embrasement [ ɑ̃brazmɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Vx Incendie.
2 ♦ Littér. Illumination générale. « Stamboul et son golfe, dans leur plein embrasement des soirs purs » (Loti).
3 ♦ Littér. Agitation qui conduit à des troubles sociaux importants. « La première étincelle ferait un grand embrasement » (Michelet). ⇒ conflagration, désordre, effervescence. L'embrasement d'un pays par la guerre.
● embrasement nom masculin Littéraire. Action d'embraser, fait de s'embraser ; grand incendie : L'embrasement d'une pinède. Littéraire. Ardente clarté rougeoyante : L'embrasement du ciel au coucher du soleil. Illumination générale, soit par des projecteurs, soit au moyen de feux de Bengale, spécialement à la fin d'un feu d'artifice. Littéraire. Vive effervescence, agitation ; conflagration : L'embrasement des esprits faillit tourner à la guerre civile. ● embrasement (citations) nom masculin Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu Paris 1585-Paris 1642 Les grands embrasements naissent de petites étincelles. Testament politique
embrasement
n. m.
d1./d Litt. Incendie vaste et violent.
d2./d Litt. Illumination. L'embrasement d'une cathédrale par le soleil qui passe à travers les vitraux.
d3./d Fig. Ardeur, exaltation.
⇒EMBRASEMENT, subst. masc.
A.— Action d'embraser, de s'embraser; résultat de cette action.
1. Mise en feu. Lueur d'un embrasement; prévenir un embrasement; échapper à un embrasement. Synon. incendie. Les bombes incendièrent un dépôt de munitions dont l'embrasement secouait l'horizon de spasmodiques clartés (GIDE, Journal, 1942, p. 154) :
• Le jour glissait du zénith, par larges nappes obliques (...). On eût dit moins la vaste, l'universelle explosion du jour que l'embrasement insidieux d'un taillis bien sec, lorsque l'ondulation instantanée de la flamme court d'une brindille à l'autre, ainsi qu'une minuscule langue écarlate.
BERNANOS, La Joie, 1929, p. 649.
2. [P. anal. avec la lumière qui rayonne du feu] Grande lumière, illumination. Embrasement du ciel, du couchant, de l'horizon. Le soleil, en s'abaissant, y projetait [dans la plaine] l'embrasement de ses vastes lueurs (SAND, Lélia, 1833, p. 182).
— Spécialement
♦ PYROTECHNIE. ,,Éclairement général au moyen de gros feux de Bengale à la fin d'un feu d'artifice`` (Lar. encyclop.). L'embrasement de la vieille ville, ces feux de bengale, bleus, blancs, rouges, allumés tous ensemble et qui durant quelques minutes pavoisèrent le ciel même aux couleurs nationales (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 48). Il y eut un bouquet monstre, un embrasement général du ciel et de la mer (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 123).
♦ Grande illumination opérée avec un ensemble de projecteurs électriques. La nuit est tombée; c'est une féerie de lumière, un embrasement de ce carré de gratte-ciel (MORAND, New-York, 1930, p. 127). L'embrasement de l'Arc de Triomphe (Lar. Lang. fr.).
B.— Au fig. Agitation, exaltation.
1. [En parlant des sens] Je suppose que Roberte et moi nous nous mariions demain dans l'embrasement de nos deux cœurs (AYMÉ, Bœuf cland., 1939, p. 80).
2. [En parlant de l'esprit] Embrasement des esprits. Ceux qui la connaissaient [madame Derval] ne s'en inquiétaient pas, sachant que le premier éclair qui jaillirait d'elle amènerait l'embrasement du public (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 212). Une grande âme ne s'élève pas sans un embrasement considérable, un délire profond (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 118).
3. [En parlant des rapports entre des groupes, des peuples] Le séjour prolongé des Autrichiens à Naples pourrait diviser l'Europe et amener un embrasement général (CHATEAUBR., Corresp., t. 2, 1789-1824, pp. 155-156).
Prononc. et Orth. :[]. Mais [-] ds Lar. Lang. fr., cf. embraser. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. « ardeur violente, effervescence » (Sermons St Bernard, éd. W. Fœrster, p. 96, 16); 2. 1225-30 « incendie » (Beuve de Hantone III, 3881 ds T.-L.). Dér. du rad. de embraser; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :118. Bbg. GIR. 1834, pp. 35-36.
embrasement [ɑ̃bʀazmɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe; de 1. embraser.
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♦ Action d'embraser; résultat de cette action.
1 Vx. Action d'embraser; incendie qui en résulte. ⇒ Feu, incendie. || L'embrasement de la ville de Troie. || La lueur de l'embrasement.
1 Dieu détruira le siècle au jour de sa fureur;
Un vaste embrasement sera l'avant-coureur.
La Fontaine, Ode, VI.
2 (…) un embrasement qui (…) s'épand au loin dans une forêt (…)
La Bruyère, les Caractères, I, 29.
2 Grande lumière, clarté ardente. || L'embrasement du couchant, de l'horizon. ⇒ Clarté, lumière.
3 (…) les lointains apparaissaient, le grand décor incomparable : tout Stamboul et son golfe, dans leur plein embrasement des soirs purs.
Loti, les Désenchantées, I, III, p. 37.
♦ Éclairement général (au moyen de feux de Bengale, de projecteurs). ⇒ Illumination. || L'embrasement du château de Versailles.
4 Les enseignes électriques de toutes couleurs ne resplendissaient pas encore au-dessus des magasins (…) Quelle différence avec les embrasements et les flamboiements d'aujourd'hui, avec l'amusante publicité aérienne à éclipses (…)
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 67.
3 Fig. Agitation qui conduit à des troubles sociaux importants. ⇒ Conflagration, désordre, effervescence, trouble (→ Contagion, cit. 2). || L'embrasement d'un pays par la guerre, par la révolution.
5 Un coup de canon en Amérique peut être le signal de l'embrasement de l'Europe (…)
♦ Ardeur de la passion. ⇒ Attisement, excitation, passion. || L'embrasement des sens.
6 Elle ne m'accorda rien qui pût la rendre infidèle, et j'eus l'humiliation de voir que l'embrasement dont ses légères faveurs allumaient mes sens n'en porta jamais aux siens la moindre étincelle.
Rousseau, les Confessions, IX.
♦ Embrasement des esprits. ⇒ Exaltation.
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CONTR. Apaisement, refroidissement. — Calme.
Encyclopédie Universelle. 2012.