empailler [ ɑ̃paje ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Bourrer de paille la peau de (un animal mort qu'on veut conserver). ⇒ naturaliser. « Un renard, un loup empaillés, vestiges des chasses de sa jeunesse » (Chardonne).
♢ Fig. Fam. Il a l'air empaillé, peu dégourdi, empoté.
2 ♦ Garnir, couvrir de paille (un siège). Empailler des chaises. ⇒ 2. pailler, rempailler.
3 ♦ (1680) Envelopper, entourer de paille (pour protéger des chocs). Empailler de la verrerie. Empailler des bouteilles (dans des paillons). — Hortic. Empailler un semis, pour le protéger du gel. ⇒ 2. pailler.
⊗ CONTR. Dépailler.
● empailler verbe transitif (de paille) Garnir, bourrer ou envelopper de paille un objet, un siège, etc. Préparer la peau d'un animal et la rembourrer de paille ou de laine de verre pour lui conserver sa forme naturelle. Entourer de paille certains végétaux pour les préserver de la gelée ou du soleil. ● empailler (synonymes) verbe transitif (de paille) Préparer la peau d'un animal et la rembourrer de paille...
Synonymes :
empailler
v. tr.
d1./d Emplir avec de la paille la peau d'un animal mort de manière à en conserver les formes naturelles. Syn. naturaliser.
|| Pp. adj. Un renard empaillé.
d2./d Empailler un siège, le garnir de paille. V. rempailler.
d3./d Envelopper, protéger avec de la paille. Empailler un arbre.
— Pp. adj. Des semis empaillés.
⇒EMPAILLER, verbe trans.
A.— [L'obj. désigne un siège] Garnir de paille. Empailler des chaises (Ac. 1798-1932).
B.— [L'obj. désigne un inanimé concr.] Envelopper de paille pour protéger des heurts. Il faut bien empailler ces ballots, ces boîtes, ces porcelaines (Ac. 1798-1932).
C.— HORTIC. [L'obj. désigne un plant, un jeune arbre] Entourer de paille pour protéger des intempéries ou des dégradations :
• Je ne professais pas plus de répugnance pour cette hypocrisie défensive, que le jardinier des Jussat n'en avait eu à empailler les groseillers du jardin afin de conserver à travers les neiges et les gelées la fraîcheur de leurs fruits.
BOURGET, Disciple, 1889, p. 112.
D.— [L'obj. désigne un animal mort] Emplir de paille la peau des animaux pour conserver leur apparence naturelle. Synon. naturaliser. Le talent singulier qu'il avait d'empailler les bêtes des champs lui valait une considération à quoi il était fort sensible (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 119).
— P. métaph. Ça serait encore gracieux de garder le bonheur pour toi toute seule! C'est ça... Empaillez-le donc tout de suite, votre bonheur; mettez-le donc sous verre ou dans un bocal pour que personne n'y touche! (SUE, Juif errant, 1844-45, p. 47).
Prononc. et Orth. :[] ou [], (j')empaille [(a)j]. [] post. ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. 1787, LAND. 1834, PASSY 1914, Pt ROB., WARN. 1968. Le timbre post. s'explique d'apr. empaille où l'[] est en syll. tonique et maintient plus facilement son timbre. [a] ant. ds LITTRÉ, DG, DUB. et Lar. Lang. fr. (cf. -aille). Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1543 « mêlé de paille » (A. PIERRE, Const. Ces., IX ds GDF. : et fermez les trous de mortier empaillé); 1611 empaillé « rempli de paille » (COTGR.); 1660 empailler « bourrer de paille » (OUDIN); 1680 « garnir, couvrir de paille » (FUR.). Dér. de paille; préf. em- (en-). Fréq. abs. littér. :31. Bbg. PAULI 1921, p. 37 (s.v. empaillé).
empailler [ɑ̃pɑje] v. tr.
ÉTYM. 1660; empaillé « mêlé de paille », 1543; de en-, paille, et suff. verbal.
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♦ Garnir de paille.
1 Garnir, couvrir de paille (un siège). || Empailler des chaises, des fauteuils. ⇒ 1. Canner, rempailler.
2 (1680). Envelopper, entourer de paille (pour protéger des chocs). || Empailler de la verrerie, de la porcelaine. || Empailler des bouteilles (dans des paillons).
3 Hortic. Mettre de la paille autour de jeunes arbres, de jeunes plantes, en vue de les garantir des intempéries. — Empailler une couche, un semis. — Par anal. || Empailler une conduite d'eau, une fontaine, pour la protéger de la gelée.
4 Remplir, bourrer de paille (la peau d'animaux morts que l'on veut conserver). ⇒ Naturaliser; taxidermie. || Empailler un renard, une effraie.
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empaillé, ée p. p. adj.
♦ Rempli de paille. || Oiseau empaillé (→ Cage, cit. 4).
1 (…) dans l'ombre, un renard, un loup empaillé, ouvraient une gueule de carton, vestiges des chasses de sa jeunesse.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 11.
♦ Fig., fam. || Avoir l'air empaillé : avoir l'air niais, peu dégourdi. ⇒ Empoté, gauche, maladroit.
♦ Nom : || Quel empaillé ! ⇒ Emplâtre, empoté.
2 I's appellent la baïonnette Rosalie, pas ?
— Oui, ces empaillés-là. Mais pendant l'dîner, ces messieurs parlaient surtout d'eux.
H. Barbusse, le Feu, t. I, I, IX, p. 52.
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DÉR. Empaillage, empaillement, empailleur.
COMP. Rempailler.
Encyclopédie Universelle. 2012.