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engourdissement

engourdissement [ ɑ̃gurdismɑ̃ ] n. m.
• 1539; de engourdir
État d'un membre, du corps qui s'est engourdi. appesantissement, léthargie, raideur, torpeur. « Un engourdissement s'emparait de ses membres » (Green). « il se laissait aller au bienfaisant engourdissement de la digestion » (Mac Orlan). Spécialt Sommeil prolongé des animaux. estivation, hibernation.
Fig. Ralentissement, appesantissement (des activités mentales). atonie, hébétude. « Cherchant dans la marche et dans la fatigue l'engourdissement de la pensée » (Nerval).
⊗ CONTR. Dégourdissement. Vivacité.

engourdissement nom masculin Sensation générale, ou d'une partie du corps, de diminution de la sensibilité et de la mobilité.

engourdissement
n. m.
d1./d Privation momentanée de la sensibilité ou de la mobilité. L'engourdissement d'un membre.
d2./d Fig. état de torpeur, absence de vivacité.

⇒ENGOURDISSEMENT, subst. masc.
A.— État de paralysie partielle et momentanée dans lequel se trouve plongé le corps ou une partie du corps. Engourdissement des doigts; engourdissement dans la jambe. Hier je pensais qu'il pourrait se faire que papa eût une attaque, parce qu'il se plaint d'un engourdissement au côté droit (E. DE GUÉRIN, Journal, 1838, p. 161). Un total engourdissement des bras (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 240). Sensation d'engourdissement avec fourmillement de la zone normalement innervée par le nerf (QUILLET Méd. 1965, p. 369) :
1. Vers le soir, des symptômes effrayans se manifestèrent; un engourdissement général saisit les membres d'Atala, et les extrémités de son corps commencèrent à refroidir : « Touche mes doigts, me disoit-elle, ne les trouves-tu pas bien glacés? »
CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, t. 2, 1803, p. 246.
P. anal. [En parlant de la nature] Période de repos. Engourdissement hivernal. L'engourdissement des neiges (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Aveugle, 1882, p. 82).
Spéc. Sommeil profond et prolongé dans lequel tombent certains animaux qui hibernent. Passer l'hiver dans l'engourdissement. Les hibernants constituent un matériel précieux pour analyser les processus de l'engourdissement saisonnier et du réveil printanier (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 645).
B.— Au fig. Torpeur momentanée de l'âme ou de ses facultés; ralentissement de l'activité intellectuelle. Engourdissement de l'esprit; engourdissement de la chair; sortir de son engourdissement. J'éprouve à neuf cet engourdissement étrange de la pensée, de la volonté, de tout l'être, que je ne ressens guère qu'à Cuverville (GIDE, Et nunc manet, 1951, p. 1157) :
2. Certains jours, Laure pensait que tout était bien ainsi, que peu à peu elle s'endormirait dans cette torpeur, qu'elle se dissoudrait dans cet engourdissement de l'âme, semblable à celui où glissent les malades auxquels on donne de l'opium.
DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 59.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1539 « état d'un membre, d'un corps engourdi » (EST.). Dér. du rad. du part. prés. de engourdir; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :324. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 468, b) 500; XXe s. : a) 452, b) 438.

engourdissement [ɑ̃guʀdismɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1539; de engourdir.
1 État d'un membre, du corps qui s'est engourdi. || Sentir au réveil un engourdissement du bras sur lequel a reposé le poids du corps endormi. || L'engourdissement des doigts. Onglée, raideur, rigidité. || Engourdissement du corps. Appesantissement, assoupissement, léthargie, somnolence, torpeur. || Produits qui provoquent l'engourdissement. Narcotique, somnifère, stupéfiant. || Se laisser aller à l'engourdissement de la digestion (cit. 3).
1 (…) nous entrâmes enfin dans Valladolid légèrement moulus (…) Je ne parle pas des jambes, où l'engourdissement avait piqué toutes les aiguilles de l'Angleterre, et où grouillaient les pattes de cent mille fourmis invisibles.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 40.
2 Elle n'avait pas envie de dormir; il lui semblait qu'un engourdissement s'emparait de ses membres, et de même, son cerveau fatigué ne lui obéissait plus (…)
J. Green, Adrienne Mesurat, p. 205.
Spécialt. Sommeil prolongé (des animaux). Estivation, hibernation.
3 Il faut savoir gré à M. de Buffon d'avoir recherché le premier la cause secrète de l'engourdissement de divers animaux, tels que la marmotte, le hérisson, le loir, la chauve-souris.
Charles Bonnet, Contemplation de la nature, XII, 31, in Littré.
Par anal. || L'engourdissement de la nature quand vient l'hiver (→ Arranger, cit. 19).
2 Fig. Ralentissement, appesantissement (des activités mentales). || Engourdissement de l'esprit, des facultés intellectuelles. Alourdissement, atonie, hébétude, stupeur, torpeur. || Tirer qqn de son engourdissement.
4 Je suis allé promener mes peines et mes remords tardifs dans la campagne, cherchant dans la marche et dans la fatigue l'engourdissement de la pensée, la certitude peut-être pour la nuit suivante d'un sommeil moins funeste.
Nerval, Aurélia.
5 C'était l'engourdissement mortel, inévitable, de la routine.
Zola, la Terre, p. 145.
6 À une sorte d'engourdissement de mon âme répond un assourdissement de toutes choses et rien plus d'aigu ne me pénètre, ou mieux : rien ne pénètre plus vraiment en moi.
Gide, Et nunc manet in te, Journal intime, 11 juil. 1923.
(Activités sociales, économiques, financières).
7 La spéculation, inactive pendant trois mois, s'est remise à l'œuvre avec une ardeur fiévreuse; il y a chaque jour au moins six émissions d'actions de sociétés nouvelles. Les journaux financiers appellent cela sortir de l'engourdissement.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 209.
CONTR. Dégourdissement. — Activité, vivacité.

Encyclopédie Universelle. 2012.