épicer [ epise ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1549; autre sens XIVe; de épice
1 ♦ Assaisonner avec des épices. Ce cuisinier épice trop ses sauces.
2 ♦ Fig. ⇒ pimenter, relever. « des facéties gaillardes pour épicer la chose » (Flaubert).
⊗ HOM. Épisser.
● épicer verbe transitif (de épice) Relever d'épices, de condiment un plat, un mets. Littéraire. Pimenter quelque chose, le relever, en particulier en lui adjoignant des détails grivois : Épicer une aventure. ● épicer (difficultés) verbe transitif (de épice) Conjugaison Le c devient ç devant o et a : j'épice, nous épiçons ; il épiça. ● épicer (homonymes) verbe transitif (de épice) épicé adjectif épisser verbe ● épicer (synonymes) verbe transitif (de épice) Relever d' épices , de condiment un plat, un mets.
Synonymes :
- pimenter
- relever
Contraires :
- affadir
épicer
v. tr.
d1./d Assaisonner, relever avec des épices. épicer un plat.
d2./d Fig. Relever d'expressions plus ou moins libres, de détails licencieux. épicer un récit.
— Pp. Une histoire épicée, salée, grivoise.
⇒ÉPICER, verbe trans.
A.— Assaisonner avec des épices. Mariette l'avait trop épicé [le lièvre], reprenait Mademoiselle, je lui dis toujours de faire doux pour mon oncle et pour moi (BALZAC, Vieille fille, 1836, p. 325). Il [Ondicola] défendit au cuisinier d'épicer davantage les mets, et il proscrivit les sauces (JAMMES, Robinsons, 1925, p. 16).
B.— Au fig. Ajouter du piquant à un sentiment, une situation; parsemer de traits égrillards ses propos. Le cornac qui les a amenés folâtre autour d'eux, leur embrassant le ventre, les reins et disant des facéties gaillardes pour épicer la chose qui est déjà claire par elle-même (FLAUB., Corresp., 1850, p. 140). Avec juste cette pointe de remords qui épice le contentement (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 17).
Prononc. et Orth. :[epise], (j')épice [epis]. Homon. épisser. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. Prend une cédille devant a ou o : j'épiçai(s), nous épiçons. Étymol. et Hist. 1. Mil. XIVe s. « emmagasiner des épices; en faire le commerce (?) » (Abavus, 483, éd. M. Roques, Lexiques, II, p. 254); 2. XVe s. espicié a point (G. DE LA BUIGNE, Deduis, éd. Å. Blomquist, 11008, leçon des mss J et T); 1549 espicer « assaisonner avec des épices » (EST.). Dér. de épice; dés. -er. Fréq. abs. littér. :6. Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 127.
épicer [epise] v. tr. [CONJUG. placer.]
ÉTYM. XIVe, « emmagasiner des épices »; sens mod., XVe, au p. p.; de épice.
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1 (1549). Assaisonner avec des épices. — Absolt. || Ce cuisinier épice beaucoup trop. — Par métaphore :
1 (…) j'en suis venu à penser que tout ce qui me plaît est bon à faire et qu'il faut toujours épicer de son mieux le repas si fade de la vie.
Loti, Aziyadé, I, X.
2 (1870). Fig. ⇒ Pimenter, relever.
2 Vous qui raffolez des squelettes Et des emblèmes détestés, Pour épicer les voluptés (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Épaves, « Cabaret folâtre ».
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épicé, ée p. p. adj.
1 Assaisonné d'épices. || Ragoût trop épicé. || Cuisine épicée. ⇒ Échauffant (vx); pimenté, poivré, relevé. || Boisson, mets très épicés. ⇒ Brûlot.
3 Quelques sous de pâté, rosâtre et gras, cerné de saindoux, bien épicé au girofle et à la muscade, étalé sur une miche de pain trop frais, c'était tout son passé de midinette qui lui revenait à la bouche (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 158.
♦ Par anal. || Parfum épicé.
2 (1835). Fig. Qui contient des traits égrillards, des saillies piquantes. ⇒ Gaillard, gaulois, grivois, leste, licencieux, osé, piquant, risqué, salé. || Littérature épicée. || Récit un peu épicé.
4 (…) moi qui ai sur la conscience quelques menues gaudrioles un peu trop fortement épicées (…)
Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, éd. critique Matoré, p. 15.
5 (Il) voudrait que, dans le premier numéro, paraisse quelque chose de très libre et d'épicé, parce qu'il estime que le plus mortel reproche que puisse encourir une jeune revue, c'est d'être pudibonde; je suis assez de son avis.
Gide, les Faux-monnayeurs, II, VI, p. 271.
♦ Qui est vif, intense (en parlant d'une sensation, d'un plaisir).
6 Les nerfs sont à plat et on cherche à se détendre par l'accroissement des stimulations et par des plaisirs très épicés, ce qui ne fait que fatiguer davantage.
Françoise Giroud, Si je mens, p. 49.
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CONTR. Fade.
HOM. Épisser.
Encyclopédie Universelle. 2012.