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déclic

déclic [ deklik ] n. m.
• 1510; de l'a. v. décliquer, de cliquer, onomat.
1Mécanisme de déclenchement. déclencheur. Faire jouer un déclic. Chronomètre à déclic. Déclic à pince d'une sonnette.
2Bruit sec produit par ce qui se déclenche. Je n'ai pas entendu le déclic.
3Fam. Déclenchement soudain (d'un processus psychologique). « Plusieurs éléments parfaitement distincts concourent au déclic que le tableau opère dans l'imagination » (Gracq).

déclic nom masculin (ancien français clique, loquet) Mécanisme disposé pour faire cesser, à un moment donné, la solidarité qui existe entre deux pièces d'une même machine. Bruit provoqué par le fonctionnement de ce mécanisme : Le déclic d'un appareil photographique. Ce qui provoque une réaction intellectuelle, psychologique ; moment où elle se fait : Il s'est produit un déclic, il a trouvé la solution du problème.

déclic
n. m.
d1./d Décrochement d'un organe, d'une pièce (cliquet) qui déclenche le fonctionnement d'un mécanisme. Faire fonctionner un déclic.
d2./d Bruit sec et métallique que fait un mécanisme qui se déclenche.
d3./d Fig., Fam. Prise de conscience, compréhension soudaine. Pour lui, cette phrase a été le déclic.

⇒DÉCLIC, subst. masc.
A.— Petit mécanisme de déclenchement qui, actionné, détermine le fonctionnement ou l'arrêt d'un appareil. Faire jouer un déclic. ,,Appuyer sur le déclic`` (DUB.). Sur les marronniers des boulevards les photographes à califourchon braqueront leur œil à déclic (CENDRARS, Du monde entier, Guerre au Luxembourg, 1957, p. 110). Embrayez maintenant en appuyant sur la pédale de droite et appuyez sur le déclic (AYMÉ, Mouche, 1957, p. 135) :
1. Il soupirait parce que, le temps d'attendre le déclic de la porte, qui s'ouvrait d'elle-même, grâce à un mécanisme bien huilé, sans bruit, sans heurt, il allait, comme les jours précédents, devenir un autre homme.
SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 8.
SYNT. Armes à déclic. Armes à détente. Couteau à déclic. Couteau à ressort. Certains ouvraient le leur, d'un déclic sec, et en essayaient la pointe sur le dos de leur main (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 180).
P. compar. Ses gestes sont précis comme le déclic d'un ressort dans un mécanisme bien ajusté (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 24). Ce fut rapide comme un déclic (LA VARENDE, Dern. fête, 1953, p. 87) :
2. ... mon estomac est d'un capricieux! à la moindre alerte, la même petite douleur apparaît au côté droit, j'ai l'impression d'une espèce de déclic, d'un spasme. Ma bouche se sèche instantanément, je ne peux plus rien avaler.
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1059.
P. métaph. Un déclic de muscles. On range, une fois pour toutes, ses péchés, en un ordre convenu; on lâche le déclic et le treuil tourne (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 157). Le petit déclic de mon intelligence intervient soudain, et tout est fini (J. RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 317) :
3. ... pris dans l'engrenage de leurs malaises et de leurs manies, les efforts dans lesquels ils se débattent inutilement pour en sortir ne font qu'assurer le fonctionnement et faire jouer le déclic de leur diététique étrange, inéluctable et funeste.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 169.
B.— Au fig. [En parlant d'un mécanisme intérieur qui se déclenche, d'un automatisme, avec une idée de soudaineté, d'instantanéité] Crac, le déclic jouait, l'amoureux, le filou, l'homosexuel, l'alcoolique, l'incestueux commençaient à lui expliquer leur caractère (L. DAUDET, Homme poison, 1925, p. 83) :
4. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu'il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini.
BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 264.
C.— P. méton. Petit bruit sec produit par ce mécanisme lorsqu'il se déclenche. Déclic sec. Le déclic des sauterelles claque (GIONO, Colline, 1929, p. 163). Le déclic de l'ascenseur (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 814). Le déclic du grille-pain quand les rôties sautaient (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 17) :
5. Très grand silence. Trois heures du matin. Tous les bruits s'étalent entre des marges spacieuses. Les battements sourds envoyés à travers la maison par la pendule de la cuisine laissent passer le déclic métallique qui précède le chant des heures.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 210.
Prononc. et Orth. :[deklik]. Ds Ac. 1932. Var. déclicq ds LAND. 1834. Étymol. et Hist. 1. Ca 1510 declic de langue « action de décliquer sa langue (pour parler) » (Le Giroufflier aux dames, 366 ds Anc. poésies fr., éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t. 13, p. 262), attest. isolée dans ce sens; 2. a) 1694 « sorte de bélier à enfoncer les pieux » (CORNEILLE); b) 1699 « crochet ou ressort dont le jeu met une machine ou un mécanisme en action » (FÉLIBIEN Dict., s.v. sonnette); c) 1838 « jeu, mouvement de cette pièce » (Ac. Compl. 1842); d) 1896 « bruit produit par le jeu de cette pièce » (ESTAUNIÉ, Empreinte, p. 78). Déverbal de décliquer (cf. m. fr. declichement « déclic, détente » 1347 ds LITTRÉ). Fréq. abs. littér. :63.

