Akademik

édredon

édredon [ edrədɔ̃ ] n. m.
• 1700; du danois ederdun « duvet d'eider »
1Vx Duvet d'eider. « Un lit mollet, où l'on s'ensevelit dans la plume ou dans l'édredon » (Rousseau) .
2(1830) Mod. Couvre-pied de duvet (d'eider, d'oie, etc.), de plume ou de fibres synthétiques ( 1. couette).

édredon nom masculin (danois ederdun, duvet de l'eider) Enveloppe de tissu garnie de duvet ou de plumes de dimensions égales au matelas, piquée ou non. ● édredon (citations) nom masculin (danois ederdun, duvet de l'eider) Henri Michaux Namur 1899-Paris 1984 Le sage trouve l'édredon dans la dalle. Tranches de savoir Cercle des Arts

édredon
n. m. Couvre-pied(s) constitué d'une poche remplie de duvet (d'eider, à l'origine). Syn. (Québec) douillette.

⇒ÉDREDON, subst. masc.
A.— Vx. Duvet de l'eider. Couvre-pied, lit, oreiller d'édredon. Le montagnard écossais, suspendu dans les airs par une corde au haut d'un rocher des Orcades, dérobe à l'eider l'édredon de son nid (BERN. DE ST.-P., Harm. nat., 1814, p. 233). C'est le plus touchant des spectacles de voir l'oiseau de l'édredon, l'eider, s'arracher son duvet, pour coucher, couvrir son petit (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 19).
B.— P. méton. Couvre-pied rempli de ce duvet ou d'un duvet quelconque ou de plume. Édredon rouge; édredon de soie; s'étendre, se coucher sous un édredon, ramener l'édredon sur ses jambes. Je suis enfoncé sous les édredons de la province. On me jette une lettre sur mon lit (GONCOURT, Journal, 1865, p. 213). Enfoui sous les couvertures et l'édredon jusqu'à l'œil gauche (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 301) :
Dans un lit immense, capitonné de soie, des cheveux clairs étaient épars sur l'oreiller, un visage se dessinait en demi profil, de longs cils, la courbe d'un nez aux narines frémissantes (...) et, sur l'édredon doré, un bras nu, mollement déployé.
SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, p. 167.
Loc. arg.
Faire l'édredon. [En parlant d'une prostituée] Dévaliser le client (cf. FRANCE 1907; RIGAUD, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 127).
Voleuse (ou dégringoleuse) à l'édredon. Prostituée qui vole son client. Les voleuses à l'édredon (...) cachent sous cet objet mobilier les vêtements de leur victime [après en avoir extrait les valeurs] et filent vivement, persuadées que le malheureux volé ne pourra les poursuivre dans le costume sommaire où elles l'ont laissé (HOGIER-GRISON, Monde où l'on vole, 1887, p. 283).
P. compar. ou p. métaph. (Quasi-)synon. coussin, matelas. La lune couchée au loin sur un édredon de molles nuées (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 340). Des touffes de cresson pareilles à des édredons verts (FLAUB., Tentation, 1849, p. 382). Hier, le train fendait prudemment (...) des édredons de neige (COLETTE, Paysages et portraits, 1954, p. 122).
Rem. On rencontre le verbe pronom. réfl. s'édredonner, création d'aut. Attesté chez les GONCOURT au sens de « se couvrir comme avec de l'édredon » : (Journal, 1859, p. 679). Attesté chez PONGE au sens de « prendre l'aspect de l'édredon » : le ciel se duvette, se plumette, s'édredonne (Le Grand Recueil, p. 74 ds RHEIMS 1969).
Prononc. et Orth. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1700 « duvet fourni par l'eider » (LIGER, Nouvelle maison rustique ds DG); 2. 1830 « couvre-pied de duvet » (BALZAC, Gobseck, p. 393). Empr. au dan. ederdun, de même sens (FALK-TORP). Fréq. abs. littér. :163. Bbg. BOULAN 1934, p. 171. — COLOMB. 1952/53, p. 119; pp. 287-289. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 43.

édredon [edʀədɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1700; empr. au danois ederduun, de eder (→ Eider), et duun « duvet ».
1 Vx. Duvet de l'eider. || Couvre-pied d'édredon.
1 Un lit mollet, où l'on s'ensevelit dans la plume ou dans l'édredon, fond et dissout le corps pour ainsi dire.
Rousseau, Émile, II.
Par métaphore :
1.1 Au même instant du moins le spectre menaçant se dissipa en flocons légers comme ceux que le souffle du matin roule sur l'onde invisible, et qu'on prendrait de loin pour un nuage d'édredon enlevé au nid des grands oiseaux qui habitent ses rivages.
Charles Nodier, Contes, p. 86.
2 (1830). Par métonymie. Couvre-pied fait avec le duvet de l'eider.Par ext. Couvre-pied d'un duvet quelconque (oie, etc.), de plume, de fibres synthétiques. || Un édredon moelleux. || Édredon américain : couvre-pied formé de deux tissus juxtaposés et piqués entre lesquels se trouve une couche de duvet. Matelassé. || Dormir avec deux couvertures et un édredon. Couette.
2 Outre les lits de plumes, il y avait un édredon. J'étais dans les plumes de tous côtés.
Nerval, les Nuits d'octobre, XXIV.
Par compar. ou métaphore. Coussin, matelas (fig.). || Un édredon de neige.
3 (…) l'édredon du ciel gris qui se vide de toute sa neige (…)
J. Renard, Poil de carotte, L'aveugle
(→ aussi Crever, cit. 42, Colette).
(Abstrait). Ce qui protège et amollit. || L'« édredon parlementaire, administratif » (le Nouvel Obs., in la Banque des mots).

Encyclopédie Universelle. 2012.