emprisonner [ ɑ̃prizɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Mettre en prison. ⇒ écrouer, incarcérer, interner; embastiller; fam. boucler, coffrer (cf. Mettre à l'ombre, au trou, sous les verrous). Emprisonner un malfaiteur. Le dictateur a fait emprisonner tous ses adversaires politiques. Il est emprisonné depuis cinq ans.
♢ Enfermer comme dans une prison. ⇒ cloîtrer. Elle se plaignait d'être emprisonnée dans ce couvent. — Fig. Emprisonné dans ses préjugés. ⇒ prisonnier.
2 ♦ Par ext. Tenir à l'étroit, serrer. ⇒ comprimer, renfermer. « Le buste serré dans un corsage qui emprisonnait le cou jusqu'au menton » (Green). ⇒ enserrer.
⊗ CONTR. Élargir, libérer.
● emprisonner verbe transitif Mettre quelqu'un en prison, l'incarcérer : Emprisonner un malfaiteur. Tenir enfermé un animal dans une cage : Emprisonner des oiseaux dans une volière. Serrer quelqu'un, quelque chose, lui empêcher tout mouvement, le tenir à l'étroit : Il m'emprisonnait dans ses bras. Enlever à quelqu'un toute liberté d'action ou de pensée : On l'emprisonnait dans des préjugés dépassés. ● emprisonner (synonymes) verbe transitif Mettre quelqu'un en prison, l'incarcérer
Synonymes :
- boucler (familier)
- coffrer (familier)
- écrouer
- incarcérer
Contraires :
- libérer
Tenir enfermé un animal dans une cage
Synonymes :
- cloîtrer
- parquer
- reclure
- séquestrer
Enlever à quelqu'un toute liberté d'action ou de pensée
Synonymes :
- enchaîner
- ficeler
- ligoter
- museler
emprisonner
v. tr.
d1./d Mettre en prison. Emprisonner un criminel.
d2./d Par ext. Tenir comme enfermé. La tempête nous emprisonne dans l'île.
|| Fig. Il est emprisonné dans son mensonge.
⇒EMPRISONNER, verbe trans.
A.— [Le suj. désigne l'agent]
1. Mettre en prison.
a) [Avec compl. locatif désignant un lieu] On emprisonna le malfaiteur à la maison d'arrêt. Synon. boucler (fam.), coffrer (fam.), écrouer, incarcérer, interner; anton. délivrer, libérer, relâcher :
• 1. ... la Virginie fut envahie, mon grand-père fut arrêté pour avoir prêté secours aux rebelles. On l'emprisonna à Fort-Warren où il resta quelques mois.
GREEN, Journal, 1933, p. 171.
b) [Sans compl. locatif] Emprisonner les conjurés. L'ancien État, le monstre royal assurait son empire en emprisonnant chaque année quatre cent mille hommes (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 280). Il fit arrêter et emprisonner le patriarche (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 179).
♦ Emploi pronom. réciproque. Et s'ils commencent de se déchirer, de s'emprisonner et de s'entre-tuer, c'est qu'ils sont désir d'une parole (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 787).
2. P. ext. [Avec compl. locatif] Enfermer (quelqu'un) comme dans une prison. Emprisonner un enfant dans sa chambre. Synon. enfermer, retenir.
— P. anal. [Le compl. désigne une chose] Des vaisseaux pavoisés, des flottes triomphantes, Emprisonnant les vents dans leurs voiles bouffantes (POMMIER, Océanides, 1839, p. 136). Le sol se trouve couvert de neige qui constitue, par la masse d'air qu'elle emprisonne entre ses cristaux, un isolant thermique (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 520).
— Emploi pronom. réfl., au fig. Mais en m'emprisonnant, comme je le voulais, dans la réflexion pure (BOURGET, Disciple, 1889, p. 119). Ou bien la lumière divine va s'emprisonner dans le sensible et participer à sa caducité (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p. 36).
B.— P. ext.
1. [Avec compl. de moyen] Au fig. Retenir prisonnier. Emprisonner qqn par ses richesses; il l'emprisonna par son habileté. Les oiseaux tournaient autour d'eux [Roger et Manouche], les emprisonnaient de leur joie aérienne (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 39). C'est peut-être l'éternel désir d'emprisonner avec des mots l'instant qui passe (GREEN, Journal, 1943, p. 15).
2. [Le suj. désigne le moyen]
a) Retenir (dans un cadre). Une colonne s'élançant, une coupole emprisonnant l'espace (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 171) :
• 2. La fenêtre était restée ouverte : un cadre vermoulu de mansarde emprisonnant un jaillissement d'innombrables cheminées.
COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, p. 142.
