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estafier

estafier [ ɛstafje ] n. m.
estaffier 1549; it. staffiere « laquais »; rac. staffa « étrier »
Anciennt Laquais armé qui portait le manteau et les armes de son maître, lui tenait l'étrier.
Péj. Garde du corps.

estafier nom masculin (italien staffiere, valet qui tient l'étrier) Domestique armé qui portait le manteau de son maître et lui tenait l'étrier.

⇒ESTAFIER, subst. masc.
A.— Domestique armé, en livrée, chargé de porter le manteau et les armes de son maître, de lui tenir l'étrier; p. ext. laquais de haute société, faisant fonction de garde du corps. J'étais hier soir si éreinté que j'ai lâché ma princesse; aussi, croyant que j'étais malade, vient-elle tout à l'heure de m'envoyer un estafier avec un billet (...). Ledit commissionnaire est surchargé de médailles militaires et très grand (FLAUB., Corresp., 1868, p. 360).
Péj. Spadassin. Quant au rival, s'il le gênait trop, il le supprimerait au moyen de quelques estafiers ou coupe-jarrets à gages (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 203). Le tyran a fait abattre par ses estafiers la tête du héros (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 430).
Arg., vx.
Agent de la police secrète. [Madame Becvot] est impitoyablement installée dans le carrosse, entre les deux Becvot, en face des deux estafiers (VIDOCQ, Mém., t. 4, 1828-29, p. 53).
,,Souteneur de mauvais lieux`` (Ac. 1835, 1878).
B.— [En Italie.  ]Laquais en livrée au service d'un cardinal, d'un pape ou d'un grand seigneur. Le pape sort de Saint-Pierre, porté par ses estafiers sur un immense brancard (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., 1817, p. 68). Le neveu de Sa Sainteté passant avec dix-neuf estafiers (NERVAL, Filles feu, Angélique, 1854, p. 549).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1762 avec 2 f (cf. aussi ds GATTEL 1841). Ds Ac. 1798-1932 avec 1 f. Étymol. et Hist. 1476 staffier « valet à pied, armé, qui portait le manteau du maître et lui tenait l'étrier » (J. MOLINET, Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 1, p. 160); 1549 estaffier (RABELAIS, La Sciomachie ds Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 400). Empr. à l'ital. staffiere « id. », attesté dep. le XVe s. (L. Pulci ds TOMM.-BELL.), dér. de « étrier » (v. estafette). Fréq. abs. littér. :35. Bbg. HOPE 1971, p. 192.

estafier [ɛstafje] n. m.
ÉTYM. 1549, estaffier; stafier, 1476; ital. staffiere « valet d'armes, laquais », de staffa « étrier ». → Estafette.
Anciennt. Laquais armé qui portait le manteau et les armes de son maître, lui tenait l'étrier.Par ext. Valet de pied, servant de garde du corps.Mod., péj. Spadassin, garde du corps.
1 Maint estafier accourt : on vous happe notre homme,
On vous l'échine, on vous l'assomme.
La Fontaine, Fables, XII, 22.
2 Pangloss était au milieu de sa phrase, quand le familier (de l'Inquisition) fit un signe de tête à son estafier qui lui servait à boire du vin de Porto ou d'Oporto.
Voltaire, Candide, V.
3 À peine le sombre tribunal eut-il défilé, que Grandchamp, délivré de ses deux estafiers, se précipita vers son maître (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, t. II, p. 413.
(1828). Argot. Vx. Agent de la police secrète.

Encyclopédie Universelle. 2012.