enclaver [ ɑ̃klave ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1283; lat. pop. °inclavare « fermer avec une clé », de clavis « clé »
1 ♦ Contenir, entourer (une autre terre) comme enclave. Le propriétaire d'un fonds enclavé. Pronom. Saint-Marin s'enclave dans le territoire italien. ⇒ enclave.
♢ Par ext. Enclore, enfermer. « des chemins pierreux enclavés entre des champs » (Fromentin).
2 ♦ (1409) Engager (une pièce dans une autre pièce). Le prestidigitateur a enclavé ses deux anneaux.
⊗ CONTR. Désenclaver.
● enclaver verbe transitif (latin populaire inclavare, fermer avec une clef, du latin classique clavis, clef) Faire d'un terrain, d'un territoire une enclave, le contenir comme enclave : Cette propriété enclave quelques pâturages communaux. Insérer quelque chose (dans quelque chose) : Enclaver un adjectif entre l'article et le nom. ● enclaver (difficultés) verbe transitif (latin populaire inclavare, fermer avec une clef, du latin classique clavis, clef) Construction Enclaver dans /entre : « Un parterre enclavé dans un pré pâturé »(E . Fromentin). La propriété est enclavée entre une boucle de la rivière et les prés communaux.
enclaver
v. tr.
d1./d Enclore, entourer (une terre) comme enclave. Le propriétaire dont les fonds sont enclavés peut réclamer un passage sur les fonds de ses voisins.
d2./d Engager, insérer (une chose, un élément dans un autre, entre deux autres).
⇒ENCLAVER, verbe trans.
A.— Enclore, enfermer une chose dans une autre, en particulier une portion de terre. M. Swift trafiquait des pelleteries avec les tribus indiennes enclavées dans le territoire cédé par l'Angleterre aux États-Unis (CHATEAUBR., Mém., 1848, p. 289). Elle ne pouvait marcher, tant sa chaussure enclavait ses pieds et donnait de charmante gaucherie à ses pas (LAMART., Graziella, 1849, p. 271) :
• 1. Mon père aussi (...) s'était vu obligé (...) d'opter (...) sous prétexte qu'il était né Français dans ce département des Forêts que les traités imposés par le triomphe de la Sainte-Alliance enclavèrent de force (...) dans le royaume improvisé des Pays-Bas...
VERLAINE, Œuvres complètes, t. 5, Confessions, 1895, p. 15.
B.— Fixer, engager une chose dans une autre. Synon. encastrer. J'ai fait une fort longue course [à Langres] (...) pour arriver aux restes d'une porte romaine enclavée dans un mur de fortification (STENDHAL, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 108). On prend des moulures plates et sans feuillures, que l'on entaille pour enclaver les lames qui se croisent (MOREAU-VAUTHIER, Peint., 1933, p. 137).
— Emploi pronom. à sens passif. Un bas-relief de la plus fine exécution s'enclave dans chaque arc-boutant; chaque clocheton est peuplé de vingt-cinq statues (GAUTIER, Italia, 1852, p. 50).
C.— Au fig. [En parlant d'une pers.] Enfermer, emprisonner dans un concept moral ou intellectuel. [Les artistes du XVIIIe siècle] étaient enclavés dans l'enseignement romain : nul cours, nul atelier qui les en délivrât (MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, p. 45) :
• 2. Il y avait donc, enclavé en mon camarade Bloch, un père Bloch qui retardait de quarante ans sur son fils, débitait des anecdotes saugrenues et en riait autant, au fond de mon ami, que faisait le père Bloch extérieur et véritable...
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 769.
— Emploi pronom. à sens passif. Mais par ce morcellement bizarre de l'opinion des gens du peuple, où le mépris moral le plus profond s'enclave dans l'estime la plus passionnée (PROUST, Sodome, 1922, p. 918).
Prononc. et Orth. :[], (j')enclave []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1283 (PH. DE BEAUMANOIR, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1653 : Les justices de pluseurs seigneurs sont entremellees et enclavees les unes dedens les autres); 1312 enclavé « enfermé dans le territoire d'un autre possesseur » (Charte ds G. ROBERT, Documents relatifs au Comté de Porcien ds MORLET, p. 381); 2. 1409 « encastrer deux pièces l'une dans l'autre » (Charte 617, 8 ds RUNK., p. 48). Du lat. vulg. inclavare, dér. clavis « clé » avec préf. in- marquant l'aboutissement. Fréq. abs. littér. :7. Bbg. GOHIN 1903, p. 344.
enclaver [ɑ̃klave] v. tr.
ÉTYM. V. 1283; lat. pop. inclavare « fermer avec une clé », de in-, et clavis « clef ».
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1 Fixer (qqch.) au moyen d'une clé, de boulons. || Enclaver une poutre. — (1409). Par ext. Engager (une pièce dans une autre). ⇒ Encastrer. || Enclaver une pierre, des tuiles. || Enclaver des ardoises dans la couverture d'un toit.
2 Contenir, entourer (une autre terre) comme enclave. || La conquête a enclavé ce territoire dans un empire. — Plus cour., au passif. || Cette parcelle est enclavée dans sa propriété. ⇒ Enclave. — Pron. || Le territoire espagnol de Llivia s'enclave dans le département des Pyrénées-Orientales.
1 Une partie des terres de la commanderie est enclavée dans celle de notre gendre Dupuits.
Voltaire, Lettre à d'Argental, 29 oct. 1764.
2 Ce département (l'Ain) comprend les pays de Bresse, Bugey, Valromey, Gex et la principauté de Dombes. Au temps des romains, ces différentes provinces faisaient partie de la première Lyonnaise; plus tard elles furent enclavées dans le royaume de Bourgogne.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre…, p. 1.
♦ Par ext. Enclore, enfermer.
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enclavé, ée p. p. adj.
♦ || Pierre enclavée. || Tuiles, ardoises enclavées. — Parcelle de terre enclavée. || Fonds enclavé.
3 Le soir approchant, nous revenions au petit pas, par des chemins pierreux enclavés entre des champs fraîchement remués dont la terre était brune.
E. Fromentin, Dominique, II, p. 27.
4 (…) une mignonne cour, enclavée comme un petit lac alpestre au milieu des buissonnets prévenants.
Montherlant, la Relève du matin, p. 93.
♦ (Wailly, 1809). Méd. || Fœtus, utérus enclavé. ⇒ Enclavement. || Tumeur enclavée : tumeur bloquée entre le rectum et la vessie, ou l'utérus chez la femme.
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CONTR. Dégager; désenclaver.
DÉR. Enclave, enclavement.
Encyclopédie Universelle. 2012.