évaporation [ evapɔrasjɔ̃ ] n. f.
• 1398; lat. evaporatio
♦ Transformation d'un liquide en vapeur par sa surface libre, à toute température. ⇒ vaporisation. L'ébullition est un cas particulier d'évaporation. Évaporation d'une goutte de liquide en présence d'une paroi très chaude. ⇒ caléfaction. Séchage par évaporation. Évaporation spontanée des eaux naturelles (mer, cours d'eau), entretenant l'humidité atmosphérique. ⇒ évapotranspiration.
⊗ CONTR. Condensation.
● évaporation nom féminin (bas latin evaporatio, -onis) Transformation sans ébullition d'un liquide en vapeur. Passage de l'eau de l'état liquide à l'état gazeux (vapeur d'eau). Transpiration des végétaux. Opération industrielle ayant pour but de concentrer un produit en éliminant, sous l'effet de la chaleur et/ou d'une pression réduite, l'eau ou tout autre composé volatil qui le contenait. ● évaporation (expressions) nom féminin (bas latin evaporatio, -onis) Évaporation cutanée, évaporation pulmonaire, passage de substances de l'état liquide à l'état gazeux à travers la peau et les poumons. (Ces évaporations interviennent au cours de la régulation thermique dans la lutte contre l'élévation de la température du corps.)
évaporation
n. f. Vaporisation d'un liquide au niveau de sa surface libre, qui se produit à toute température. Séchage par évaporation.
Encycl. L'évaporation (qui s'effectue à la surface d'un liquide) se distingue de l'ébullition (qui se produit à l'intérieur d'un liquide) et de la sublimation (passage direct de l'état solide à l'état gazeux). La vitesse d'évaporation (masse de liquide qui se vaporise par unité de temps) augmente avec la température; elle est proportionnelle à la surface d'évaporation, à la différence (p - f) entre la pression p de vapeur maximale (à la température considérée) et la pression f de sa vapeur dans le gaz extérieur, et inversement proportionnelle à la pression totale au-dessus du liquide. Les phénomènes d'évaporation jouent un rôle primordial dans le cycle de l'eau.
⇒ÉVAPORATION, subst. fém.
A.— Emploi concr.
1. [Désigne un phénomène naturel]
a) Passage progressif de l'eau à l'état gazeux à partir de la surface libre d'une étendue d'eau, du sol ou d'un végétal. Évaporation lagunaire, évaporation spontanée des eaux. On a trouvé que l'évaporation du feuillage d'un grand chêne montait à des milliers de tonneaux par an (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 84). Le Kara Bogaz ne tarderait pas à s'assécher si l'eau de la Caspienne ne s'engouffrait dans le chenal pour compenser la perte de niveau provoquée par l'évaporation dans le golfe (STOCKER, Sel, 1949, p. 42) :
• 1. ... les journées sont presque toujours belles. Elles se lèvent parfois dans le brouillard (...) il se dissipe de lui-même, en laissant des milliers de gouttes d'eau suspendues aux buissons, ou aux épis, qui se mettent à fumer légèrement, dès que le soleil est assez fort pour provoquer leur évaporation.
BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 120.
Rem. 1. Certains dict. techn. mentionnent dans ce même sens, évapotranspiration, subst. fém. ,,Évaporation biologique ou physiologique``. Une partie de la dissipation des eaux superficielles ou contenues dans le sol se fait par des processus biologiques d'évapotranspiration (GEORGE 1970). 2. La docum. atteste des ex. où l'évaporation concerne des phénomènes physiologiques. Évaporation cutanée. Dans l'alimentation, l'eau tient une place importante (...) Elle est éliminée par l'évaporation pulmonaire, la sueur, l'urine, les matières fécales (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 213). Le vent du nord-est règne toujours et ralentit un peu notre évaporation (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 230).
b) P. méton. La vapeur qui se forme à la surface d'un liquide, d'un corps solide. Le soleil maintenant (...) séchait sur eux leurs dolmans détrempés (...) et petit à petit, de leurs bras, de leurs jambes, de leurs épaules (...) de leurs larges derrières tendus, une évaporation se dégageait (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., IX, p. 199). Je cherchais la mer, réfugiée (...) derrière une évaporation qui dépolissait le soleil (COLETTE, Pays et portr., 1954, p. 109).
2. [Désigne un phénomène artificiel, provoqué volontairement] Passage progressif d'un liquide à l'état gazeux sous l'action d'une source de chaleur ou d'un corps qui provoque sa vaporisation. Évaporation dans le vide, d'une solution; courbe d'évaporation; lois de l'évaporation. L'évaporation a pour objet, soit de concentrer une dissolution, soit de séparer un ou plusieurs liquides des matières fines avec lesquelles ils sont mélangés ou combinés (SER, Phys. industr., t. 2, 1890, p. 355). La cristallisation des sels est due à l'évaporation de l'eau qui les avait dissous (METZGER, Genèse sc. cristaux, 1918, p. 172). La vaseline est le résidu de l'évaporation lente des huiles de graissage légères (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 145) :
• 2. L'évaporation d'un liquide consiste en ce que certaines molécules quittent la surface de séparation pour pénétrer dans l'espace occupé par la phase gazeuse. Le nombre de ces molécules est proportionnel à la vitesse moyenne d'agitation thermique.
Mme P. CURIE, Isotopie, 1924, p. 192.
