département [ departəmɑ̃ ] n. m.
• XVIe; « action de partager » v. 1180; de départir
1 ♦ Chacune des parties de l'administration des affaires de l'État dont s'occupe un ministre. Département ministériel. ⇒ ministère. Département de l'Intérieur, des Affaires étrangères.
♢ Unité administrative ayant la responsabilité d'une activité, d'un domaine. Département des antiquités au musée du Louvre. Département de linguistique d'une université.
2 ♦ Division administrative de certains pays. En Suisse, Subdivision du pouvoir exécutif, fédéral ou cantonal. — Au Canada, Grand service de l'administration.
♢ Département d'État (angl. Department of State),ministère des Affaires étrangères des États-Unis; au Canada, Ministère provisoire créé pour un besoin particulier.
3 ♦ (1765) Division administrative du territoire français placée sous l'autorité d'un préfet et administrée par un conseil général. Le département du Var, du Pas-de-Calais. Départements métropolitains. Départements d'outre-mer (D. O. M.). Chef-lieu du département. ⇒ préfecture. Subdivisions du département. ⇒ arrondissement, canton, commune. Commun à plusieurs départements. ⇒ interdépartemental.
● département nom masculin (de départir) En France, collectivité territoriale administrée par le conseil général et dont les délibérations sont exécutées par son président (organe exécutif du département depuis la loi de 1982 sur la décentralisation) ; circonscription administrative dirigée par le représentant de l'État sur le territoire, le préfet. Division administrative dans certains pays. Chacune des administrations du gouvernement de l'État, des branches spécialisées d'une administration, d'un organisme : Le département des Affaires étrangères. Le département du contentieux. En Suisse, ministère fédéral ou cantonal. Littéraire. Ensemble des attributions ou des compétences de quelqu'un ; domaine : Cela ne relève pas de mon département. ● département (expressions) nom masculin (de départir) Département d'État, aux États-Unis, nom donné au ministère des Affaires étrangères ; au Canada, ministère provisoire créé pour un besoin particulier. Département d'outre-mer (D.O.M.), collectivité territoriale de la République française créée par la loi de départementalisation de 1946 qui a transformé le statut des quatre « vieilles colonies », Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion. Hôtel du département, en France, dénomination des bâtiments de la préfecture. ● département (synonymes) nom masculin (de départir) Littéraire. Ensemble des attributions ou des compétences de quelqu'un ; domaine
Synonymes :
- domaine
- partie
- ressort
- secteur
département
n. m.
d1./d Chaque partie de l'administration des affaires publiques attribuée à un ministre ou constituant un ensemble spécialisé et autonome. Le département de la Marine.
|| (Suisse) Ministère fédéral ou cantonal.
d2./d Division des services de certaines administrations. Le département des manuscrits d'une bibliothèque.
⇒DÉPARTEMENT, subst. masc.
A.— Vieux
1. Arg. Action de partir, de quitter un lieu.
2. Action de départir, de départager; résultat de cette action :
• 1. Département signifie en vieux français : séparation. Ainsi la France, qui est une terre de jonction entre pays nordiques et latins, un lien de sociabilité entre Atlantique et Méditerranée, devient un lieu de rupture et un exemple de compartimentage.
MORAND, Chroniques de l'homme maigre, 1941, p. 40.
— P. méton.
a) La part qui en résulte. C'est [le cerveau] un organe répétiteur et multiplicateur, dans lequel les divers départements de l'écorce grise remplissent tous les mêmes fonctions (TAINE, Intell., t. 1, 1870, p. 270).
b) Part de responsabilité attribuée à quelqu'un, compétence. Il est entendu que ce sont de bonnes machines (...) mais cela est tout à fait en dehors de votre département, de vos attributions et de vos soucis (BUTOR, Modif., 1957, p. 45) :
• 2. Mais elles [la femme de chambre et la nourrice] étaient femmes de trop d'intelligence pour ne pas finir par s'entendre. Leurs départements n'étant pas les mêmes, elles tombèrent d'accord qu'elles pouvaient conduire des envahissements parallèles.
ZOLA, Fécondité, 1899, p. 316.
B.— Subdivision décidée pour permettre une gestion rationnelle sous la responsabilité d'un même chef.
