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efféminé

efféminé, ée [ efemine ] adj.
• 1160; lat. effeminatus, de effeminare efféminer
Qui a les caractères physiques et moraux qu'on prête traditionnellement aux femmes. Homme efféminé. Manières efféminées. féminin. Spécialt (en parlant d'un homme) Qui se comporte comme une femme sur le plan érotique; propre aux hommes qui se comportent ainsi. « à cause de son extraordinaire beauté surtout, certains lui trouvaient même un air efféminé » (Proust). N. m. (souvent péj.) Un efféminé.
(Choses) Mou, sans énergie, sans virilité. Un art efféminé. émasculé.
⊗ CONTR. Mâle, viril.

efféminé nom masculin Homme efféminé.

efféminé, ée
adj. Qui a des caractéristiques féminines. Ant. masculin, viril.

⇒EFFÉMINÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
Gén. péj.
I.— Part. passé de efféminer.
II.— Emploi adj.
A.— [Appliqué à une pers. ou à l'un de ses attributs]
1. [Appliqué à une pers.] Dont l'aspect général, l'allure, les manières font penser à une femme. Ce prince efféminé [Henri III] qui passait chaque jour quatre heures à sa toilette (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 268) :
1. Les beaux s'aspergeaient la tête d'eau de fleur d'oranger, vêtus de couleurs tendres, parmi lesquelles les dolmans écarlates des officiers mettaient une note stridente. Les « macaronis » ou muscadins de la fin du dix-huitième, peints, médisants et efféminés, croisaient, sans les regarder, les belles dames pensives à cheveux poudrés...
MORAND, Londres, 1933, p. 119.
2. [À l'un de ses attributs]
a) [À un détail physique] Qui présente une certaine ressemblance avec un ou plusieurs attributs physiques de la femme. Air, aspect, trait, visage efféminé; allure, attitude, mine efféminée. Deux messieurs à barbiche grise parlent politique d'une voix un peu efféminée, avec des inflexions chantantes (CHARDONNE, Dest. sent. II, 1934, p. 266). Ce visage sensible aux traits un peu efféminés (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 62).
b) [Au moral] Qui exprime ou traduit des sentiments, des tendances, des habitudes de vie généralement prêtées à la femme. Caractère, cœur efféminé; âme, éducation, nature efféminée; mœurs efféminées. Cette éducation efféminée et sénile (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 2, 1851-62, p. 488). Ce qu'il y a en lui de mollesse efféminée (SERRIÈRE, T.N.P., 1959, p. 117).
En partic., dans un cont. toujours péj. Faible, sans énergie. Mon caractère mol et efféminé (MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 37).
B.— P. anal. [Appliqué à une manifestation ou à une création de l'esprit, à un genre littér. ou artistique] Qui manque de force dans la composition, qui présente un certain caractère de mièvrerie et de fadeur. Les sons efféminés de la flûte de Pan (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 177). La littérature efféminée du dernier siècle (LAMART., Nouv. confid., 1851, p. 296).
III.— Emploi subst. Homme ou jeune homme dont les allures, les habitudes de vie ou de penser ressemblent à celles d'une femme. Spéc. et péj. Homme de peu d'énergie ou de mœurs douteuses :
2. ... tandis que les gladiateurs énormes, aux muscles de fer, s'assommaient à coups de poing, sur les gradins s'étalaient les efféminés et les courtisanes aux chairs molles et dissoutes par les orgies.
ZOLA, Mes haines, 1866, p. 51.
Fréq. abs. littér. :113.

Encyclopédie Universelle. 2012.