enduit [ ɑ̃dɥi ] n. m.
• v. 1165; de enduire
1 ♦ Préparation molle ou semi-fluide qu'on applique en une ou plusieurs couches continues à la surface de certains objets pour les protéger, les garnir. ⇒ revêtement. Étaler, étendre, appliquer un enduit sur une surface. Enduit vitreux, vitrifiable. ⇒ glaçure, vernis. — Peint. Préparation destinée à isoler le support (pierre, toile, bois) de la couche de peinture. Enduit pour la fresque, pour la peinture à l'huile. — Constr. Couche de plâtre, de chaux, de ciment, de mortier ou d'un mélange industriel dont on revêt une construction pour lui donner son aspect et sa couleur. Enduit armé, ayant reçu une armature légère. Enduit jeté, appliqué à la truelle. ⇒aussi gunite. Enduit de lissage. Enduit crépi. ⇒ crépi. Un bel enduit à l'ancienne.
♢ Par ext. « Le sang sur les parois fait un rougeâtre enduit » (Hugo).
2 ♦ Sécrétion visqueuse à la surface de certains organes. L'enduit de la langue.
● enduit nom masculin (de enduire) Préparation blanche ou colorée, pâteuse ou semi-fluide, destinée à être appliquée en couche continue sur un subjectile. Mince couche de plâtre ou de mortier appliquée sur les parements d'un ouvrage pour les protéger ou les décorer. Accumulation minérale d'origine chimique formant sur les roches une mince pellicule. (Dans les régions karstiques, un enduit de calcite tapisse les parois des grottes. Dans les régions arides, le vernis désertique, ou patine, de teinte brun noirâtre à violacé, est dû à un enduit d'oxyde de fer et de manganèse.) ● enduit (expressions) nom masculin (de enduire) Enduit à la brosse ou enduit peigné, enduit servant à imiter les rugosités de la pierre. Enduit superficiel, couche de roulement d'une chaussée constituée de bitume ou de goudron et de gravillons fixés par cylindrage. Enduit tyrolien ou enduit au balai, revêtement mural, crépi exécuté par projection du mortier à l'aide d'un balai. ● enduit (synonymes) nom masculin (de enduire) Enduit superficiel
Synonymes :
- revêtement superficiel
enduit
n. m. Matière molle dont on couvre la surface de certains objets.
|| Spécial. Mélange utilisé pour la préparation, le lissage d'une surface avant l'application de la peinture.
⇒ENDUIT, subst. masc.
A.— TECHNOL. Préparation de consistance fluide ou pâteuse que l'on applique en couche continue sur certains objets pour les lisser, les protéger, les décorer, etc. Enduit gras, calorifuge; enduit de goudron. [Parfois] avant toute cuisson (...) on recouvre [les pièces] d'un enduit qui doit se vitrifier et qui s'appelle vernis, émail, couverte (Al. BRONGNIART, Arts céram., 1877, p. 171). Le fer bien décapé (...) sort du bain recouvert d'un enduit de plomb (GASNIER, Dépôts métall., 1927, p. 89).
— Spécialement
1. CONSTR. Fin revêtement appliqué sur les parements d'une construction, afin de les protéger, de leur donner une meilleure apparence. Enduit de mortier, de plâtre; enduit tyrolien. L'enduit qui les [les murailles] couvrait était d'un stuc si pur, si poli, si luisant, qu'on l'eût dit du plus beau marbre de Paros (SUE, Atar Gull, 1831, p. 29). La pierre des chapelles a été recouverte d'un bel enduit de ciment granuleux, de la base au clocheton (T'SERSTEVENS, Itinér. espagnol, 1963, p. 36).
2. PEINT. Couche de préparation destinée à isoler le support de la couche de peinture. Le peintre et le sculpteur (...) préparaient eux-mêmes pour la fresque leur mortier et leur enduit (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 150).
B.— [P. anal.]
1. [P. anal. d'aspect] MÉD. Sécrétion visqueuse revêtant la surface de certains organes. Enduit bilieux, muqueux. Un enduit d'une mucosité, dont la couleur varie dans les diverses espèces d'animaux (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 549).
— En partic. Enduit fœtal, sébacé. Matière blanchâtre recouvrant la peau de certains nouveau-nés et qui favorise leur progression lors de l'accouchement, tout en protégeant leur revêtement cutané (d'apr. Lar. Méd. t. 1 1971).
Rem. Attesté ds LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., Lar. 19e-Lar. encyclop.
2. [P. anal. de fonction] Couche, pellicule d'une substance quelconque recouvrant un corps. Sur les carreaux de la fenêtre à guillotine, un enduit de crasse grisâtre adoucissait la lumière (FLAUBERT, Champs et grèves, 1848, p. 327). La jeune chair n'épand plus sa chaleur, ne rayonne plus à travers les fards, les enduits et les pâtes (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 30) :
• 1. Le ciel minéral d'Oran, ses rues et ses arbres dans leur enduit de poussière, tout contribue à créer cet univers épais et impassible où le cœur et l'esprit ne sont jamais distraits d'eux-mêmes, ni de leur seul objet qui est l'homme.
