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désertion

désertion [ dezɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1361 « abandon »; lat. desertio
1(XVIIe) Action de déserter, de quitter l'armée sans autorisation ( insoumission). Désertion en temps de paix, en temps de guerre. Désertion à l'étranger (en quittant le pays); désertion en présence de l'ennemi; désertion à l'ennemi (en passant dans l'armée ennemie). trahison.
2Le fait d'abandonner (un lieu). La désertion des campagnes par les populations.
3Fig. Action de déserter une cause, un parti. abandon, reniement.
⊗ CONTR. Fidélité, ralliement.

désertion nom féminin (latin desertio, -onis) Infraction commise par le militaire régulièrement incorporé qui, sans droit, rompt le lien qui l'attache aux forces armées. (La désertion n'est souvent constituée qu'à l'issue d'un certain délai durant lequel le militaire se trouve en position d'absence illégale.) Action de déserter, de quitter un lieu : La désertion des campagnes. Abandon d'un parti, reniement de ses idées. ● désertion (homonymes) nom féminin (latin desertio, -onis) désertions forme conjuguée du verbe déserterdésertion (synonymes) nom féminin (latin desertio, -onis) Abandon d'un parti, reniement de ses idées.
Synonymes :
- abandon
- défection
- reniement
- renoncement
Contraires :
- engagement

désertion
n. f.
d1./d Action de déserter (en parlant d'un militaire). Désertion à l'étranger, à l'ennemi.
d2./d Fig. Acte de celui qui abandonne un parti, une cause, une religion.

⇒DÉSERTION, subst. fém.
Action, fait de déserter.
A.— [Sans compl. de n.]
1. ARM. [Correspond à déserter A 2] (Soldat) accusé de désertion; provocation à la désertion. Ils ne voudront pas croire que des malheureux furent passés par les armes pour crime de désertion devant l'ennemi (A. FRANCE, Opinions J. Coignard, 1893, p. 278). Malgré ces succès, la disette dans le camp chrétien s'aggravait, démoralisant les troupes. La désertion et la maladie éclaircissaient les rangs (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 32).
Désertion à l'ennemi. Désertion avec passage dans les rangs ennemis :
1. ... le soldat de 2e classe Erlane Jean-René est-il coupable de désertion à l'ennemi, pour (...) avoir gagné les lignes bulgares sises à plus de trois kilomètres, avec cette circonstance aggravante qu'il était porteur d'un ordre important qu'il a livré à l'ennemi?
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 216.
P. anal. Cette désertion qu'est le suicide (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 28).
2. Au fig. [Correspond à déserter B 1 c] C'est donc que René ne l'aimait pas (...) Pourtant, s'il l'aimait en secret, (...)? Eh bien, elle se vengerait de sa désertion (A. FRANCE, Jocaste, 1879, p. 25) :
2. Comme il ne s'était point arrêté ce soir-là auprès de ma dame de Bonnivet, quand elle passait près de lui, elle le grondait à voix basse, et Octave justifiait sa désertion par des mots qui semblaient charmants à la marquise.
STENDHAL, Armance, 1827, p. 88.
B.— [Avec compl. de n.]
1. [Le compl. désigne l'agent de l'action]
a) [L'agent est une pers.]
[Correspond à déserter A 1] Série de représentations (...) interrompues par la désertion du public (SADOUL, Cin., 1949, p. 12).
[Correspond à déserter A 2] La (...) désertion du soldat las de la discipline (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 8).
b) [L'agent est une chose appartenant à des pers.; correspond à déserter B 2] La désertion du capital national (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 2, 1846, p. 24).
2. [Le compl. désigne l'obj. de l'action]
a) [Correspond à déserter A] Une cause (...) d'agitation paysanne et de désertion des campagnes (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 97) :
3. Ce qui touchera le peuple ce n'est pas tant la lutte des légistes à laquelle il n'entend rien, c'est la désertion des églises, l'état de guerre avoué, le baptême secret...
BARRÈS, Mes Cahiers, t. 7, 1908-09, p. 142.
b) [Correspond à déserter B 1 b] L'amour de Charles pour Emma lui semblait [à sa mère] une désertion de sa tendresse, un envahissement sur ce qui lui appartenait (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 48). Des transfuges ont allégué, pour justifier ou excuser leur désertion du judaïsme, son manque de mysticité (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 169).
Prononc. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. déserter. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « abandon » (Ovide mor., éd. C. de Boer, TV comment. de Copenhague, p. 409); 2. 1680 « fuite d'un soldat » (RICH.). Dér. du rad. de déserter; suff. -ion. Fréq. abs. littér. :152.

désertion [dezɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1361, « abandon »; lat. desertio, du supin de deserere. → 1. Désert.
1 Vx. Action de déserter, d'abandonner (qqn, qqch.). || La désertion d'un héritage. Délaissement.
2 Le fait de déserter, d'abandonner (un lieu). || La désertion des campagnes par les populations. Abandon.
3 (XVIIe). Action de déserter (2.), de quitter l'armée sans autorisation. Insoumission. || La désertion d'un soldat ( Déserteur). || Désertion en temps de paix, en temps de guerre. || Désertion à l'intérieur (sans passer à l'ennemi); désertion à l'étranger (en quittant le pays); désertion en présence de l'ennemi; désertion à l'ennemi (en passant dans l'armée ennemie). Trahison.
1 Une désertion effroyable se mit dans ses troupes (…)
Saint-Simon, Mémoires, IX, 328.
2 Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout militaire coupable de désertion à l'ennemi.
Décret du 9 juin 1857, art. 328.
4 Action de déserter (une cause, un parti…). Reniement. || On compte de nombreuses désertions au parti. Défection.
3 Dieux ! me dit le garde du corps, qui paraissait aussi éperdu que moi de cette infâme désertion, qu'allons-nous faire ? Nous ne sommes que deux.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, II, p. 200.

Encyclopédie Universelle. 2012.