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CASTOR ET POLLUX
CASTOR ET POLLUX

CASTOR & POLLUX

Des jumeaux de la légende grecque Castor et Pollux, en fait, le premier fut seul à recevoir à Rome un culte officiel. Ce culte remonte certainement à une date très ancienne, qu’il n’est pas possible de préciser avec une entière exactitude. Ce qui est notable, c’est que cette divinité étrangère, importée sans doute de Grande-Grèce, fut honorée dès le départ à l’intérieur du pomerium , l’enceinte sacrée que les dieux étrangers n’ont franchie que très exceptionnellement. Le sanctuaire de Castor était situé sur le Forum à côté de la fontaine de Juturne; il semble que ce lien entre le dieu grec et la nymphe latine ait été très tôt noué, à Lavinium en particulier, d’où Rome a pu hériter cette association.

Une légende étiologique, connue d’ailleurs sous deux versions assez différentes, rattachait l’institution du culte de Castor à Rome à une intervention décisive de la cavalerie lors de la bataille du lac Régille (\CASTOR ET POLLUX 499). D’après l’une de ces versions, ce culte aurait été le résultat d’un vœu prononcé sur le champ de bataille par le général en chef romain au moment de lancer sa cavalerie dans la mêlée pour suppléer à l’épuisement de son infanterie; d’après l’autre version, d’une affabulation plus hellénique, le soir de cette même bataille, deux merveilleux cavaliers, après avoir fait boire leurs chevaux à la fontaine de Juturne, auraient annoncé à Rome la victoire de son armée pour disparaître aussitôt donnée cette heureuse nouvelle.

Peu importe le détail de ces récits fabuleux bâtis autour du souvenir amplifié d’une bataille dont l’historicité paraît assez contestable; il n’est pas évident, en effet, qu’en \CASTOR ET POLLUX 499 Rome ait été en mesure d’affronter à elle seule une coalition des autres cités latines sur les bords du lac Régille. Seul mérite de retenir l’attention l’accord de la légende religieuse et de la tradition historique sur un point: le culte voué à Castor apparaît comme un acte de reconnaissance pour la protection toute particulière accordée par un dieu cavalier au corps des cavaliers. Or, en ce tournant du \CASTOR ET POLLUX VIe et du \CASTOR ET POLLUX Ve siècle, il n’est pas douteux que le corps d’élite de la cavalerie, recruté dans les rangs de la seule aristocratie — et constituant l’origine de ces dix-huit centuries équestres dans lesquelles étaient inscrits les chevaliers romains à l’époque classique —, a joué un rôle politique décisif dans l’expulsion des rois et l’institution du régime consulaire. Cette aristocratie, corps d’élite de l’armée et force dirigeante sur le plan politique, avait besoin de voir sa prééminence toute fraîche (et encore fragile sans doute) sanctionnée par une protection divine spécifique. Déjà installé peut-être à Lavinium, Castor répondait à ce besoin, lui qui, dans le monde grec, faisait depuis longtemps figure de patron des cavaliers. Aussi bien la cérémonie annuelle dite transvectio equitum , qui, le 15 juillet, voyait défiler l’ensemble des chevaliers romains de la porte Capène au Capitole, prévoyait-elle pour les participants une station au sanctuaire de Castor sur le Forum.

Mais, au moment où il importait aux chevaliers romains d’affirmer leur puissance toute neuve, ils n’avaient que faire du frère jumeau de leur protecteur, Pollux le Pugiliste. Beaucoup plus tard, par une sorte de déférence pour ce couple divin, on associa les deux jumeaux dans le même culte; mais, à l’origine, ce culte n’a de sens à Rome que pour le seul cavalier Castor.

Castor et Pollux
héros grecs, fils jumeaux de Léda et de Zeus, frères d'Hélène et Clytemnestre. Sous le nom de Dioscures (Dioskouroi, "enfants de Zeus"), ils protégeaient l'hospitalité et les athlètes.
|| ASTRO Les deux étoiles les plus brillantes des Gémeaux.

Encyclopédie Universelle. 2012.