épicurien, ienne [ epikyrjɛ̃, jɛn ] adj. et n.
• 1495; bas lat. epicurianus, de epicurius « disciple d'Épicure »
1 ♦ Philos. Qui est partisan de la doctrine d'Épicure; qui est relatif à cette doctrine. Philosophe épicurien. Morale épicurienne. — Subst. Les épicuriens.
2 ♦ (1512; par une interprétation abusive de la doctrine d'Épicure) Cour. Qui ne songe qu'au plaisir. ⇒ sensuel, sybarite, voluptueux. N. Un joyeux épicurien. ⇒ jouisseur. « Ce n'est pas la volupté de l'épicurien, c'est plutôt la sensualité claustrale » (Baudelaire). — Adj. Mœurs épicuriennes.
● épicurien, épicurienne adjectif Qui concerne la doctrine d'Épicure. Relatif à une morale qui propose pour objectif premier la satisfaction de tout ce qui contribue au plaisir. ● épicurien, épicurienne adjectif et nom Partisan de l'épicurisme. Qui ne songe qu'au plaisir, qui s'adonne aux plaisirs matériels ; sensuel. ● épicurien, épicurienne (synonymes) adjectif et nom Qui ne songe qu'au plaisir, qui s'adonne aux plaisirs matériels ;...
Synonymes :
- sensuel
Contraires :
- ascète
- janséniste
- puritain
- stoïcien
épicurien, enne
adj. et n.
rI./r adj. Relatif à la philosophie d'épicure. Morale épicurienne.
rII./r n.
d1./d Adepte de l'épicurisme.
d2./d Par ext. Personne adonnée aux plaisirs.
⇒ÉPICURIEN, IENNE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.]
1. Qui se réclame de la doctrine philosophique d'Épicure. Une petite secte de philosophes épicuriens (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1577).
— Emploi subst. Cette indifférence olympienne, vantée et pratiquée par les épicuriens de la Grèce et de Rome (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 68).
2. Qui s'adonne aux plaisirs de la table, aux jouissances de la chair :
• 1. Ce qui m'étonne, après cela, c'est qu'un honnête souabe, bien et duement endoctriné, ose encore traverser la frontière et s'aventurer parmi nous, nation de barbes-bleues et d'ogres épicuriens, qui sentons la chair fraîche d'une lieue, le tout par esprit de frivolité.
QUINET, Allemagne et Italie, 1836, p. 100.
— Emploi subst. Qu'elle soit riche et qu'elle s'amuse, se disait-il dans son doux cynisme d'épicurien, cela vaudra mieux pour elle que d'être pauvre avec l'homme qu'elle aime (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 446).
B.— [En parlant d'une chose]
1. Qui est relatif à la doctrine philosophique d'Épicure. Morale épicurienne :
• 2. Maintenant, si l'on ne peut descendre à cet état animal, qui est le vrai de la vertu épicurienne, alors il faut s'éveiller fortement, et bondir, en quelque sorte, jusqu'à la vertu stoïcienne...
ALAIN, Propos, 1913, p. 160.
2. Qui invite aux plaisirs. Votre ami Horace a laissé une postérité moins généreuse, et je vois un de ses petits-fils en la personne du cabaretier poète qui, présentement, verse du vin dans des tasses, sous son enseigne épicurienne (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 304).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1740-1932. Au masc. uniquement sauf ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1495 subst. « disciple d'Épicure » (J. DE VIGNAY, Mir. hist. ds DG); 1704 adj. « débauché » (Trév.). Dér. avec suff. -ien de Épicure, nom d'un philosophe grec des IVe-IIIe s. av. J.-Ch., dont la doctrine prônait la volupté liée à la raison et à la modération; par une interprétation abusive de cette idée, l'épicurien dans la lang. cour. n'est plus qu'un voluptueux et un jouisseur (cf. ca 1260, BRUNET LATIN, Trésor, éd. F.-J. Carmody, II, 39, 2 : Et li home ki parsivent lor volentés sont apelés epichures, c'est a dire k'il pensent dou delit dou cors solement). Fréq. abs. littér. :186.
épicurien, ienne [epikyʀjɛ̃, jɛn] adj. et n.
ÉTYM. 1295; bas lat. epicurianus « d'Épicure ».
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1 Philos. Qui est partisan de la doctrine d'Épicure. || Philosophe épicurien. Relatif à cette doctrine. || Doctrine, secte épicurienne. || Morale épicurienne.
1 L'homme n'a pas une grande capacité de jouissance : il est content de peu et goûte mieux son plaisir quand il est rare. C'est dans la pauvreté que je suis devenu épicurien.
J. Chardonne, Éva, p. 123.
♦ N. (1495). || Les épicuriens : les disciples, les partisans de la doctrine d'Épicure.
2 Le Dieu des Chrétiens ne consiste pas en un Dieu simplement auteur des vérités géométriques et de l'ordre des éléments : c'est la part des païens et des épicuriens.
Pascal, Pensées, VIII, 556.
2 (1512). Cour. (par une interprétation abusive de la doctrine d'Épicure). Qui ne songe qu'au plaisir et sait en jouir. ⇒ Sensuel, voluptueux. || Un joyeux épicurien. ⇒ Jouisseur, pourceau (pourceau d'Épicure).
3 (…) et n'y a-t-il que les épicuriens brutaux et les sensuels qui aient connu les devoirs de l'homme ?
Bossuet, Sermon sur la condition nécessaire pour être heureux, 3e pt.
4 Ce n'est pas la volupté de l'épicurien, c'est plutôt la sensualité claustrale, échauffée, du cuistre (…)
Baudelaire, l'Art romantique, XXII, X.
5 La confusion de cette tournure de caractère avec la sobre et sévère doctrine d'Épicure et des vrais épicuriens, tels que Lucrèce, s'est produite dès l'antiquité romaine (…)
A. Lalande, Voc. de la philosophie, art. Épicurien.
♦ Adj. || Morale épicurienne. || Mœurs épicuriennes. ⇒ Libre.
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CONTR. Janséniste, puritain.
DÉR. Épicuriennement.
Encyclopédie Universelle. 2012.