Akademik

détresse

détresse [ detrɛs ] n. f.
destrece fin XIIe; lat. pop. °districtia « étroitesse », de districtus, p. p. de distringere « serrer » → étreindre
1Sentiment d'abandon, de solitude, d'impuissance que l'on éprouve dans une situation difficile et angoissante (besoin, danger, souffrance). affliction, désarroi, désespoir. Un sentiment de détresse, des cris de détresse. « une détresse accablante l'envahit, une sensation affreuse de solitude et d'impuissance » (Genevoix). Une âme en détresse.
2Situation très pénible. adversité, dénuement, disgrâce, indigence, infortune, malheur, misère. Être dans la détresse. besoin. La détresse des populations sinistrées. « la maigreur de ces gens, leur apparente détresse » (A. Gide).
3Situation périlleuse (d'un navire, d'un avion). perdition. Signal, balise de détresse. Appel de détresse. S. O. S. En détresse : en perdition. Avion en détresse.
Feux de détresse d'un véhicule automobile : feux clignotants prévus pour signaler la situation d'arrêt forcé d'un véhicule. ⇒ warning.
⊗ CONTR. Paix, quiétude, tranquillité. Bien-être, prospérité, sécurité.

détresse nom féminin (latin populaire districtia, étroitesse, du latin classique distringere, serrer) Angoisse causée par un sentiment d'abandon, d'impuissance, par une situation désespérée : La détresse d'un chômeur. Situation critique, malheur exigeant un prompt secours : Une famille dans la détresse.détresse (expressions) nom féminin (latin populaire districtia, étroitesse, du latin classique distringere, serrer) Détresse cardiaque, respiratoire, insuffisance fonctionnelle aiguë du cœur ou de l'appareil respiratoire. En détresse, se dit d'un train immobilisé par suite d'avaries ou d'insuffisance de puissance de la locomotive ; se dit d'un navire en position dangereuse par suite d'avarie, de voie d'eau ou d'épidémie à bord ; se dit d'un avion en perdition. Feux de détresse, clignotement simultané des quatre feux indicateurs de direction d'une automobile. Signaux de détresse, signaux émis par un navire qui réclame du secours. ● détresse (synonymes) nom féminin (latin populaire districtia, étroitesse, du latin classique distringere, serrer) Angoisse causée par un sentiment d'abandon, d'impuissance, par une situation...
Synonymes :
- désarroi
- désespérance
- désespoir
- désolation
Contraires :
- allégresse
- bonheur
- confiance
- félicité
- joie
- quiétude
- sérénité
Situation critique, malheur exigeant un prompt secours
Synonymes :
- dénuement
- indigence
- infortune
- misère
- nécessité
Contraires :
- aisance
- bien-être
- fortune
- prospérité
- richesse
Feux de détresse
Synonymes :
- warning

détresse
n. f.
d1./d Angoisse causée par un danger imminent ou par le besoin, la souffrance. Un cri de détresse.
|| Situation qui cause cette angoisse.
Dénuement, misère.
d2./d Situation périlleuse d'un navire, d'un aéronef, etc. Signaux de détresse. Navire en détresse.

⇒DÉTRESSE, subst. fém.
A.— Angoisse, grande peine d'esprit, de cœur, causée par la pression excessive de difficultés, de circonstances douloureuses, dramatiques. La détresse de l'âme; être en détresse, dans une grande détresse :
Soudain, il lui vint une telle angoisse que son cœur se trouva tordu de chagrin; elle connut une si grande détresse que son âme fut noyée de découragement. Un pressentiment terrible la fit frissonner de la tête aux pieds. Elle voyait le malheur — tel un oiseau de proie plane hautain, patient et lent, avant de fondre sur la victime de son choix — éployer une fois de plus ses sinistres ailes noires au-dessus de la maison des Beauchemin.
GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 157.
Rare, p. anal. La vieille église (...) dans sa détresse solitaire (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 156).
B.— État de nécessité, de besoin, de danger, de misère extrêmes, qui ne saurait se prolonger sans compromettre gravement une santé, un équilibre, une situation déjà critiques. Pousser des cris de détresse.
1. [Sur le plan physique et matériel] La détresse de la guerre, d'un logis, d'un peuple.
Rare [Associé à un mot concr.] Un bouton de veste en détresse. Le garçon (...) cacha sous une housse d'indienne à petites fleurs la détresse du canapé (COPPÉE, Prose, Coupable, 1897, p. 34).
Loc. et expr. Aux jours de détresse; un cheval en détresse; faire un signe de détresse; agiter son bonnet en signe de détresse. Aide à toute détresse. Association d'entr'aide connue sous le sigle A.T.D. (cf. GILB., 1971, s.v. quart-monde). On restait figés sur le quai, abandonnés, grelottants, à la détresse (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 108). ,,Boyaux en détresse, boyaux vides (Avoir les). Être à jeun, avoir faim`` (RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 54).
Spécialement
a) FRANC-MAÇONNERIE. Le signe de détresse maçonnique (A. DAUDET, R. Helmont, 1874, p. 126).
b) MAR., COMMUN. Navire en détresse. En difficulté, en perdition. Faire le signal, les signaux de détresse; hisser le pavillon, tirer le canon de détresse; avion, train en détresse. Le mécanicien sifflait éperdument, à coups pressés, le sifflet haletant et lugubre de la détresse (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 153). Le long hululement pénétrant qu'exhale la sirène d'un bateau en détresse sur la mer (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 233).
c) MÉD. Une détresse respiratoire néonatale (A. MINKOWSKI, Pour un nouveau-né sans risque, Paris, Stock, 1976, p. 147).
2. [Sur le plan écon.] La détresse des finances, du trésor public; un plan de détresse. La détresse d'un pays privé d'autorité et d'administration (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 38).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160 destrece « situation désespérée, angoisse » (Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 822); début XIVe s. [ms.] destresse « id. » (La Passion du Palatinus, éd. G. Frank, 1280). Du lat. pop. districtia, dér. de districtus part. passé de distringere « serrer »; cf. angustia de angustus « étroit, resserré ». Fréq. abs. littér. :1 558. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 131, b) 1 325; XXe s. : a) 3 625, b) 2 769. Bbg. GUÉRET (J.). La Constr. aéron. Banque Mots. 1972, n° 4, p. 179. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 245, 251, 286, 316.

