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effilé

1. effilé, ée [ efile ] adj.
• 1654; de é- et fil « tranchant »
1Qui va en s'amincissant; mince et allongé. Une lame effilée. « Comme le bout de ses doigts est admirablement effilé ! » (Gautier).
Coupé en fines lamelles. Amandes effilées ( émincer) .
2Comm. Volaille effilée, simplement éviscérée.
⊗ CONTR. Épais, large. effilé 2. effilé [ efile ] n. m.
• 1718; de effiler (1o)
Frange formée en effilant la chaîne d'un tissu, et qui sert à border une étoffe. Les effilés d'un châle, d'une serviette. « La jupe, garnie de trois rangs d'effilés » (Balzac).

effilé nom masculin En passementerie, type de frange dont la jupe est constituée de fils coupés ou non (bouclés).

effilé, ée
adj. et n. m. Mince, fin, allongé. Une lame effilée.
|| n. m. Frange faite de simples fils.

⇒EFFILÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. passé de effiler.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une étoffe, d'un vêtement] Dont le bord est fait de fils détissés formant une frange, et qui se portait autrefois pendant le deuil. Obligés de rester trois jours à Neuilly, pour qu'elle ait des robes pour Paris, rien que des robes effilées (GONCOURT, Journal, 1858, p. 500).
B.— Fin et allongé; qui va en s'amincissant. Haydée allongea la main et prit du bout de ses petits doigts roses et effilés la tasse de porcelaine du Japon (DUMAS, père Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 256). Une sorte de grande pirogue, merveilleusement effilée, toute en bois verni, avec sculptures et dorures (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 72) :
1. Une tête de taureau, sculptée dans du bois, était rapportée sur sa proue. (...) le gardian, (...), avait emboîté dans la tête deux cornes de Camargue, plus hautes et plus effilées que celles de l'Andalou.
MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, p. 572.
Cheval effilé. ,,Qui a les formes fines et élégantes`` (Ac. 1932).
Spécialement
1. [En parlant d'un objet muni d'une lame] Pointu, acéré. Un canif, dont une lame très effilée ne formait plus qu'une sorte de court poinçon (GIDE, Caves, 1914, p. 720).
P. métaph. Un choc grattant de griffes, un cri effilé, suraigu (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 77).
Au fig. Mordant, incisif. Depuis ma naissance, on m'impute à tort d'avoir l'oreille fine et le bec effilé (L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 314).
2. ALIMENTATION
a) Amandes effilées. Coupées en très fines lamelles. Enrobez les côtés de marmelade d'abricots sur lesquels vous parsèmerez les amandes effilées (Le Savoir-cuisiner des Femmes d'Aujourd'hui, t. 5, 1959).
b) Poulet effilé, volaille effilée. Dont ,,seul le gros intestin a été retiré par l'orifice cloacal sans que l'abdomen soit fendu`` (Femmes d'Aujourd'hui, mars 1977, n° 13, p. 49).
C.— CHASSE. Chien effilé. Épuisé par la course.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén., excepté Ac., Lar. Lang. fr.
III.— Subst. masc. Étoffe dont l'extrémité a été détissée pour former une frange, et que l'on portait pendant le deuil.
P. ext.
Cette frange elle-même. Au dernier regard que la Duchesse jeta sur les deux rideaux (...), elle s'aperçut que (...) des lueurs rougeâtres (...) se dessinaient sous l'effilé d'en bas (BALZAC, Langeais, 1834, p. 296).
Au plur. Les fils qui forment la frange :
2. Madame Lerat, (...), était une grande femme, sèche, (...), fagotée dans une robe puce trop large, dont les longs effilés la faisaient ressembler à un caniche maigre sortant de l'eau.
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 438.
Rem. On rencontre chez Flaubert le subst. masc. plur. comme synon. de « émincés » : des effilés de pommes de terre qui étaient mêlés à des truffes (Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 23).
Fréq. abs. littér. :184. Bbg. QUEM. Fichier.

effilé [efile] n. m.
ÉTYM. 1718; de effiler.
1 Frange formée en effilant les fils de la chaîne d'un tissu, et qui sert à border une étoffe. || Effilé de soie. Grenadine. || Les effilés d'un châle, d'une serviette. || Le linge bordé d'effilé se portait autrefois pendant le deuil.L'effilé : ce linge. || Être en effilé. || Porter l'effilé.
1 La jupe, garnie de trois rangs d'effilés, faisait des plis charmants, et annonçait par sa coupe et sa façon la science d'une couturière de Paris.
Balzac, le Député d'Arcis, Pl., t. VII, p. 687.
2 Cuis. Émincé.
2 (…) des effilés de pommes de terre qui étaient mêlés à des truffes.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, IV (1869).

Encyclopédie Universelle. 2012.