dévergondage [ devɛrgɔ̃daʒ ] n. m.
• 1792; de se dévergonder
1 ♦ Conduite dévergondée, relâchée. ⇒ débauche, immoralité, libertinage, licence, vice. « Il réfléchissait avec une affliction sincère au dévergondage de la jeunesse, au relâchement des mœurs » (Martin du Gard ). — Un, des dévergondages : action dévergondée; spécialt comportement sexuel réprouvé.
2 ♦ Fig. Excès, excentricité, écart fantaisiste (de la pensée). Un dévergondage d'esprit, d'imagination. « l'oubli des saines doctrines et le dévergondage romantique » (Gautier).
⊗ CONTR. Austérité, sagesse; mesure.
● dévergondage nom masculin Libertinage, conduite licencieuse ; débauche. Littéraire. Écarts extrêmes par rapport à une norme quelconque, grande fantaisie : Dévergondage d'esprit. ● dévergondage (synonymes) nom masculin Libertinage, conduite licencieuse ; débauche.
Synonymes :
- débauche
- dépravation
- égarement
- excès
- licence
dévergondage
n. m. Conduite, notam. sexuelle, dépourvue de pudeur, de retenue. Syn. débauche.
— Fig. Fantaisie excessive.
⇒DÉVERGONDAGE, subst. masc.
A.— Domaine des mœurs. Conduite licencieuse et libertine. Synon. débauche, dépravation. Au commencement du dévergondage d'une femme, il y a, à peu près toujours, une scélératesse d'homme! (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 71). Je n'aime dans l'amour que le dévergondage (LÉAUTAUD, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 142) :
• 1. On devine les affres que traverse la jeune princesse [de Clèves] dans ce pavillon aux fenêtres ouvertes. Elle s'enivre d'un portrait (...) Elle est surprise par le responsable de l'ivresse qui la submerge, morte de honte comme si le pire dévergondage avait eu lieu.
COCTEAU, Poésie critique 1, 1959, p. 270.
B.— 1. P. ext. Écart par rapport à la norme morale et/ ou sociale. Il réfléchissait avec une affliction sincère au dévergondage de la jeunesse, au relâchement des mœurs (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 1015) :
• 2. Bonne éducation qu'il ne faut pas prendre trop au pied de la lettre d'ailleurs, plusieurs de ces dames versant très vite dans le dévergondage des mœurs sans perdre jamais la correction presque enfantine des manières.
PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 251.
2. P. métaph.
a) Domaine de la théorie, de la pensée. Développement excessif et dévoyé. Dévergondage de l'esprit, de l'imagination. Synon. excentricité. Papa (...) s'était livré au pire dévergondage patriotique (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 329). Monstrueux dévergondage de la théorie pastorienne! (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 122).
b) Écart extrême par rapport à la norme, fantaisie débridée. Synon. débauche. Un dévergondage de dentelles et de clochetons (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 241). Ils revinrent au soleil, dans le dévergondage des plates-bandes et des corbeilles (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1347). La discussion d'une équation du second degré (...) me fournit la matière d'un étrange dévergondage hyperbolique et parabolique, entre les axes des coordonnées (ARNOUX, Écoute, 1923, p. 140).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1. [Av. 1801 « conduite relâchée » (Restif, s. réf. ds S. MERCIER, Néol.)]; 1792 (LINGUET, Ann. polit. et littér. XIX, 49 ds DG); 2. 1825 fig. « excès, fantaisie » (STENDHAL, Racine et Shakespeare, t. 2, p. 72 : Prodigieux dévergondage d'esprit). Dér. du rad. de dévergonder; suff. -age. Fréq. abs. littér. :53. Bbg. GOHIN 1903, p. 237.
dévergondage [devɛʀgɔ̃daʒ] n. m.
ÉTYM. 1792; de se dévergonder.
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1 Littér. Conduite dévergondée, relâchée. ⇒ Débauche, dépravation, immoralité, impudicité, libertinage, licence. || Le dévergondage de la décadence romaine. ⇒ Relâchement (des mœurs). — Le dévergondage d'une personne, sa conduite dévergondée. — (Un, des dévergondages). Action dévergondée; spécialt, comportement sexuel réprouvé.
0.1 (…) elles étaient lasses d'histoires à dormir debout sur les dévergondages de Lisa avec le cousin (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 188.
0.2 Quand il s'éveilla, l'édredon au menton, vautré au milieu du lit, il vit Lisa, assise devant le secrétaire, qui mettait des papiers en ordre; elle s'était levée, sans qu'il s'en aperçût, dans le gros sommeil de son dévergondage de la veille.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 237.
1 (…) sous cette exubérance fastueuse et déréglée de création musicale, une suite de génies profonds et concentrés (…) attestent l'austère grandeur d'âme et la pureté de cœur qui pouvaient se conserver parmi la frivolité et le dévergondage des cours italiennes.
R. Rolland, Musiciens d'autrefois, p. 6.
2 Il la regarda, mais ne répondit rien. Il réfléchissait avec une affliction sincère au dévergondage de la jeunesse, au relâchement des mœurs, puis à cette maison, à cette créature livrée au mal (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 58.
♦ Rare. Action de dévergonder (qqn). || Le dévergondage de quelqu'un par quelqu'un.
2 (1825). Fig. Excès, excentricité, écart fantaisiste (de la pensée). || Un dévergondage d'esprit, d'imagination. || Le dévergondage de l'imagination.
3 Voilà où mènent l'oubli des saines doctrines et le dévergondage romantique (…)
Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, p. 8 (éd. critique Matoré).
4 « Je rappelle à l'orateur qu'il n'a qu'un seul droit, celui de répondre strictement sur la question en discussion à l'orateur précédemment inscrit ». Cette fine allusion au dévergondage de l'imagination de Couzon qui ne savait jamais « se renfermer dans la question », fit rire toute la majorité (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 603.
3 Littér. et rare. Grande abondance désordonnée. ⇒ Débauche, profusion. || « Un dévergondage de dentelles et de clochetons » (Reybaud, Jérôme Paturot, in T. L. F.).
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CONTR. Ascétisme, austérité, modestie, pudeur, retenue, sagesse. — Mesure, modération.
Encyclopédie Universelle. 2012.