— [L'obj. désigne une réalité abstr.] Cette contrainte, en emprisonnant ma passion, la fit saillir plus vive dans les petites choses (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 221). Appia voulait que la durée musicale, emprisonnant l'action dans le temps, la réglât mêmement dans l'espace (Arts et litt., 1936, p. 6403).
b) Tenir serré. Il lui sembla entrer en terre. L'argile la gaina, l'emprisonna (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 341) :
• 3. Déjà, il me serrait contre lui, un carcan de chair emprisonnait mes lèvres, une langue fouillait ma bouche et mon corps se levait d'entre les morts.
BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 317.
— Spéc., littér. [En parlant d'habits] Elle [la bandelette] suivait exactement les contours, emprisonnant les doigts des mains et des pieds, moulant comme un masque les traits de la figure (GAUTIER, Roman momie, 1858, p. 185). Ces ceintures luxueuses qui emprisonnent la taille (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 135).
Prononc. et Orth. :[] (j')emprisonne []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1135 « mettre en prison » (Cour. de Louis, éd. Langlois, 304). Dér. de prison; dés. -er. Fréq. abs. littér. :335. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 412, b) 356; XXe s. : a) 607, b) 514.
emprisonner [ɑ̃pʀizɔne] v. tr.
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1 Mettre, enfermer (une personne) dans une prison, spécialt, enfermer par une décision légale. ⇒ Enfermer, incarcérer; (fam.) boucler; (hist.) embastiller, (rare) encelluler (→ Jeter aux fers, mettre sous les verrous; fam. mettre, foutre dedans, mettre à l'ombre, au trou). — (Avec un compl. de lieu). || On l'a emprisonné à telle prison, dans un fort. — (Sans compl. second). || On l'a emprisonné sans jugement, arbitrairement. || Emprisonner, faire emprisonner un assassin, un cambrioleur, un malfaiteur. || On a jugé, condamné et emprisonné les coupables. || Le dictateur a fait emprisonner tous ses adversaires politiques. || Il a été condamné par contumace mais on ne parvient pas à l'emprisonner. ⇒ Arrêter; fam. emballer, embarquer.
1 Toute l'antiquité disputa sur la liberté; mais personne ne persécuta sur ce sujet jusqu'à nos jours; quelle horreur absurde d'avoir emprisonné, exilé pour cette dispute, un Arnauld, un Saci, un Nicole et tant d'autres (…)
♦ (Au passif). || Être emprisonné, retenu en prison. ⇒ Détenir (p. p.). || Il est emprisonné depuis cinq ans, pour cinq ans. → ci-dessous, emprisonné, participe passé.
2 Retenir (qqn) comme dans une prison. ⇒ Enfermer; cloîtrer, séquestrer. || Emprisonner un enfant dans un collège (→ Abandonner, cit. 10). — (Sujet n. de chose). || Les eaux nous emprisonnent sur une île de sable. ⇒ Cerner, entourer, environner. || Le mauvais temps nous a emprisonnés toute la journée à la maison. ⇒ Consigner, retenir.
3 (1806). Par ext. (Compl. n. de chose). Contenir, tenir à l'étroit. ⇒ Comprimer, renfermer. || Emprisonner un gaz, un liquide. || Emprisonner sa taille dans une large ceinture. ⇒ Serrer. — Au p. p. → cit. 3 et 4.
2 Par lui l'homme rompit le joug du préjugé;
Des liens du maillot l'enfant fut dégagé;
La baleine cessa d'emprisonner les belles (…)
Abbé Delille, l'Imagination, V.
3 (…) quand elle traînait languissamment ses pieds emprisonnés dans ses babouches (…)
Lamartine, Graziella, III, XV, p. 101.
4 (…) un beau monsieur ganté, verni, cruellement cravaté et emprisonné dans des habits tout neufs (…)
Baudelaire, Spleen de Paris, « Un plaisant ».
5 Elle était vêtue de taffetas noir, le buste serré dans un corsage qui emprisonnait le cou jusqu'au menton mais laissait libres, sous des volants de guipure, des poignets ronds et potelés.
J. Green, Léviathan, p. 16.
⇒ Envelopper, serrer. || Le père emprisonnait la petite main de l'enfant (→ Clouter, cit. 2).
4 (Av. 1842). Par métaphore. || La chair, le corps emprisonne l'esprit de l'homme (→ Contenir, cit. 6). — Fig. || Emprisonner un contradicteur dans un dilemme. ⇒ Enfermer. || Des préjugés qui emprisonnent l'intelligence.
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s'emprisonner v. pron.
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emprisonné, ée p. p. adj.
♦ ⇒ Captif, prisonnier. || Suspects, coupables; innocents emprisonnés. || Il est resté emprisonné deux ans avant d'être jugé. — Par ext. || Défenseurs emprisonnés dans une place forte, une forteresse. ⇒ Assiégé. — Par ext. || Liquide, substance emprisonné(e). || Cou emprisonné dans un carcan (→ ci-dessus, cit. 3 et 4). — Fig. || Intelligence emprisonnée. ⇒ Captif.
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CONTR. Délivrer, élargir, libérer. — Dégager.
DÉR. Emprisonnement.
Encyclopédie Universelle. 2012.