CASABLANCA
CASABLANCA
Principal port, préfecture urbaine, première ville du Maroc, Casablanca (dont le nom arabe Dar el-Beïda signifie aussi «la maison blanche») a des origines obscures. Selon toute vraisemblance, il s’agit d’une fondation berbère (Anfa) qui fut, du VIIIe au XIe siècle, capitale du royaume berbère des Berghouata. Au Moyen Âge, port modeste et petit centre provincial, la ville sera abandonnée en 1469 à la suite d’une expédition portugaise. Elle ne renaîtra qu’au XVIIIe siècle, sous l’impulsion du sultan Sidi Mohammed, pour se développer, au XIXe siècle, avec beaucoup de lenteur, comme petit port exportant laines et grains. L’essor du commerce entre le Maroc et l’Europe entraîne le développement de la ville qui doit agrandir ses installations portuaires. C’est alors que les incidents anti-européens de 1907 amènent l’intervention militaire française, l’occupation de Casablanca et de la Chaouïa, puis enfin le traité de protectorat. La ville connaît dès lors une expansion rapide. En 1912, la décision de Lyautey d’y construire un grand port moderne marque le début d’une ascension qui n’a pas cessé depuis. De 20 000 habitants au début du siècle, la ville passe à 262 000 habitants en 1936 et à 3 millions d’habitants environ dans les années 1990.
Cette croissance remarquable est due à une énorme concentration d’activités qui a fait de Casablanca la métropole économique du Maroc, éclipsant l’ancienne capitale économique, Fès. Cette concentration s’explique d’abord par le développement de la fonction portuaire. En raison de grandes difficultés naturelles, on a dû construire une longue jetée de trois kilomètres permettant d’abriter un vaste plan d’eau (84 ha, 6 km de quais). L’important trafic (15,8 millions de tonnes en 1992) comprend surtout, à l’exportation, des marchandises peu élaborées (phosphates, manganèse, agrumes, primeurs), et à l’importation, des produits énergétiques ou industriels. Les quatre cinquièmes des échanges extérieurs du Maroc passent par Casablanca. Le commerce est l’activité majeure de la ville. Si Casablanca est une importante place financière (les deux tiers de l’activité financière du Maroc), elle est surtout une place commerciale qui contrôle une partie importante du commerce intérieur, drainant vers elle les produits en provenance de la moitié sud du pays et distribuant des marchandises sur la plus grande partie du territoire. Les activités de services sont également importantes, mais limitées dans leur développement par suite de la relative proximité de Rabat. La ville est enfin un important centre industriel qui concentre environ les trois cinquièmes de l’industrie marocaine; les principales branches représentées sont les industries alimentaires, métallurgiques et textiles. Enfin, sans être un centre touristique à proprement parler, la ville accueille beaucoup de touristes ou de voyageurs de passage.
Casablanca s’est développée de façon plutôt anarchique jusque vers 1950. La ville occupe une surface considérable sur une vingtaine de kilomètres le long de l’océan et une dizaine vers l’intérieur. Les paysages urbains y sont très contrastés, du quartier luxueux d’Anfa, résidence de la bourgeoisie marocaine ou étrangère, au pitoyable et interminable bidonville de Ben M’Sik, habité par une population de chômeurs ou de travailleurs à petits revenus. L’ancienne médina n’occupe plus qu’une très petite fraction de la ville. L’agglomération a poussé autour de ce vieux quartier, à partir de la place Mohammed-V (place de France à l’époque coloniale) d’où divergent de grandes avenues que recoupent des boulevards circulaires. Deux ensembles s’opposent nettement: l’Ouest, formé de quartiers résidentiels, et l’Est, formé de quartiers industriels et populaires qui s’étendent sans cesse et tendent à rejoindre la ville voisine de Mohammedia (ex-Fedala).
Casablanca
(en ar. Dar el-Beïda ou ad-Dâr al-Baydâ) princ. port et plus grande ville du Maroc; 997 000 hab. (aggl. urb. 3 200 000 hab.); préfecture. Premier centre écon. du pays: industr. chim., alim., méca. et text. Exportation de phosphates. Aéroport international.
— Mosquée (20 000 places) en construction.
— L'anc. ville, construite par les Berbères, fut détruite, en 1468, par les Portugais. Ceux-ci rebâtirent une agglomération et l'appelèrent Casabranca, "Maison blanche". Les Français l'occupèrent en 1907.
— La conférence de Casablanca (janv. 1943), entre Churchill et Roosevelt, coordonna la polit. de guerre des Alliés.
Encyclopédie Universelle. 2012.