éprouvé, ée [ epruve ] adj.
• XIIe; de éprouver
1 ♦ Dont la valeur est confirmée. ⇒ sûr. Une technique éprouvée. Un matériau éprouvé. Des qualités, des vertus éprouvées. « un homme raisonnable et d'un courage bien éprouvé » ( Sand). — Un ami éprouvé. ⇒ fidèle. Un spécialiste éprouvé. ⇒ expérimenté.
2 ♦ (1864) Frappé par des épreuves, des malheurs. C'est un homme très éprouvé, qui a beaucoup souffert. Région durement éprouvée par la sécheresse. ⇒ atteint, touché.
éprouvé, ée
adj.
d1./d Qui a résisté aux épreuves, sûr. Valeur éprouvée.
d2./d Qui a subi des épreuves, des malheurs. Elle est très éprouvée.
⇒ÉPROUVÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de éprouver.
II.— Adjectif
A.— [Correspond à éprouver A; avec l'idée que qqc. ou qqn a subi qqc.]
1. [En parlant de la qualité d'une pers. ou d'une chose] Qui a été soumis à une expérience susceptible d'en établir la valeur positive.
a) [La qualité est celle d'une chose concr. ou abstr.] Tu vas voir si vos inventions de méchante serrurerie manœuvrent comme ces bons vieux outils éprouvés (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 13). Les directeurs des services agricoles seront appelés (...) à entreprendre la vulgarisation des techniques éprouvées (Qq. aspects équip. agric., 1951, p. 10).
b) [La qualité est celle d'une pers.] Des hommes d'un civisme éprouvé (MARAT, Pamphlets, 1792, p. 322). Ces places exigent des hommes mûrs, d'une capacité éprouvée (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p. 647). Nos amis sont de vieux amis éprouvés (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 24).
2. Qui a subi une expérience pénible d'ordre moral, affectif ou physique. Le 1er corps britannique cruellement éprouvé dès le 31 octobre, (...) mais reprenant aussitôt toute son ardeur à la bataille, subissant encore de violentes attaques (FOCH, Mém., t. 1, 1929, p. 241). Adrienne, depuis deux ans, avait bien perdu de sa superbe. (...) Il ne restait qu'une épouse éprouvée, une mère anxieuse, surmenée (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 143).
— Emploi subst., littér. L'étreinte donnée à des éprouvés comme moi (GONCOURT, Journal, 1874, p. 959) :
• 1. Comprends-tu, pauvre cher éprouvé, que, sans les engourdissements, sans les voiles du sommeil, de tels spectacles emporteraient et déchireraient ton intelligence, (...) et raviraient pour toujours à un homme sa raison?
BALZAC, Séraphita, 1835, p. 210.
B.— [Correspond à éprouver B; en parlant d'un sentiment] Qui a été ressenti, vécu :
• 2. L'amour individuel, « l'amour éprouvé se complaisant en soi et se bâtissant lui-même toute sa tragédie », cet amour-passion que Stendhal goûtait chez les autres avec un plaisir un peu artificiel, est, pour M. Mauclair, à l'origine de toutes les folies, ...
THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 68.
Encyclopédie Universelle. 2012.