CAYENNE
CAYENNE
Chef-lieu de la Guyane, département français d’outre-mer, Cayenne se situe sur l’estuaire de la Cayenne et du Mahury; elle rassemblait 41 200 habitants en 1990, soit 32 p. 100 de la population totale du département. En 1635, les Français édifièrent, sur une petite butte émergeant de la plaine littorale marécageuse, le fort Cépérou. Depuis lors, la ville a connu de nombreuses vicissitudes: conquêtes étrangères; guerres contre les colonies voisines; épidémies et endémies meurtrières. Elle a pris sa configuration actuelle au XIXe siècle en suivant un plan en damier orienté nord-sud et est-ouest à partir du front de mer et de la rivière de Cayenne. La main-d’œuvre du pénitencier fut largement utilisée pour la construction et l’assainissement de la ville (canal Laussat qui ceinture la ville). Bien exposée aux alizés, elle n’est pas dépourvue de charme, en particulier dans le quartier de la place des Palmistes et de la place de Grenoble. Ses activités sont essentiellement administratives et commerciales. À cause de l’envasement de la rivière, le port a été abandonné et transféré au Dégrad-des-Cannes, sur le Mahuri.
L’implantation à Kourou d’une base de lancements de fusées a été bénéfique pour Cayenne ainsi que pour son arrière-pays: modernisation de l’infrastructure routière, construction de la centrale hydroélectrique du Petit-Saut, à 120 kilomètres de Cayenne, modernisation du port de Dégrad-des-Cannes (trafic de 460 000 t en 1988), transformation de l’aérodrome en aéroport international.
● cayenne nom féminin (de Cayenne, nom propre) Siège urbain des compagnons du tour de France, où ils étaient hébergés et avaient leur salle de réunion. ● cayenne nom masculin (de Cayenne, nom propre) Nom d'un piment. (On dit aussi poivre de Cayenne.)
cayenne
n. m. Poivre de Cayenne.
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cayenne
v. de la Guyane française, ch.-l. de ce DOM, sur l'Atlant.; 41 659 hab. Aéroport.
— Mat. de constr. Centre comm.
— Anc. lieu de déportation de condamnés de droit commun (1852-1945).
I.
⇒CAYENNE1, subst. masc.
ART CULIN. Cayenne ou poivre de Cayenne. Poivre rouge d'une saveur forte et piquante, préparé avec des piments râpés. Un champignon grillé posé sur une croûte au beurre doublée d'une mince feuille de lard, assaisonnés au cayenne (HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 233).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1895-96 désigne des épices (G. PLANCHON, E. COLLIN, Les Drogues simples d'origine végétale, t. 1, p. 371 : [cannelle de] Cayenne). De Cayenne, nom de la capitale de la Guyane française (v. cayenne2), prob. en raison de la provenance de ces produits; à rapprocher de l'angl. Cayan pepper 1756, Cayenne pepper 1782 ds NED. Fréq. abs. littér. :1.
II.
⇒CAYENNE2, subst. fém.
MAR. Vieux navire servant de prison et de caserne flottante (d'apr. HARTOY 1944).
— P. ext.
♦ Arg. Atelier, usine. La boîte, l'échoppe, c'est l'atelier, quand on ne l'appelle pas simplement Cayenne (D. POULOT, Le Sublime ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être, 1872, p. 133).
♦ Lieu de réunion d'une association de compagnonnage. Ils [les compagnons du devoir] essaimèrent à nouveau et fondèrent des « cayennes » à Lyon, Marseille (R.-M. LAMBERTIE, L'Industr. de la pierre et du marbre, 1962, p. 63).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1777 « vieux navire servant de caserne » (LESCALLIER, Voc., II, 34 ds Fr. mod., t. 25, p. 308); 2. 1866 (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, p. 67 : Cayenne. Atelier éloigné de Paris). De Cayenne, nom de la capitale de la Guyane française, officiellement fondée en 1634; 1 sans doute parce que ces navires ou casernes ont d'abord été occupés par les premiers colons de la Guyane, qui s'y réfugièrent à la fin du XVIIIe s., après l'échec de la tentative de colonisation sous le ministère Choiseul; 2 p. réf. à l'éloignement par rapport à Paris. Bbg. KEMNA 1901, p. 78. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 409.
III.
⇒CAYENNE3, subst. fém.
COIFFURE, lang. région. ,,Calotte à large fond carré, servant de charpente à la coiffe des paysannes dans le bas Berry`` (GUÉRIN 1892) :
• Elle [Fadette] avait une coiffe toute jaunie par le renfermé (...) et, sur le derrière de sa tête, la cayenne retombait jusque sur son cou...
G. SAND, La Petite Fadette, 1849, p. 131.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1798 « vêtement » prob. « bonnet » (Précis de la procédure criminelle [...] dans l'affaire d'Orgères, I-89-245, r° 23), attest. isolée; à nouv. ds G. SAND, supra. Même orig. que cayenne2 parce que ces vêtements étaient fabriqués avec des matériaux venant de cette colonie. Fréq. abs. littér. :1.
cayenne [kajɛn] n. m.
ÉTYM. 1895; de (poivre de) Cayenne, nom de la capitale de la Guyane française.
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♦ Poivre rouge, préparé à partir de piments desséchés et réduits en poudre, de saveur très piquante, utilisé comme condiment. || Relever un mets d'une pointe de cayenne.
Encyclopédie Universelle. 2012.