CARNIVORES
CARNIVORES
Les Mammifères terrestres et aquatiques classés dans le super-ordre des Carnivores sont loin d’avoir tous une alimentation exclusivement carnée. Certes, les «grands fauves» sont remarquablement organisés pour chasser, dépecer, broyer les proies vivantes dont ils font leur seule nourriture. Mais d’autres carnivores, au seul sens zoologique du terme, sont en fait des omnivores et ce régime correspond chez eux à une atténuation des traits d’organisation caractéristiques des premiers. De plus, entre les formes terrestres groupées dans l’ordre des Fissipèdes et les formes amphibies rangées dans l’ordre des Pinnipèdes, l’adaptation au milieu entraîne des modifications anatomiques profondes. La réunion dans un même groupe du lion et de l’otarie ne peut donc être fondée que sur des caractères ostéologiques.
Ainsi, le squelette de la tête montre un anneau orbitaire très généralement incomplet, orbite et fosse temporale communiquant largement; la bulle tympanique est toujours ossifiée. La denture, bien différenciée, présente des canines plus ou moins développées en crocs; chez les formes primitives, on observe la formule dentaire: I 3/3, C 1/1, Pm 4/4, M 3/3 (par demi-mâchoire); l’articulation de la mandibule sur le crâne forme une gouttière transversale permettant surtout les mouvements verticaux au cours de la mastication. Les membres sont habituellement terminés par des griffes. Au niveau du carpe, chez les formes actuelles, existe un os scapholunaire, résultant de la fusion du scaphoïde, du lunaire et du central. La ceinture scapulaire est dépourvue, en général, de clavicule.
Au début du Tertiaire, les Carnivores étaient représentés par des Mammifères de petite taille aux formes lourdes, bas sur pattes, déjà pourvus de griffes. Leur denture annonçait les traits caractéristiques des formes actuelles: le développement remarquable des canines et des dents carnassières, surtout chez les Eucréodontes de l’Éocène, en fait la souche incontestée des Carnivores actuels.
On distingue classiquement les Procréodontes du Paléocène, représentés surtout par des espèces américaines, comme Tricentes de la faune de Puerco, ou européennes, comme Artocyon du Thanétien de Cernay, et les Eucréodontes, avec les dents P4 et M1 développées en carnassières, comme chez Miacis de l’Éocène d’Amérique et d’Eurasie; les Eucréodontes dérivent des Procréodontes.
Il en est de même pour d’autres groupes, comme les Acréodontes et les Pseudocréodontes, branches latérales précocement détachées de la souche des Créodontes et éteintes sans descendance.
Encyclopédie Universelle. 2012.