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écrouler

écrouler (s') [ ekrule ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1690 ; tr. déb. XIIIe; de é- et crouler
1Tomber soudainement de toute sa masse. s'abattre, s'affaisser, crouler, s'ébouler, s'effondrer. Mur, échafaudage qui s'écroule. « Pauvre manoir délabré [...] près de s'écrouler sur son maître » (Gautier). « Des pans de murs s'écroulent. Des architraves tombent » (Flaubert). S'écrouler comme un château de cartes. P. p. adj. « Les temples écroulés aux colonnes festonnées de lierre » (Nerval). ruine.
2Fig. Subir une destruction, une fin brutale. sombrer, 1. tomber. Régime qui s'écroule. Tous ses projets, ses espoirs s'écroulèrent. « C'est à l'instant que le gouvernement paraît le mieux assis qu'il s'écroule » (Chateaubriand). « Des fortunes énormes s'élevaient et s'écroulaient en un an » (Madelin).
3Fam. Se laisser tomber lourdement. s'affaler. Il s'écroula dans un fauteuil. « des sentinelles qui vacillent sur leurs jambes, et luttent de toutes leurs forces pour ne pas s'écrouler dans ce sommeil » (Romains).
Connaître une défaillance totale et brutale. Boxeur qui s'écroule. Le coureur s'est écroulé avant la ligne d'arrivée. craquer, s'effondrer. P. p. adj. Écroulé de fatigue. Ils étaient écroulés (de rire), pliés, tordus de rire.
⊗ CONTR. Construire, édifier. Élever (s'), remonter (se).

écrouler verbe transitif Familier. Faire s'écrouler : Écrouler un château de cartes.

écrouler (s')
v. Pron.
d1./d Tomber en s'affaissant, de toute sa masse et avec fracas. La tour s'est écroulée.
(Avec ellipse du Pron.) Vous allez faire écrouler la maison.
d2./d Fig. S'anéantir, tomber en décadence. Cet empire s'écroulait de toutes parts.
d3./d Avoir une défaillance brutale après avoir fourni un effort. Il s'écroula trois mètres avant le but.

écrouler (s') [ekʀule] v. pron.
ÉTYM. 1690, Furetière; trans., déb. XIIe; de é-, et crouler.
1 (Sujet n. de chose concrète). Tomber soudainement de toute sa masse. Abattre (s'), abîmer (s'), affaisser (s'), choir, crouler, culbuter, dégringoler, ébouler (s'), effondrer (s'), tomber. || Mur, édifice, échafaudage qui s'écroule. || Le plafond s'écroula sur les occupants. || S'écrouler avec bruit, avec fracas. || Maison délabrée (cit. 4), près de s'écrouler. || Poutre qui s'écroule sous une charge. Céder, craquer.
1 D'admirables édifices dont la perte sera irréparable, et qui avaient été conservés jusqu'alors dans l'intégrité la plus minutieuse, vont se dégrader, s'écrouler (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 33.
2 Les battants des portes éclatent. Des pans de murs s'écroulent. Des architraves tombent.
Flaubert, la Tentation de saint Antoine, II, p. 25.
3 Une bûche s'écroula dans les cendres.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 267.
Par extension :
4 Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.
Baudelaire, Tableaux parisiens, « Danse macabre ».
2 (1790). (Sujet n. de chose abstraite). Subir une destruction, une fin brutale. Anéantir (s'), désagréger (se), sombrer, tomber. || Empire, puissance qui s'écroule. Renverser (être renversé). || Gouvernement qui s'écroule (→ Asseoir, cit. 45). || Sa fortune s'écroula brusquement.Ses derniers espoirs se sont écroulés. Dissoudre (se), disparaître. || Tous leurs projets s'écroulèrent. || Système qui s'écroule (→ Base, cit. 11).
5 Et les choses qu'on crut éternelles s'écroulent
Avant qu'on ait le temps de compter jusqu'à vingt.
Hugo, la Légende des siècles, XXII, IV.
6 Vous allez dire que je détruis l'édifice de notre amour (…) Ce que je vais détruire se fût écroulé bientôt et eût enseveli sous les décombres ce que nous possédons encore en commun.
A. Maurois, Terre promise, p. 288.
7 (…) le contraste, tous les jours plus criant, de cette misère générale avec la débauche dorée qui, plus que jamais, s'étalait. Des fortunes énormes s'élevaient et s'écroulaient en un an (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Ascension de Bonaparte, XIII, p. 181.
3 (1880). (Sujet n. de personne). Se laisser tomber lourdement. Affaler (s'), effondrer (s'). || Il s'écroula sur un siège, sur son lit, dans un fauteuil. || S'écrouler de tout son long.
8 (…) il y a, devant des guérites grises, entre un haut mur et un fossé, des sentinelles qui vacillent sur leurs jambes, et luttent de toutes leurs forces pour ne pas s'écrouler dans ce sommeil dont d'autres ne veulent plus.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XVII, p. 229.
Sports. Connaître une défaillance totale et brutale. || Longtemps en tête, il s'est écroulé dans la ligne d'arrivée.
(1842). Fig. S'effondrer. || À l'annonce de ce malheur, il s'écroula.
4 (Sujet n. de personne; abstrait). || S'écrouler de… : être accablé de… || S'écrouler de fatigue, d'ennui, de désespoir.Fam. || S'écrouler de rire : n'en plus pouvoir à force de rire. Tordre (se).
——————
écroulé, ée p. p. adj.
1 Tombé en ruines. || Débris, décombres d'une maison écroulée. || Mur à demi écroulé.
9 Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique.
Hugo, la Légende des siècles, XVI, I.
10 Elle aimait les grottes perdues dans les bois, les ruines des vieux châteaux, les temples écroulés aux colonnes festonnées de lierre (…)
Nerval, Promenades et souvenirs, VIII.
2 Fig. Détruit, anéanti. || L'histoire d'un empire écroulé. || Des fortunes écroulées.
3 (Personnes). Affalé, accablé (de fatigue, par un malheur). || Un homme écroulé dans un fauteuil. || Il était complètement écroulé.
11 Enfin, au pied de ces reliques, écroulé dans le voltaire, Fernand, la tête ballante, pris par le sommeil à la gorge (…)
F. Mauriac, Génitrix, VII, p. 88.
Fam. || Écroulé (de rire). || On était tous écroulés, avec ses pitreries.
CONTR. Élever (s'), ériger (s'). — Dresser (se), lever (se). — Debout, droit.
DÉR. Écroulement.

Encyclopédie Universelle. 2012.