1. DR. PUBL.
a) ADMIN. TERRITORIALE. Division du territoire français en vigueur depuis la révolution française, comportant à sa tête un préfet qu'assiste un conseil général. La substitution des départements aux provinces explique ma pensée (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p. 460) :
• 3. Les circonscriptions académiques sont réduites en étendue et en importance : à chaque département correspond désormais une académie.
Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 21.
SYNT. Départements métropolitains (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 387), départements et territoires d'Outre-Mer (Réforme Séc. soc., 1968, p. 42), chef-lieu de département (LAMENNAIS, L'Avenir, 1831, p. 231), liste des départements (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 39).
— P. méton., MAR. ,,Chacun des cinq grands ports ou chefs-lieux de préfecture ou d'arrondissements maritimes`` (BONN.-PARIS 1859).
b) ADMIN. CENTRALE. Chacune des grandes parties de l'administration des affaires de l'État dépendant d'un ministère :
• 4. ... enfin, lorsque la corruption a gagné tous les départements de l'administration, le seul moyen de rétablir les choses dans l'ordre est de nommer pour un temps court un dictateur suprême...
MARAT, Les Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 155.
— Département ministériel; département de la défense nationale (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 520); département de la guerre, des affaires étrangères.
2. P. anal. ,,Partie d'une organisation chargée de la gestion et ayant la responsabilité d'une activité spécifique, d'un domaine fonctionnel`` (TÉZENAS 1972). André Schaeffner, chargé du département d'ethnologie musicale, au musée d'ethnographie du Trocadéro (SCHAEFFNER, Orig. instrum. mus., 1936, p. 6). On consultera naturellement les importantes séries généalogiques du département des manuscrits à la Bibliothèque nationale (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 734).
— En partic., BIBL. ,,Unité administrative de certaines bibliothèques groupant le même type de documents, comme le département des cartes et plans`` (ROLLAND-COUL. 1969). Au rez-de-chaussée, le vestibule de la galerie Mansart restaurée, qui est la galerie d'accès aux départements des Cartes et plans et des Estampes (CAIN, Transform. B. N., 1959, p. 17).
♦ Département des imprimés. ,,Unité administrative responsable de la sélection de l'acquisition et de l'entretien de la documentation qui se présente sous la forme d'imprimés, à l'exclusion des publications périodiques`` (ROLLAND-COUL. 1969) :
• 5. ... elle a permis de transformer en magasin les cours d'éclairement du British Museum et, à Paris, de prolonger de deux étages en sous-sol les anciens magasins du département des imprimés.
La Civilisation écrite, 1939, p. 5011.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Départementaliser, verbe trans. ,,Charger les départements d'une compétence ou d'une attribution antérieurement dévolue à une autre collectivité publique (l'État le plus souvent)`` (Clé Mots). Je suis tout à fait d'accord que l'on « départementalise » certaines questions, dont l'ampleur dépasse singulièrement la compétence de la commune (L'Œuvre, 4 mars 1941). Selon Lar. encyclop. Suppl. 1968, signifie aussi « donner le statut de département à un territoire d'outre-mer ». b) Départementalisation, subst. fém. Transformation en département (s) d'un territoire d'outre-mer. Trente ans de départementalisation (Administration, déc. 1976, n° 94, p. 136). Attesté ds Lar. Lang. fr. et Lexis 1975).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. departemenz « parties (dispersées) [dispersiones] » (Psautier Oxford, éd. F. Michel, 146, 2); 2. ca 1180 departement « action de partager » (Proverbe au vilain, 53 c ds T.-L.); spéc. fin XIVe s., en parlant de terres (FROISSART, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, XI, 310 d'apr. A. SCHELER, Glossaire); 1570 (CARL., X, 1 ds LITTRÉ : J'ay esté conseillé de donner à chacun des quatre mareschaux de France ung departement de toutes les provinces ... leur departant la France en quatre...) — 1611 (COTGR.); 1765 spéc. « division administrative de la France » (D'ARGENSON, Consid. sur le Gouvernt de la Fr., p. 196 ds BRUNOT t. 6, p. 452, note 4, v. aussi BRUNOT t. 9, p. 1015, note 4 et p. 1016, note 1); 1680 « partie de l'administration attribuée à un ministre; attributions de quelqu'un » (RICH.); 3. 1690 (FUR. : Departement, se dit aussi de quelques endroits d'une maison qu'on assigne à quelqu'un pour y loger). Dér. du rad. de départir; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :1 148. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 491, b) 1 786; XXe s. : a) 1 194, b) 1 080. Bbg. Archit. 1972, p. 204. — BEIS (G.). L'Organ. admin. de la France. Fr. Monde. 1972, n° 93, pp. 25-26. — DUPUY (A.). Pour verser au dossier provinces-départements. Vie Lang. 1971, pp. 387-391. — GIRAUD (J.), PAMART (P.), RIVERAIN (J.). Mots ds le vent. Ibid. 1970, p. 328. — LEW. 1960, p. 72, 119, 122, 131.
