déchiffrement [ deʃifrəmɑ̃ ] n. m.
• 1553; de déchiffrer
♦ Action de déchiffrer (une écriture, un message chiffré dont on connaît le code). « les abréviations et les lettres effacées rendaient difficile le déchiffrement » (Bosco). ⇒ décodage, lecture.
● déchiffrement nom masculin Action de déchiffrer un texte, une écriture, un message codé, etc. ; fait d'être déchiffré : Déchiffrement d'un manuscrit. ● déchiffrement (difficultés) nom masculin Sens et emploi 1. Déchiffrage = action de déchiffrer de la musique. Le déchiffrage d'une fugue de Bach. Remarque Déchiffrage est également employé dans le vocabulaire technique de la pédagogie : le déchiffrage d'un texte (dans l'apprentissage de la lecture). 2. Déchiffrement = action de lire un texte écrit peu lisiblement, un texte codé, une langue inconnue. Le déchiffrement des manuscrits de la mer Morte.
déchiffrement
n. m. Action de déchiffrer (un texte codé, une affaire compliquée, etc.).
⇒DÉCHIFFRAGE, DÉCHIFFREMENT, subst. masc.
A.— Action de traduire en clair un texte chiffré. Le déchiffrement de la dépêche avait eu lieu trop tard pour que le premier lord de la mer pût alerter (...) la flotte de Gibraltar (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 110).
— P. méton. Texte chiffré traduit en clair. Apportez-moi le déchiffrement de cette lettre (Ac.).
Rem. Dans ces 2 emplois, on ne rencontre que la forme déchiffrement.
— P. anal. Action d'interpréter des signes difficiles à comprendre, ou une écriture constituée de ces signes. Déchiffrement de la microscopique écriture de mon frère dans les dernières années de sa vie (GONCOURT, Journal, 1888, p. 747) :
• Combien de gardes de sabres [japonais] à la rondissante facture, après le déchiffrage de la signature de l'armurier, se sont trouvées des ciselures ne remontant pas à plus de vingt-cinq ans!
E. DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, p. 342.
— P. ext. Action de lire un texte écrit dans des caractères inconnus du profane. Déchiffrement des textes anciens.
— Spéc., MUS. Action de lire et/ou de jouer une partition vue pour la première fois. [S'] exercer au solfège et au déchiffrage (COLETTE, Cl. à l'école, 1900, p. 66). Le travail forcené du déchiffrement musical (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p. 81).
B.— Au fig. Action de rendre clair une chose difficile à comprendre. Le déchiffrage des passions exige que l'on apprenne l'homme par l'usage de la vie et les conversations ordinaires (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 27).
— P. méton. [Le compl. du nom désigne une pers.] Le déchiffrement d'autrui. Ce déchiffrement des gens par leur écriture que pratiquent les graphologues (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p. 43).
Prononc. et Orth. :[]; []. FÉR. Crit. t. 1 1787 : déchifrement. Ds Ac. dep. 1694, s.v. déchiffrement. Étymol. et Hist. I. Déchiffrement 1553 (F. DE BOYVIN, baron du Villars, Mémoires, IV ds GDF. Compl.). II. Déchiffrage 1. 1881 « action de déchiffrer », supra ex.; 2. 1900 mus. (COLETTE, loc. cit.). Dér. de déchiffrer; I suff. -ment1, II suff. -age. Fréq. abs. littér. Déchiffrage : 10. Déchiffrement : 20. Bbg. Ac. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 100.
déchiffrement [deʃifʀəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1553; de déchiffrer.
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♦ Action de déchiffrer. ⇒ Déchiffrage. || Le déchiffrement d'un télégramme, d'un caractère.
1 Je suppose que, latiniste, ce notaire en avait quelque peu restitué le sens, là où les abréviations et les lettres effacées rendaient difficile le déchiffrement.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 113.
2 La bicyclette qui n'a aucune vertu sur la personne des adultes agit sur le corps d'un enfant comme une grille de déchiffrement : elle isole son essence et amorce son élucidation.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 335.
♦ Spécialt. Action de déchiffrer (un cryptogramme). ⇒ Décodage, décryptage, décryptement.
♦ Dans la technique de la lecture, Action de retrouver le mot oral à partir du mot graphique (sans considération de sens). → Déchiffrer, 2., d.
3 C'est un piège, un cadeau empoisonné, particulièrement pour tous les enfants issus de milieu familial où l'on parle peu, que de faire dépendre, à travers le déchiffrement, la lecture de la langue orale. Ils apprendront à grand peine à prononcer des signes écrits et n'en seront pas plus avancés, tandis que si la lecture se conquiert pour ce qu'elle est, comme elle est, elle devient un puissant levier dans l'évolution linguistique de l'individu, qui transforme et fait passer à un autre niveau la maîtrise de la langue orale.
Jean Foucambert, la Manière d'être lecteur, p. 47.
Encyclopédie Universelle. 2012.