enrober [ ɑ̃rɔbe ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Entourer (une marchandise, un produit) d'une enveloppe ou d'une couche protectrice. Enrober des pilules. Enrober des fruits, en les plongeant dans un sirop. ⇒ glacer. — Caramels enrobés de chocolat (⇒ enrobeuse) . — Enrober des matériaux dans un liant. — Subst. m. Enrobé drainant : revêtement de chaussée (granulats enrobés de bitume) qui absorbe la pluie.
2 ♦ Fig. Envelopper de manière à masquer ou adoucir. « les dépêches officielles étaient enrobées de commentaires verbeux » (Martin du Gard).
● enrober verbe transitif (de robe) Recouvrir un aliment, un produit pharmaceutique d'une enveloppe protectrice : Enrober des bonbons de chocolat. En parlant d'une substance, recouvrir un aliment comme d'une enveloppe : Le chocolat enrobe les bonbons. Envelopper quelque chose, le mêler à autre chose pour le masquer, l'adoucir, etc. : Il enrobe ses reproches de termes affectueux.
enrober
v. tr.
d1./d Recouvrir (un produit, une denrée) d'une couche qui le protège ou en améliore le goût. Enrober un médicament.
|| Pp. Une amande enrobée dans du sucre.
— Fig., Fam. Il est enrobé, grassouillet.
d2./d Fig. Envelopper pour atténuer ou déguiser. Enrober un reproche dans une phrase aimable.
⇒ENROBER, verbe trans.
A.— Vieilli et rare. Envelopper d'une robe ou d'un vêtement semblable. Mlle Bourgat [danseuse] (...) accomplit la souple et pensive promenade de la Sarabande « assistée » de deux bambini enrobés de velours (LEVINSON, Visages danse, 1933, p. 120).
— P. métaph. :
• 1. Tout cela n'empêche, conclut Durtal, que ces tercets tramés d'ombre et de froid, frappés de rimes se répercutant en de durs échos, que cette musique de toile rude qui enrobe les phrases telle qu'un suaire et dessine les contours rigides de l'œuvre ne soient admirables!
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 18.
B.— P. anal., emplois spéc. Recouvrir d'une enveloppe protectrice.
1. CUIS. Recouvrir un aliment de pâte à frire, un fruit de sirop, de chocolat. Substances enrobées de pâte. Les fruits royaux, trempés liqueur, enrobés de chocolat (Catal. jouets [Louvre], 1936).
2. INDUSTR. ALIM. Entourer d'une matière protectrice (gaine, papier d'argent, etc.) des produits alimentaires pour les conserver (cf. MONT. 1967).
3. INDUSTR. PHARM. ,,Entourer d'une feuille d'or, d'argent, de gomme, de kératine, une pilule pour la protéger de l'action de la lumière, du suc gastrique, etc.`` (DUVAL 1959). Margaret et Meakins ont vu les kystes disparaître (...) après avoir employé le médicament donné en cachets enrobés de stéarine (Dopter ds Nouv. Traité Méd., fasc. 3, 1927, p. 352).
4. TABAC. Enrober un cigare. ,,Revêtir les débris de feuilles serrées, qui forment le corps du cigare, de la robe, feuille enroulée régulièrement tout autour`` (DG).
C.— Au fig., domaine de l'expression. Entourer ce qui est exprimé de quelque chose qui l'atténue. Il enroba sa réponse dans une généralité (DRUON, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 235) :
• 2. Les feuilles de droite menaient tapage autour des manifestations faites par la ligue des patriotes devant la statue de Strasbourg. Dans la plupart des feuilles d'information, les dépêches officielles étaient enrobées de commentaires verbeux et contradictoires.
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 377.
— P. ext. Déguiser, masquer (une pensée, des intentions...). Ce prêtre sait enrober les plus virulents des poisons dans les plus effroyables des sacrilèges (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 178) :
• 3. J'ai plaidé ma cause, sans rien dire d'essentiel, naturellement, et même en enrobant toutes mes vraies raisons, car, ce qu'il y a de paradoxal, dans mon cas, c'est qu'il me faut mentir, et chaque jour davantage.
DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, p. 101.
Rem. La docum. atteste l'emploi pronom. passif. [En parlant d'une chose abstr.] Exister en se dissimulant dans quelque chose. Parmi les ambitions nationales qui s'enrobaient dans le conflit mondial, il y avait celle des Britanniques, visant à dominer l'Orient (DE GAULLE, Mém., 1959, p. 185).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : // (il) enrobe. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 « vêtir d'une robe, de vêtements » (G. DE COINCY, éd. E. Kœnig, I Mir 11, 2328); 2. 1858 (LEGOAR. : Enrober. Revêtir d'une robe, ou mieux, d'un entourage destiné à empêcher la visite des objets ainsi enrobés). Dér. de robe; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :41.
enrober [ɑ̃ʀobe] v. tr.
ÉTYM. 1838; « vêtir », XIIe; de en-, robe, et suff. verbal.
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1 Entourer (une marchandise, un produit) d'une enveloppe ou d'une couche protectrice. || Enrober des fûts, des caisses, ce qui leur fait éviter la visite en douane. || Enrober (de graisse, de papier d'argent ou de toute espèce de substance protectrice) des produits alimentaires (viande, fruits, œufs, chocolat…) pour les conserver en les préservant de l'air. — Cuis. || Enrober des fruits, en les trempant dans du sucre filé, dans un sirop. ⇒ Glacer. — Enrober le corps d'un cigare dans une feuille de tabac (⇒ Robe). — Pharm. || Enrober des pilules, pour en masquer le goût. — Techn. Recouvrir (une route, un trottoir) d'asphalte.
2 (Déb. XXe). Fig. Envelopper de manière à masquer ou adoucir. ⇒ Déguiser, entourer, masquer. || Il s'efforçait, en parlant avec douceur, d'enrober ses reproches.
0 Dans la plupart des feuilles d'information, les dépêches officielles étaient enrobées de commentaires verbeux et contradictoires.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 238.
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enrobé, ée p. p. adj. et n.
1 Produits enrobés de… || Glace enrobée de chocolat. — Poutre métallique enrobée de béton. || Pilules enrobées.
♦ Fig. || Des reproches enrobés, dissimulés.
2 N. m. Produits protégés ou agglomérés qui sont enrobés (⇒ Enrobant). || « Le tapis d'enrobé noir qui reliera la rue à la porte d'entrée » (la Maison individuelle, févr.-mars 1975, p. 56).
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DÉR. Enrobage ou enrobement, enrobant, enrobeuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.