département [depaʀtəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1180; « action de partager » jusqu'au XVIe; de départir, et suff. 2. -ment (-ement sous l'influence de la première conjug.).
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1 (1680). Chacune des parties de l'administration des affaires de l'État dont s'occupe un ministre. || Département ministériel. ⇒ Ministère. || Département de l'Intérieur, de la Défense nationale, des Affaires étrangères…
1 Il n'y avait pas, à proprement parler, de Conseil des Ministres. Chacun de ces ministres, responsables envers l'Empereur seul, était aux yeux de Napoléon, un commis très supérieur, soumis aux ordres du maître et enfermé dans l'administration d'un département.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, III, p. 33.
♦ (En Suisse). Subdivision du pouvoir exécutif, fédéral ou cantonal. — (Au Canada). Grand service de l'administration. — Département d'État (Department of State) : ministère des Affaires étrangères des États-Unis; au Canada, Ministère provisoire créé pour un besoin particulier.
2 (1765). Sens le plus cour. en France. Division administrative du territoire français placée sous l'autorité du préfet qu'assiste un conseil général. || Le département de la Seine, des Pyrénées-Atlantiques. || Les quatre-vingt-quinze départements de la France métropolitaine. || Les quatre départements de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane (Départements d'Outre-Mer ou D. O. M.). || Chef-lieu du département. ⇒ Préfecture. || Subdivisions du département. ⇒ Arrondissement (cit. 5), canton, commune. || Budget du département. || Le préfet, organe du pouvoir central dans le département. || Le préfet, le conseil général, la commission départementale, organes du département, personne morale. || Commun à plusieurs départements. ⇒ Interdépartemental.
2 Le département a actuellement encore, en France, un double aspect. C'est un compartiment pour la gestion des services généraux. C'est un centre pour la gestion des services départementaux. Il y existe donc des agents du pouvoir central pour la gestion des services généraux et des autorités pour la gestion des services propres du département (…) Le préfet est ainsi à la fois agent du pouvoir central et autorité départementale (…)
Louis Rolland, Précis de droit administratif, no 207.
3 On a reconnu, aujourd'hui que les communications sont faciles, que le cadre départemental est trop petit. On est donc amené à souhaiter, pour le traitement des faits économiques et sociaux, des cadres plus vastes que ceux des départements, qui parfois disjoignent ce que la géographie rapproche.
Albert Demangeon, la France économique et humaine, p. 848.
♦ Par ext. La province, par opposition à la capitale. || Le vote des départements.
♦ Mar. Chef-lieu de préfecture ou d'arrondissement maritime.
3 Par anal. (semble constituer un anglic., notamment dans l'Université). Unité administrative responsable d'un certain type de documents, dans une grande bibliothèque. || Département des imprimés, des cartes et plans, des estampes. || Le département des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Division (d'une administration) placée sous l'autorité d'un haut fonctionnaire. || Le département des antiquités au musée du Louvre. Section d'enseignement, dans une université. || Département de littérature française, de mathématiques. || Les départements et les instituts d'une université.
REM. Dans la plupart des cas, le mot peut être remplacé par service, section, direction, bureau.
♦ Par ext. Part de compétence, de responsabilité. || Ceci est, n'est pas de votre département, de votre domaine.
4 Rare. Élément résultant d'une division, d'un partage. — || « Les divers départements de l'écorce grise (du cerveau) » (Taine, De l'intelligence, in T. L. F.).
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DÉR. Départemental.
Encyclopédie Universelle. 2012.