détresse [detʀɛs] n. f.
ÉTYM. 1160, destrece; du lat. pop. districtia « étroitesse », de districtus « serré », de distringere, de dis-, et stringere (→ Étreindre); signifiait en anc. franç. « passage étroit ». → Étreindre.
1 Sentiment de délaissement, de solitude, d'impuissance que l'on éprouve dans une situation difficile et angoissante (besoin, danger, souffrance…). Affliction, angoisse, chagrin, désarroi, désespoir, douleur, peine, trouble. || Sentiment de détresse. || Amère (cit. 8) détresse. || La détresse de l'agonie (cit. 2). || Gémissements, cris de détresse.
1 (…) ne découvrant plus aucuns traits de la bonté de son Père, il (Jésus) n'ose plus aussi lui donner ce nom; et pressé d'une détresse incroyable, il ne l'appelle plus que son Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ? »
Bossuet, 2e Sermon pour le vendredi saint, 3.
2 Un pauvre bûcheron, dans l'extrême vieillesse,
Marchait en haletant de peine et de détresse.
Boileau, Poésies diverses, XXVIII.
3 Il y a des gens qui ne savent être émus que par des cris et des pleurs; les longs et sourds gémissements d'un cœur serré de détresse ne leur ont jamais arraché des soupirs.
Rousseau, Émile, IV.
4 La faim jetait une détresse dans son âme confuse et lourde.
Maupassant, Contes, « Le gueux », Pl., t. I, p. 1227.
5 La détresse de son âme était sans recours, et son effroi, sa rébellion allaient croissant.
Loti, les Désenchantées, III, p. 28.
6 Au sentiment de détresse sans bornes qui étreint à cette heure mon âme, je vois toute l'étendue du vide qui s'est produit.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, VI, II, p. 231.
7 (…) des régions secrètes et douloureuses, une plaie à vif, une détresse intime, persistante, inguérissable, analogue à celle d'un infirme.
A. Maurois, Études littéraires, J. de Lacretelle, t. II, p. 223.
8 (…) une détresse accablante l'envahit, une sensation affreuse de solitude et d'impuissance.
M. Genevoix, Raboliot, II, I, p. 143.
2 Situation difficile et angoissante, spécialt, manque dramatique de moyens matériels. Adversité, danger, dénuement, disgrâce, indigence, infortune, malheur, misère, nécessité. || Être dans la détresse. || La détresse des déshérités. || Se plaindre de sa détresse (→ Crier famine). || Avoir pitié d'une famille dans la détresse. || Soulager la détresse d'un ami (→ Apporter, cit. 36).
9 (…) oubliant sa propre détresse pour ne songer qu'à la misère commune, le petit Chose prit une grande et belle résolution (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, V, p. 61.
10 Je n'avais aucune raison sérieuse de penser qu'Hélène, chez elle, souffrît de privations. La détresse n'y était pas arrivée à ce point.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XXIII, p. 316.
3 Mar. Situation périlleuse d'un navire. Perdition (surtout dans : de, en détresse). || Signal de détresse. || Pavillon hissé en signe de détresse. Berne. || Appel radiotélégraphique de détresse. S. O. S.En détresse : en perdition. || Navire en détresse (→ Avarie, cit. 3).Par anal. || Avion, train en détresse. || Feux de détresse, constitués par les quatre feux indicateurs de direction ( Clignotant) fonctionnant simultanément, prévus pour signaler la situation d'arrêt forcé d'un véhicule. Warning (anglic.).
4 Spécialt. Méd. || Détresse cardiaque, respiratoire, insuffisance fonctionnelle aiguë du cœur, de l'appareil respiratoire.
Psychol., psychan. || État de détresse, caractérisé par l'impuissance à maîtriser le besoin, pour l'appareil psychique, et par l'accroissement des tensions qui en résulte. || Chez le jeune enfant, l'état de détresse est lié à la dépendance totale à l'égard de la mère.Sentiment de détresse (chez l'adulte). Angoisse.
Psychiatrie. || Détresse verbale : agrammatisme caractérisé par la perte des mots de relation, réalisant un langage enfantin ou un style télégraphique.
CONTR. Douceur, paix, quiétude, tranquillité. — Abondance, bien-être, prospérité, sécurité, sûreté.

Encyclopédie Universelle. 2012.