CANTABILE
CANTABILE
En italien, «chantable». Mélodie vocable ou instrumentale à l’expression «chantante». Indication de style qui tend à mettre en relief le caractère mélodique d’une pièce. Certaines pages d’orgue, de style libre, portent ce titre (C. Franck, C. Tournemire, L. Vierne...). J.-S. Bach fait précéder de ce terme ses Inventions à trois voix. Le terme est souvent lié chez les compositeurs à une expression, voire à une effusion des sentiments et de la tendresse; ainsi, Mozart, parlant à son père d’Aloysia Weber dont il est amoureux, écrit: «Celle-ci chante pour le cœur et son chant tend vers le plus admirable cantabile .» Beethoven l’entend de même quand il note cantabile en tête des mouvements lents de ses trois dernières Sonates (op. 109, 110 et 111).
cantabile [ kɑ̃tabile ] n. m.
• 1757; mot it., du lat. cantabilis « digne d'être chanté »
♦ Morceau de musique ou de chant au mouvement lent souvent empreint de mélancolie. « le violon seul chante [...] en cantabile enamouré » (R. Rolland). — Adj. Moderato cantabile. — Adv. Jouer cantabile.
● cantabile adverbe (italien cantabile, mélodieux) Terme d'exécution invitant à jouer une mélodie instrumentale comme si on la chantait. ● cantabile nom masculin Morceau ainsi exécuté.
cantabile
n. m. MUS Moment ou phrase musicale au mouvement lent, ample et mélodieux.
|| adv. Jouer cantabile.
⇒CANTABILE, adv., et subst. masc.
MUSIQUE
A.— Emploi adv. Avec un mouvement lent et expressif, permettant de mettre en valeur une voix ou un instrument. Jouer cantabile. Le thème principal est ensuite exposé cantabile par les violons et les altos (J.-G. PROD'HOMME, Les Symphonies de Beethoven, 1921, p. 152).
B.— Morceau joué dans ce mouvement. On remarquera (...) les cantabile qui succèdent aux rudes accents de marches, aux bonds impétueux (R. ROLLAND, Beethoven, 1928, p. 245).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932 avec la rem. ,,en prononçant, on fait sentir légèrement un accent aigu sur l'e``. Ac., GATTEL 1841 écrit cantabilé. Étymol. et Hist. 1. 1757 subst. (DIDEROT, Entretien sur le fils naturel, Œuvres, éd. Tourneux, VII, 105 ds RITTER, Bulletin de l'Inst. genevois, t. 36, p. 366); 2. 1803 adj. (BOISTE). Empr. à l'adj. ital. cantabile « facile à chanter, mélodieux, musical » attesté dep. le XVIe s. (V. Galilei ds BATT.) empl. subst. comme terme de mus. (TOMM.-BELL.), empr. au bas-lat. (Itala ds TLL s.v.). Fréq. abs. littér. :22. Bbg. FEUGÈRE (F.). Diderot écrivain public. Déf. Lang. fr. 1970, n° 54, pp. 11-13. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 366.
cantabile [kɑ̃tabile] n. m., adj. et adv.
ÉTYM. 1757; adj. ital. cantabile, adj. lat. cantabilis « digne d'être chanté ».
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♦ Musique.
1 N. m. Morceau de musique ou de chant au mouvement lent et souvent empreint de mélancolie.
0 (…) le violon seul chante sa pastorale mystique, reprise par les clarinettes et les bassons, en cantabile enamouré.
R. Rolland, le Chant de la résurrection, p. 424 (1937).
2 Adj. (1803). || Adagio, andante, moderato cantabile. || Moderato cantabile, titre d'un roman de M. Duras.
3 Adv. || Jouer cantabile. || Exposer un thème cantabile.
Encyclopédie Universelle. 2012.