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épuisé

épuisé, ée [ epɥize ] adj.
• 1664; de épuiser
1Qui n'est plus en stock. Livre épuisé. Édition épuisée. « Cette dernière partie de l'ouvrage [...] a été très recherchée et est dès longtemps épuisée » (Sainte-Beuve).
2À bout de forces, de résistance. brisé, éreinté, exténué , fourbu, harassé, usé ; fam. claqué, crevé, H. S., vanné, vidé. Épuisé de fatigue, de douleur. Épuisé par une longue marche. « Comme un nageur épuisé atteint la bouée » (Montherlant).

épuisé, ée
adj.
d1./d Devenu improductif. Des terres épuisées.
d2./d Par ext. (En parlant d'un livre, d'une publication.) Dont toute l'édition a été vendue. Une première édition épuisée.
d3./d à bout de forces. Un sportif épuisé par l'effort.

⇒ÉPUISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de épuiser.
II.— Adjectif
A.— [Le déterminé est considéré comme une réserve] Qui est vidé de son contenu, de sa substance. Filon épuisé; mine épuisée. La tannée est l'écorce de chêne épuisée qui a servi pour le tannage des peaux (SER, Phys. industr., t. 1, 1888, p. 52). Autrefois on ne donnait le nom de drèche qu'au malt épuisé résidu de la fabrication de la bière (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 156) :
1. Tandis que le Madrigal engendrera presque toutes les formes dont nous abordons ici l'étude, le Motet, comme épuisé par sa propre perfection, laissera un unique rejeton : la Fugue...
D'INDY, Compos. mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 10.
P. anal. [Le déterminé est considéré comme une source de richesse] Qui ne peut plus produire. Pays épuisé; terre épuisée. La récolte des fruits a été tellement abondante que les arbres sont épuisés (CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 199).
B.— [Le déterminé désigne le contenu d'une réserve] Qui a été consommé, utilisé complètement. Munitions épuisées. La farine est presque épuisée (CLAUDEL, Chr. Colomb, 1929, p. 1165). Sa poudre de riz était épuisée (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 988). Nous vivons (...) sur un reste de provisions presque épuisé (GIDE, Journal, 1943, p. 230) :
2. Mais la richesse des minerais disponibles est rarement supérieure à 10 pour-cent, (...) et [ils] sont aujourd'hui en grande partie épuisés.
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 91.
Édition, livre épuisé(e). Dont il n'y a plus d'exemplaires chez l'éditeur. Et si les journaux sont épuisés avant l'heure du couvre-feu (GIDE, Journal, 1914, p. 472). Mais l'ouvrage est ancien, épuisé, introuvable (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1370).
C.— [Le déterminé désigne un animé ou une partie du corps] Qui est à bout de forces, de résistance. Nageur épuisé; être épuisé par la peine, la maladie. Synon. exténué, crevé (pop.); anton. revigoré, ragaillardi, requinqué (fam.). Il y eut entre cet homme éperdu de désespoir et cette femme aux nerfs épuisés des scènes terribles (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 482). Il soufflait rapidement, comme épuisé par son récit (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 379). L'homme épuisé sursaute à tout bout de champ (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 229) :
3. [Jocelin] parvint à la rive occidentale, mais il était épuisé, mourant de fatigue et de faim...
GROUSSET, Croisades, 1939, p. 123.
Marqué par la fatigue. Elle retrouva, pour parler à ses enfants et les regarder, ses yeux tendres et épuisés (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 351).
Emploi subst. Personne qui est épuisée. Les hypocrites cherchent un alibi, les épuisés un excitant (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 65).
Fréq. abs. littér. :2 275. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 478, b) 2 984; XXe s. : a) 3 675, b) 2 897.

Encyclopédie Universelle. 2012.