CAMUS, L'Été, 1954, p. 32.
C.— P. métaph. et au fig. On l'a tenue sans idées ni lectures solides, comme toutes les jeunes filles, avec (...) le catéchisme de persévérance comme enduit et vernis (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 313). Cet ignoble enduit [la sentimentalité] nous cache la vraie tradition française qui est toute de rudesse, de réserve, de chasteté (MORAND, Chron. homme maigre, 1941, p. 136) :
• 2. Ces théoriciens (...) ont un procédé bien simple, ils appliquent sur le passé un enduit qu'ils appellent ordre social, droit divin, morale, famille, respect des aïeux, autorité antique, tradition sainte, légitimité, religion...
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 614.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « matière molle que l'on applique sur une surface » (BENOIT DE SAINTE-MAURE, Troie, 14921 ds T.-L.); 2. 1805 méd. « sécrétion qui revêt la surface d'un organe » (CUVIER, op. cit., t. 4, p. 155). Part. passé subst. de enduire2. Fréq. abs. littér. :80. Bbg. Archit. 1972, p. 52.
enduit [ɑ̃dɥi] n. m.
ÉTYM. V. 1165; p. p. substantivé de enduire.
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1 Préparation molle ou semi-fluide qu'on applique en une ou plusieurs couches continues à la surface de certains objets pour les protéger, les garnir. ⇒ Revêtement. || Recouvrir, revêtir une surface d'un enduit; étaler, étendre, plaquer un enduit sur une surface. || Enduit gras, liquide. || Enduit de goudron, de graisse, de poix. || Enduit calorifuge, protecteur. || Enduit destiné à donner de l'éclat, du brillant. ⇒ Vernis, vernissure. || Enduit dont on garnit un creuset, un fourneau (⇒ Brasque), dont on revêt les parois d'un bassin, d'un canal (⇒ Braye, corroi). || Enduit utilisé pour boucher un récipient. ⇒ Lut. || Enduit vitreux, vitrifiable sur une poterie. ⇒ Glaçure. — Enduit pierreux, naturel, déposé par des sels calcaires. ⇒ Dépôt, incrustation.
♦ Peint. Préparation destinée à isoler le support (pierre, toile, bois…) de la couche de peinture. || Enduit pour la fresque, formé d'un crépi, de revêtements plus fins et d'un enduit final frais sur lequel on peint. || Enduit pour la détrempe, le badigeon. || Enduits pour la peinture à l'huile : enduits à l'eau (colle, carbonate, sulfate de calcium ou oxyde de zinc), enduits à l'huile (huile et carbonate de plomb). || Enduit à la colle, de colle (cit. 2). || Passage de l'enduit.
♦ Photogr. || Enduit antihalo : enduit absorbant appliqué au dos d'une plaque photographique.
♦ Couche de plâtre, de chaux, de ciment, de mortier, dont on revêt une construction pour obtenir des surfaces unies et pour protéger les murs de l'humidité. || Enduit au plâtre : enduit simple, où le plâtre est étalé à la truelle; enduit au crépi (⇒ Crépi). || Enduit à la chaux. || Enduit hydrofuge, formé d'un mélange de cire, de résine, de corps gras, de bitume, d'huile de lin cuite. || Enduit au balai ou enduit tyrolien, exécuté par projection de mortier. || Enduit à la brosse ou enduit peigné. || Enduit bretté; enduit rustique. || Enduit imitant les briques (⇒ Briquetage), le marbre (⇒ Stuc). || Enduit de plâtre sur les lattes d'un grenier. ⇒ Lambris.
1 Une bombe était tombée sur la boutique voisine de la sienne, dont la façade crépie à la chaux avait elle-même été arrachée, mais le plâtre, en s'effritant, avait dévoilé une belle maison de bois qui cachait depuis des siècles, sous cet enduit misérable, la splendeur de ses poutres sculptées.
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, III, p. 36.
♦ Par anal. Littér. Couche recouvrant qqch. ⇒ Pellicule. || Ses bottes étaient recouvertes d'un enduit de boue. || Ville couverte d'un enduit de poussière.
2 Le sang sur les parois fait un rougeâtre enduit (…)
Hugo, la Légende des siècles, XV, Eviradnus, 15.
3 Après ces longs mois où pas une goutte d'eau n'avait rafraîchi la ville, elle s'était couverte d'un enduit gris qui s'écailla sous le souffle du vent.
Camus, la Peste, p. 185.
♦ Par métaphore (et péj.). || Un enduit de sentimentalité, de bonne conscience.
2 (1805). Sécrétion visqueuse à la surface de certains organes. || Enduit muqueux sur la langue. || Enduit fœtal, qui recouvre parfois le corps des nouveau-nés.
Encyclopédie Universelle. 2012.