SYNT. Évaporation active, lente; évaporation à siccité; appareil, cycle, fourneau, poêle, surface, vitesse d'évaporation; capsule, machine à évaporation.
Rem. La docum. atteste un emploi anal. en phys. où l'évaporation concerne une particule élémentaire. À une température donnée, la sortie des électrons du métal, leur évaporation, n'est pas indéfinie (J. MERCIER, Radio-électr., t. 1, 1937, pp. 94-95).
Spéc. Opération par laquelle on obtient le sel marin à partir de l'eau qui le contient. L'eau salée remontée au jour, il s'agit de séparer l'eau du sel. C'est à l'évaporation que l'on fait appel pour effectuer cette séparation. L'eau s'échappe sous forme de vapeur, le sel reste dans le récipient (STOCKER, Sel, 1949, p. 55).
3. P. anal. Ce qui se dégage d'un corps et se répand au dehors en gardant son individualité ou en disparaissant. Ce n'est pas de l'air qu'on respire ici... c'est une évaporation de myrthe et de roses! (LABICHE, Trente millions Gladiator, 1875, I, 1, p. 7).
B.— Au fig., rare
1. Le fait de disparaître, de se fondre dans une autre réalité. Évaporation du temps. Un narguilhé à côté de soi (...) des choses dans la tête qui ne seraient plus qu'à moitié des idées, une toute douce évaporation de son être dans un bonheur de nuage (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p. 44). Elzélina (...) repliée, couvait la lente évaporation de son plaisir (ARNOUX, Roi, 1956, p. 89). Hélas, le génie est une question de dosage immédiat et de lente évaporation (COCTEAU, Poés. crit. I, 1959, p. 133).
2. Vieilli. Légèreté d'esprit. Il y a un peu d'évaporation dans son fait (Ac.). Des deux côtés on a reconnu ses torts et (...) on tâche de se corriger, en diminuant de part et d'autre ses évaporations (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Boigne, 1870, p. 233).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1398 [ms. XVe s.] par evaporacions (Somme Me Gautier, mss fr. Bibl. nat. 1288, f° 105, r° ds DG). Empr. au lat. impérial evaporatio, -ionis, de même sens. Fréq. abs. littér. :93.
évaporation [evapɔʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1398; lat. evaporatio, du supin de evaporare. → Évaporer.
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1 Transformation (d'un liquide) en vapeur par sa surface libre, à une température quelconque. ⇒ Vaporisation. || Surface d'évaporation d'un liquide. || Vitesse d'évaporation. || Évaporation d'une goutte de liquide en présence d'une paroi très chaude. ⇒ Caléfaction. || Cristallisation par dissolution et évaporation (→ Cristalliser, cit. 9). || Capsule d'évaporation. || Évaporation de l'eau mélangée, combinée à un produit. ⇒ Déshydratation, dessiccation. || Séchage par évaporation. || Évaporation à la surface de la peau. ⇒ Exhalation. — Évaporation spontanée à l'air libre : évaporation de la mer, des cours d'eau, entretenant l'humidité atmosphérique. || L'évaporation réduit le quotient d'écoulement (cit. 1) des cours d'eau. — Évaporation de l'eau salée, par laquelle on obtient le sel marin. || Utilisation du froid produit par l'évaporation (⇒ Réfrigération).
1 Pour que l'évaporation (des eaux salées) se fasse avec plus de succès, il faudra diminuer l'épaisseur de l'eau autant qu'il sera possible. Une masse d'eau d'un pied d'épaisseur ne s'évaporera pas aussi vite, à beaucoup près, que la même masse réduite à six pouces d'épaisseur et augmentée du double en superficie. D'ailleurs le fond étant plus près de la surface, il s'échauffe plus promptement, et cette chaleur que reçoit le fond du vaisseau contribue encore à la célérité de l'évaporation.
Buffon, Introd. à l'hist. des minéraux, VI, II, in Œ., t. IX, p. 246.
2 L'eau contenue dans l'air est constamment renouvelée par l'apport de nouvelles quantités de vapeur provenant de l'évaporation des masses liquides et des parties humides des continents (…) Les conditions dont dépend l'évaporation sont (…) complexes : elle varie en fonction directe de la température à la surface de l'eau, et de la vitesse du vent, en fonction inverse de l'humidité atmosphérique.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 178.
➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
♦ Par métonymie. La vapeur ainsi formée.
♦ Spécialt. || Évaporation d'un liquide par ébullition. ⇒ aussi Vaporisation.
2 Fig. Disparition, évanouissement.
3 Votre attention se reposera un peu trop longtemps sur les nuages bleuâtres qui s'exhalent de votre pipe. L'idée d'une évaporation, lente, successive, éternelle, s'emparera de votre esprit, et vous appliquerez bientôt cette idée à vos propres pensées (…)
Baudelaire, les Paradis artificiels, Poème du haschisch, III.
4 Le lendemain, dès potron-minet, deux cars de police stoppaient devant la villa du boulevard Arago. En descendit une foule casquée jusqu'aux yeux et engoncée dans des gilets pare-balles, qui pointa partout des mitraillettes pour constater l'évaporation des occupants.
Pierre Gombert, le Prix d'un taxi, p. 53.
3 Vieilli. || Évaporation d'esprit, et, absolt, évaporation. ⇒ Dissipation; évaporé (Évaporer, p. p. adj., 2.).
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CONTR. Condensation (de la vapeur).
COMP. V. Évapotranspiration.
Encyclopédie Universelle. 2012.