 Son courage sans force est un débile appui (…)
Corneille, Horace, IV, 2.
6 (…) ces petits chapeaux (de vos jeunes muguets)
Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux (…)
Molière, l'École des maris, I, 1.
7 L'esprit humain est débile; il s'accommode mal de la vérité toute pure; il faut que sa religion, sa morale, ses États, ses poètes, ses artistes, la lui présentent enveloppée de mensonges.
R. Rolland, Jésus-Christ, IV, p. 21.
8 (…) ma débile raison s'en laissait imposer par mes désirs.
Gide, le Retour de l'enfant prodigue, Ve tableau, p. 42.
3 (V. 1909). Psychol. Qui est atteint de débilité mentale (pour un adulte, âge mental entre 7 et 10 ans). — N. || Un débile mental, une débile mentale. ⇒ aussi Déficient (mental), retardé (mental). || Débiles légers, moyens. || Débiles profonds. ⇒ Infirme (infirmes mentaux).
♦ Cour. Atteint d'une insuffisance mentale plus ou moins marquée.
9 (…) un après-midi, une jeune fille de dix-huit ans un peu débile, Claudine, avait été torturée par trois très jeunes hommes (…)
Michèle Perrein, Entre chienne et louve, p. 209.
4 Fam. Imbécile, idiot. ⇒ Taré. || Complètement débile, ce mec ! || Des profs débiles. || « Quand tu t'ennuies, tu deviens débile (…) » (le Nouvel Obs., 16 oct. 1978, p. 69). — N. Personne débile. || Espèce de débile ! — N. m. Ce qui est débile. || « Cinéma simpliste : ce n'est pas loin d'être débile. Mais c'est du débile américain (…) » (l'Express, 8 déc. 1979, p. 32). — REM. Ce sens est devenu si courant dans la langue parlée (comme en témoigne la suffixation : débilos [debilos], in Actuel, déc. 1974, p. 54) que les valeurs 1 à 3 sont aujourd'hui stylistiques (didact., littér., etc.).
10 Débile : contraire de génial.
Jacques Merlino, les Jargonautes, p. 196.
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CONTR. Énergique, ferme, fort, résolu, robuste, vigoureux.
DÉR. Débilement.
Encyclopédie Universelle. 2012.