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emprunté

emprunté, ée [ ɑ̃prœ̃te ] adj.
• v. 1200; de emprunter
1Qui manque d'aisance ou de naturel. contraint, embarrassé, gauche, fam. godiche. Un air emprunté. « Timide, emprunté dans la vie, effaré à l'idée des démarches à faire » (A. Daudet). « Tout ce que je pus trouver à dire, de la manière la plus banale et la plus empruntée » (A. Gide).
2(XVIe) Vx D'emprunt. Nom emprunté.
⊗ CONTR. Dégourdi, naturel; authentique, personnel.

emprunté, ée
adj.
d1./d Qui n'appartient pas en propre à qqn. Un nom emprunté.
d2./d Qui manque de naturel, d'aisance. Un air emprunté.

⇒EMPRUNTÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de emprunter.
II.— Emploi adj. [En parlant d'un attribut, d'une manifestation d'une pers.] Qui n'appartient pas réellement à quelqu'un, qui est pris pour cacher la vérité. Beauté empruntée; nom emprunté. Le besoin constant chez tous les êtres faibles comme l'enfant de trouver dans l'opposition une sorte de solidité empruntée (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 661) :
1. ... elle lui apparaissait comme nul ne l'avait vue, comme elle était réellement sous le masque emprunté : une bacchante, ivre de force.
ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, p. 1375.
Spéc. [En parlant d'une pers. ou d'un attribut, d'une manifestation d'une pers.] Qui manque de naturel, qui est gêné. Manières empruntées. Il tournait de côté et d'autre, d'un air emprunté, cherchant ses phrases (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 200). Moi, j'ai l'air d'une oie, je suis emprunté, je ne sais que dire (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 199) :
2. Était-ce moi cette personne quelconque, empruntée, dépaysée, en tablier bleu, en costume vulgaire, en coiffure vieillissante? Cette personne au visage réservé jusqu'à être inintelligent?
FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 32.
Fréq. abs. littér. :969. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 529, b) 1 111; XXe s. : a) 1 328, b) 1 420.

Encyclopédie Universelle. 2012.