écarquiller [ ekarkije ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1530 p. p. adj.; altér. de écartiller, de 1. quart → 1. écarter, écarteler
♦ Ouvrir démesurément (les yeux). J'écarquillais les yeux pour mieux voir. « l'étonnement ou le désir de paraître étonnée écarquillait ses yeux » (Proust).
⊗ CONTR. Fermer.
● écarquiller verbe transitif (altération de équartiller, mettre en quatre, de quart) Ouvrir tout grands (les yeux).
écarquiller
v. tr. Ouvrir tout grands (les yeux).
⇒ÉCARQUILLER, verbe trans.
A.— Ouvrir en écartant démesurément :
• Ducasse — un écarquillé. Il écarquille ses yeux tout ronds, il écarquille ses coudes pointus; il écarquille ses jambes qui tricotent; il écarquille sa bouche coupée en fente de tire-lire...
J. VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Insurgé, 1885, p. 135.
— P. métaph. Le phare écarquille la nuit (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 138).
— Emploi pronom. à sens passif. Le tronc bas (...) se divisait presque à hauteur d'homme en cinq ou six maîtresses branches qui s'écarquillaient comme les doigts d'une main colossale (GREEN, Journal, 1928-34, p. 257).
B.— En partic., usuel. Écarquiller les yeux. Ouvrir tout grand les yeux avec attention ou étonnement. Les petites filles écarquillent leurs yeux et poussent de profonds soupirs (MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p. 524).
— Emploi pronom. à sens passif. Les prunelles de Bouvard s'écarquillèrent (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 133).
Rem. 1. La plupart des dict. gén. attestent le synon. vieilli écartiller. 2. On rencontre ds la docum. écarquillé, rare. a) Adj. Qui est démesurément ouvert et écarté. Du fond de la place débouchait Pandolphe (...) les dix doigts écarquillés et les yeux ronds de surprise (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 119). b) Adj. substantivé (en constr. d'attrib. ou d'appos.). Supra exemple.
Prononc. et Orth. :[
]. Vedette de renvoi écartiller notamment ds DG, avec la mention ,,vieilli``. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1530 yeux esquarquillez (PALSGR., p. 457); 1594 escartillant les iambes (Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. II, p. 75). Écarquiller, altération par assimilation consonantique de équartiller, dér. de quart, préf. é-, suff. -iller (v. aussi écarteler). Fréq. abs. littér. :141 (écarquillé : 99). Bbg. CATACH (N.), METTAS (O.). Encore qq. trouvailles ds Nicot. R. Ling. rom. 1972, t. 36, pp. 363-366. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 191. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 150.
]. Vedette de renvoi écartiller notamment ds DG, avec la mention ,,vieilli``. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1530 yeux esquarquillez (PALSGR., p. 457); 1594 escartillant les iambes (Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. II, p. 75). Écarquiller, altération par assimilation consonantique de équartiller, dér. de quart, préf. é-, suff. -iller (v. aussi écarteler). Fréq. abs. littér. :141 (écarquillé : 99). Bbg. CATACH (N.), METTAS (O.). Encore qq. trouvailles ds Nicot. R. Ling. rom. 1972, t. 36, pp. 363-366. — MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 191. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 150.
écarquiller [ekaʀkije] v. tr.
ÉTYM. 1530; altér. de équartiller, de é-, quart et -iller. → Écarter, écarteler.
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1 Ouvrir démesurément (les yeux), notamment sous l'effet d'un grand étonnement ou d'un effort d'attention. || Écarquiller les yeux pour ne rien perdre du spectacle.
1 M'as-tu de tes gros yeux assez considéré ?
Comme il les écarquille, et paraît effaré !
Molière, Amphitryon, III, 2.
2 Soyez persuadé qu'elles (les femmes) aiment à avoir de la poudre dans les yeux, et que plus on leur en jette, plus elles les écarquillent afin d'en gober davantage.
A. de Musset, On ne badine pas avec l'amour, I, 2.
3 (…) l'étonnement ou le désir de paraître étonnée écarquillait ses yeux.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 242.
2 (1594). Vx. Écarquiller les doigts, jambes. ⇒ Écarter.
4 Ses deux jambes écarquillant (…)
Scarron, Virgile travesti, II.
4.1 Justin écarquilla les doigts, puis écarta les bras du corps en signe d'incertitude et de détresse.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VII, p. 284.
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s'écarquiller v. pron. (réfl.).
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5 Jamais je ne m'occuperai de politique, fit l'abbé Tauziès, dont les yeux s'écarquillaient de plus en plus.
Pierre Benoit, Mlle de La Ferté, III, p. 176.
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écarquillé, ée p. p. et adj.
♦ Démesurément ouvert (en parlant des yeux). || Avoir les yeux écarquillés (→ Aune, cit. 3; comique, cit. 12; dévisager, cit. 2).
♦ Par ext. Qui a les yeux écarquillés.
6 Sur une photo de cinquante officiers, je reconnais Gallen, le futur maréchal Blücher, et le désigne à l'ambassadeur de France, qui m'accompagne. Arrive, comme porté par des patins à roulettes, le traducteur qui semblait ne plus s'intéresser à nous. « Lequel est-ce ? » demande-t-il, écarquillé. Gallen ne reparaît sur aucune autre photo.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 497.
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CONTR. Fermer.
DÉR. Écarquillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.