esplanade [ ɛsplanad ] n. f.
• 1477; it. spianata, de spianare « aplanir »
1 ♦ Terrain uni et découvert, artificiellement aplani.
2 ♦ Terrain aménagé devant un édifice, une maison, en vue d'en dégager les abords. L'esplanade des Invalides à Paris. ⇒ parvis, place. « Le sentiment soudain de l'espace ouvert que nous communiquent les esplanades des villes » (Gracq).
3 ♦ Terrain aménagé sur une hauteur, d'où l'on peut découvrir les environs. ⇒ terrasse.
● esplanade nom féminin (italien spianata, de spianare, aplanir, du latin explanare, de planus, plane) Terrain plat, uni et découvert, séparant une citadelle des premières maisons de la ville, pour dégager les vues et les champs de tir de la défense. Vaste espace libre en avant d'un édifice.
esplanade
n. f. Espace uni et découvert devant un édifice important. L'esplanade des Invalides.
⇒ESPLANADE, subst. fém.
A.— Vx, FORTIF. Vaste espace libre de terrain plat qui s'étend du glacis d'une citadelle aux portes de la ville; p. ext. lieu dégagé devant une place-forte. La longue et belle esplanade des fortifications (...) avait été convertie en un mail, ombragé d'ormes (BALZAC, Béatrix, 1839-45, p. 5). Belle esplanade entre la citadelle et la ville, où la cavalerie, l'infanterie s'exerçaient (MICHELET, Journal, 1846, p. 647).
B.— P. ext.
1. Vaste espace libre de terrain plat dégagé en avant ou aux abords d'un édifice. Esplanade d'un château; l'esplanade des Invalides. La petite esplanade qui tourne autour de l'église de Saint-Nazaire (BALZAC, Béatrix, 1839-45p. 152) :
• 1. Les maisons de cette partie de New-York qu'on nomme la ville basse (...) se sont arrêtées tout d'un coup et, avant la mer, ménagent à l'œil l'espace d'une vaste esplanade en demi-lune. Sur ce terrain découvert, j'aime à recevoir l'été, de plein fouet, le vent de l'Atlantique...
MORAND, New-York, 1930, p. 21.
— P. ext. Place de grande dimension, souvent aménagée avec art, lieu de promenade. La place de la Riponne — vaste esplanade où tous les vents du ciel semblaient venus s'affronter — (MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1220).
Rem. Ce mot sert souvent de nom propre écrit avec une majuscule (cf. A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 87 et BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1906-07, p. 212).
2. Espace plat et découvert, naturel ou aménagé, sur une hauteur d'où le regard embrasse un large horizon. Les prisonniers ont la permission de monter sur l'esplanade de l'immense tour (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 94). Monté sur une esplanade d'où l'on découvrait Marseille, les campagnes, les ports et la mer (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 61) :
• 2. À Bosoum, où l'on domine le pays, je me tiens sur cette esplanade de latérite rouge-ocreux, contemplant l'admirable qualité de la lumière épandue.
GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 799.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1477-83 « vaste espace découvert [dans une ville] » (MARTIAL D'AUVERGNE, Vigiles de Charles VII, II, p. 31, éd. 1724 ds GDF. Compl.). Empr. à l'ital. spianata « id. » (dep. le XIVe s., G. Villani ds TOMM.-BELL.), part. passé substantivé de spianare « aplanir », du lat. class. « id. », dér. de « uni, égal ». Fréq. abs. littér. :174. Bbg. Archit. 1972, p. 168. — HOPE 1971, p. 38. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 413. — WIND 1928, p. 44.
esplanade [ɛsplanad] n. f.
ÉTYM. 1477; de l'ital. spianata, de spianare « aplanir ».
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♦ Terrain uni et découvert, artificiellement aplani.
1 Anciennt. Terrain aménagé devant une place forte, ou s'étendant du glacis aux premières maisons de la ville.
1 Il le prend, il l'emporte, au haut du mont arrive,
Rencontre une esplanade, et puis une cité.
La Fontaine, Fables, X, 13.
2 Terrain aménagé devant un édifice, une maison pour en dégager les abords. || L'esplanade d'un château, d'une ferme (→ Aire, cit. 1). || L'esplanade des Invalides, à Paris. ⇒ Place.
2 Une esplanade entourée de grilles s'étend autour de cette construction et permet de la contempler sur toutes les faces.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 236.
3 Terrain aménagé sur une hauteur, d'où l'on peut découvrir les environs. ⇒ Terrasse. || Une esplanade bordée d'arbres.
3 Le Pnyx est une esplanade pratiquée sur une roche escarpée.
Chateaubriand, Itinéraire, I.
4 Je n'oublierai jamais l'aspect qu'avait pris, cette nuit-là, la grande place du Séraskiérat, esplanade immense sur la hauteur centrale de Stamboul, d'où, par-dessus les jardins du sérail, le regard s'étend dans le lointain jusqu'aux montagnes d'Asie.
Loti, Aziyadé, III, XVIII, p. 95.
♦ Par ext. Terrain élevé, naturellement disposé comme une esplanade.
5 À la base de ce rocher est une esplanade couverte de grands arbres, mais si élevée et si escarpée qu'elle est comme une grande forêt dans l'air, environnée de précipices effroyables.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 84.
Encyclopédie Universelle. 2012.