érudition [ erydisjɔ̃ ] n. f.
• 1495; lat. eruditio « enseignement », de erudire → érudit
1 ♦ Vx Instruction, savoir.
2 ♦ (après 1650) Mod. Savoir approfondi fondé sur l'étude des sources historiques, des documents, des textes. ⇒ connaissance , 2. culture, 2. savoir, science. Un homme, une femme d'une rare érudition. Pédant qui fait étalage de son érudition. « Peu de philosophie mène à mépriser l'érudition; beaucoup de philosophie mène à l'estimer » (Chamfort). « D'abord on ignorait l'histoire; l'érudition rebutait parce qu'elle est ennuyeuse et lourde » (Taine). Ouvrages, travaux d'érudition. Recherche et érudition.
⊗ CONTR. Ignorance.
● érudition nom féminin (latin eruditio, -onis) Savoir approfondi dans un ordre de connaissances, et en particulier dans toutes celles qui sont fondées sur l'étude des textes, des documents : Un ouvrage d'érudition. ● érudition (citations) nom féminin (latin eruditio, -onis) Jules Amédée Barbey d'Aurevilly Saint-Sauveur-le-Vicomte 1808-Paris 1889 Être au-dessus de ce qu'on sait, chose rare. L'érudition par-dessus c'est le fardeau, par-dessous c'est le piédestal. Disjecta membra Ambrose Gwinnet Bierce Meigs County, Ohio, 1842-Mexico 1914 Érudition. Poussière tombée d'un livre dans un crâne vide. Erudition. Dust shaken out of a book into an empty skull. The Devil's Dictionary ● érudition (synonymes) nom féminin (latin eruditio, -onis) Savoir approfondi dans un ordre de connaissances, et en particulier...
Synonymes :
- bagage
- culture
- savoir
érudition
n. f. Savoir de l'érudit. Un ouvrage d'érudition.
⇒ÉRUDITION, subst. fém.
[Essentiellement dans le domaine des sciences de l'homme, notamment en histoire, et à l'exclusion de la recherche directe en sciences naturelles et exactes]
A.— Pratique d'une méthode consistant à rassembler des documents nombreux et souvent exhaustifs autour d'une recherche. Goût de l'érudition, recherches d'érudition. Que serait-ce si je montrais que la critique littéraire, qui est notre domaine propre, (...) ne peut être sérieuse et profonde que par l'érudition? (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 292).
— [Avec personnification] :
• 1. L'érudition a pointé ses yeux grossissants sur les moindres points de sa vie [de Beyle], sur ses griffonnages, sur les factures de ses fournisseurs.
VALÉRY, Variété II, 1929, p. 80.
B.— P. méton. et parfois péj.
1. [À propos de pers.] Connaissances accumulées par l'emploi de cette méthode. Une immense, prodigieuse, vaste érudition; fausse érudition. Il [Lévy Mas] refit, avec un grand déploiement d'érudition, un exposé de la question (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 491). Je m'étonne que sa grande érudition littéraire lui permette une production si soutenue et si parfaite (GIDE, Journal, 1895, p. 62) :
• 2. À vingt ans j'admirais ce livre [Dorian Gray]. Il était fait pour éblouir de jeunes nigauds comme moi, et tout ce clinquant de style et de fausse érudition m'agrandissait les yeux d'étonnement.
GREEN, Journal, 1941, p. 157.
— P. ext. Connaissances précises, détaillées des faits particuliers. Bien que peu au fait de la science contemporaine, et plus occupé de culture que d'érudition, j'ai lu dans un petit livre (FRANCE, Livre ami, 1885, p. 285).
2. [À propos d'ouvrages] Documents accumulés autour d'une question. Monuments, livres d'érudition. Pouchet avait également publié des ouvrages d'érudition sur la biologie aristotélicienne et le progrès des sciences naturelles au moyen âge (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 84).
— Péj. Il trouvait dérisoire qu'on consumât sa vie dans de poussiéreux travaux d'érudition (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 177).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1475? [date 1re éd.] « notoriété » (Tenur de Littleton, fol. 85 r° ds LA CURNE); 1495 « enseignement, instruction » erudicion seculiere (J. DE VIGNAY, Mir. hist., DELB. Rec. ds DG); 1618 « connaissance approfondie d'une branche des sciences » (d'apr. BL.-W.3-5); 1680 (RICH. : homme d'une grande érudition). Empr. au lat. class. eruditio « action d'enseigner; connaissance, science ». Fréq. abs. littér. :576. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 181, b) 714; XXe s. : a) 911, b) 510.
érudition [eʀydisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1495; « instruction, savoir » jusqu'au XVIIe; lat. eruditio « enseignement », du supin de erudire. → Érudit.
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1 Vx. Instruction, savoir.
1 — C'est bien à vous de faire l'habile homme. — Oui, c'est à moi; et je vous prêterai le collet en tout genre d'érudition.
Molière, l'Amour médecin, II, 4.
2 (Après 1650). Mod. Savoir approfondi fondé sur l'étude des sources historiques, des documents, des textes. ⇒ Connaissance, culture, savoir, science. || Grande, vaste, profonde, solide érudition. || Avoir de l'érudition. || Un homme, une femme d'une rare érudition. ⇒ Érudit, puits (de science). || L'érudition des humanistes de la Renaissance. || Érudition livresque, mal digérée, dénuée de critique. || Pédant qui fait étalage d'érudition. || Historien qui se cantonne dans une stricte érudition. || Érudition philologique. ⇒ Philologie.
2 Tout cela montre le peu de justesse de nos réformés, plus soigneux d'étaler de l'érudition et de jeter en l'air de grands mots, que de parler avec précision dans leurs décrets.
Bossuet, Hist. des Variations, XII.
3 L'étude des textes ne peut jamais être assez recommandée; c'est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour tout genre d'érudition. Ayez les choses de la première main; puisez à la source; maniez, remaniez le texte (…)
La Bruyère, les Caractères, XIV, 72.
4 Parmi les auteurs qui ont écrit sur l'histoire de France, les uns avaient peut-être trop d'érudition pour avoir assez de génie, et les autres trop de génie pour avoir assez d'érudition.
Montesquieu, Pensées diverses, Des modernes.
5 (…) avec toute mon érudition d'emprunt, j'étais trop peu exercé à manier les livres, et trop peu latiniste pour trouver un passage dans un gros volume, quand même je serais assuré qu'il y est.
Rousseau, les Confessions, II.
6 Peu de philosophie mène à mépriser l'érudition; beaucoup de philosophie mène à l'estimer.
Chamfort, Maximes, 29.
7 D'abord on ignorait l'histoire; l'érudition rebutait parce qu'elle est ennuyeuse et lourde; on dédaignait les doctes compilations, les grands recueils de textes, le lent travail de la critique.
Taine, les Origines de la France contemporaine, II, t. II, p. 13.
8 L'érudition est bien loin d'être un mal; elle agrandit le champ de l'expérience et l'expérience des hommes et des choses est la base du talent.
Max Jacob, Conseils à un jeune poète, p. 32.
♦ Ouvrages, travaux, recherches d'érudition (→ Archive, cit. 6). || Un point d'érudition (→ Confiner, cit. 9).
9 (…) mais jamais race ne posséda une plus merveilleuse aptitude pour les recherches d'érudition.
Renan, les Études savantes en Allemagne, Œ. compl., t. I, p. 182.
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CONTR. Ignorance.
Encyclopédie Universelle. 2012.