déclic [deklik] n. m.
ÉTYM. 1510, desclic; de l'anc. verbe descliquer, décliquer, de de-, et cliquer « faire un bruit sec, un clic ».
1 Techn. Mécanisme simple de déclenchement. Crochet, ressort. || Faire jouer un déclic. || Levier à déclic. || Chronomètre à déclic. || Le déclic à pince d'une sonnette.
0.1 Les rois ne touchent pas aux portes.
Ils ne connaissent pas ce bonheur : pousser devant soi avec douceur ou rudesse l'un de ces grands panneaux familiers, se retourner vers lui pour le remettre en place, — tenir dans ses bras une porte (…)
D'une main amicale il la retient encore, avant de la repousser décidément et s'enclore, — ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilé agréablement l'assure.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 44.
Par compar. || Comme par, comme sur, comme sous un déclic… (→ ci-dessous, 4.).
1 Tout le monde se tait. Satisfait, le capitaine continue sa revue. À mesure qu'il approche, les corps se redressent, comme sous un déclic; les bras gauches tombent bien raides et les yeux pas rassurés regardent intelligemment dans le vague (…)
R. Dorgelès, les Croix de bois, IV, p. 70.
Par métaphore :
1.1 (…) mieux vaudrait pour lui qu'il n'ait pas plus de capacité de souffrance qu'un appareil photographique, qu'on puisse à tout moment et aussi souvent que l'on voudrait enlever le couvercle, retirer la bobine impressionnée, la jeter et la remplacer par une vierge, et qu'il recommence à fonctionner, armement et déclic, avec la même mécanique et neuve indifférence (…)
Claude Simon, le Vent, p. 50.
À propos d'un mécanisme biologique :
1.2 À peine l'insecte s'est-il enfoncé dans cette belle fleur cordiforme qu'un déclic referme sur lui une partie de la corolle. Le voilà prisonnier pour un instant du réceptacle le plus capiteusement féminin qui soit.
M. Tournier, Vendredi…, p. 119.
2 Par métonymie. Bruit sec produit par ce qui se déclenche (→ Borborygme, cit. 2; déclenchement, cit. 1).
2 Le claquement de la grille, le déclic des battants vitrés, le vrombissement qui suivait la mise en marche, tous ces bruits si connus, — qui, depuis toujours, s'enchaînaient dans le même ordre, et qui, de nouveau, après un siècle d'oubli, pénétraient en lui, un à un, — plongèrent Jacques en plein passé.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 145.
3 Il monte la marche, pousse un peu plus le battant, se glisse dans l'ouverture et referme la porte derrière soi, sans la faire claquer, mais en laissant entendre néanmoins avec netteté le déclic du pêne qui reprend sa place.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 46.
3 Fam. Déclenchement soudain d'un processus psychologique. || Les célèbres déclics de Sherlock Holmes.
4 Loc. adv. D'un déclic : soudainement, comme par l'action d'un ressort. || « (…) se levant d'un déclic » (R. Dorgelès, Tout est à vendre, p. 194).
DÉR. Décliquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.