détonation [ detɔnasjɔ̃ ] n. f.
• 1676; de détoner
♦ Bruit soudain et violent de ce qui détone. ⇒ déflagration, explosion. Détonation d'une bombe, d'un obus (⇒ éclatement) . Détonation d'une arme à feu. « Avant-hier, explosion dans le port; c'est un cargo chargé de munitions qui saute. La plus forte détonation que j'aie entendue » (A. Gide). — Sc. Mécanisme par lequel se propagent à de très grandes vitesses certaines explosions (cf. Onde explosive).
● détonation nom féminin (de détoner) Bruit plus ou moins violent produit par une explosion ou qui rappelle une explosion : La détonation d'un canon. Anomalie de combustion, accompagnée d'un bruit affectant le fonctionnement d'un moteur thermique. (La détonation est généralement due à l'emploi d'un carburant à indice d'octane trop faible pour le taux de compression du moteur. L'addition de composés antidétonants peut la supprimer. Elle peut aussi être due à la présence de « points chauds » dans la culasse, provoquant un préallumage accidentel.) Décomposition extrêmement rapide d'un explosif, qui se caractérise par la propagation, à une vitesse de plusieurs kilomètres par seconde, d'une onde de pression dans la substance explosive. (La combustion de l'explosif s'accompagne d'une onde de choc responsable des effets brisants de la détonation ainsi que de la détonation par influence, capable de provoquer à distance d'autres détonations de charges explosives.) ● détonation (synonymes) nom féminin (de détoner) Bruit plus ou moins violent produit par une explosion ou...
Synonymes :
- déflagration
- éclatement
détonation
n. f.
d1./d Cour. Bruit fait par ce qui détone, explose.
d2./d CHIM Mode de combustion dans lequel la vitesse de propagation de la flamme est de l'ordre du kilomètre par seconde.
⇒DÉTONATION, subst. fém.
Bruit plus ou moins intense et très subit émis par ce qui détone. Une détonation éclate, retentit; détonation de la foudre, de l'orage, d'un feu d'artifice; détonation d'un fusil, d'un canon :
• 1. En haut, la débâcle devait continuer, on entendait une série de sourdes détonations, les bois qui se fendaient, qui éclataient dans le grondement continu et croissant de l'averse.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1538.
— P. ext. Bruit violent qui rappelle celui d'une explosion. Les nègres, dos contre ventre, dansaient en battant des mains, entre les détonations des tambours (MORAND, Magie noire, 1930, p. 25) :
• 2. Puis il se fit un grand remue-ménage, un grand mouvement de pieds et de têtes, une grande détonation générale de toux et de mouchoirs...
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 26.
— P. métaph. Brusque élan de passion :
• 3. Honteux d'une émotion qui lui arrivait comme un choc brusque, — la jeunesse a de ces détonations violentes, — il [Jourfier] se leva pour s'échapper.
F. FABRE, Lucifer, 1884, p. 9.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762-1932. LAND. 1834 écrit détonnation. Cf. détoner. Étymol. et Hist. 1690 (FUR.). Dér. savant du rad. de détoner; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :416. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 204, b) 1 079; XXe s. : a) 749, b) 565.
détonation [detɔnɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1676; de détoner.
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1 Cour. Bruit soudain et violent de ce qui détone. ⇒ Déflagration, explosion, fulmination. || Détonation de certains explosifs, dits primaires (dynamite, nitro-glycérine…). || La détonation d'une bombe, d'un obus (⇒ Éclatement), d'un tir, d'un feu d'artifice (⇒ Pétarade). — Par ext. || Détonation d'une arme à feu. ⇒ Coup, décharge. || Roches, bâtiments qui sautent avec une grande détonation.
1 La chimie curieuse a des transmutations, des précipitations, des détonations, des explosions (…) et mille autres merveilles à faire signer mille fois le peuple qui les verrait.
Rousseau, Lettres écrites de la montagne, 3.
2 Avant-hier, explosion dans le port; c'est un cargo chargé de munitions qui saute. La plus forte détonation que j'aie entendue.
Gide, Journal, 17 juil. 1943, p. 190.
♦ Sc. Mécanisme par lequel se propagent à de très grandes vitesses certaines explosions (syn. : onde explosive); propagation d'une flamme, d'une décomposition brutale par cette onde explosive. || Détonation du fulminate de mercure. ⇒ Détoner. || Théorie hydrodynamique de la détonation. || Front de détonation. || Célérité d'une détonation. || Vitesse de détonation. || Plus la vitesse de détonation d'un explosif est élevée, moins sa brisance est grande. || Détonation et déflagration.
♦ Techn. Inflammation non homogène du mélange air-carburant, dans un moteur à explosion; bruit produit par ce phénomène. || Additif destiné à éviter la détonation. ⇒ Antidétonant.
2.1 (…) l'essence technique du moteur à combustion interne a pu devenir celle du moteur Diesel, par une concrétisation supplémentaire du fonctionnement : dans le moteur à carburation préalable, l'échauffement du mélange carburé dans le cylindre au moment de la compression est inessentiel ou même nuisible, puisqu'il risque de produire la détonation au lieu de produire la déflagration (combustion à onde explosive progressive), ce qui limite le taux de compression admissible pour un type donné de carburant (…)
Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, p. 43-44.
2 Bruit violent, analogue à celui d'une explosion.
3 Puis il se fit un grand remue-ménage; un grand mouvement de pieds et de têtes, une grande détonation générale de toux et de mouchoirs (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, 1.
Encyclopédie Universelle. 2012.