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exacerbé

exacerbé, ée [ ɛgzasɛrbe ] adj.
• 1611; de exacerber
Poussé au paroxysme. Orgueil exacerbé. Une sensibilité exacerbée, à vif (cf. À fleur de peau). Désirs exacerbés.

⇒EXACERBÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de exacerber.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'un état physique] Qui est rendu plus aigu, qui est mené à son paroxysme. Amplifier, (...) renforcer les vibrations exacerbées de l'ouïe (GRACQ, Syrtes, 1951, p. 132).
B.— P. anal. [En parlant d'une souffrance morale, d'un sentiment, d'un état d'esprit] Sensibilité exacerbée. Une histoire salée dans laquelle les susceptibilités exacerbées voulaient voir des allusions offensantes (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 248). Une sexualité exacerbée dans la solitude et la continence (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 284).
[En parlant d'une pers.] Traître, dit le gérant exacerbé, hagard et trémulant (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 177).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi subst. masc. désignant une pers. L'exacerbé se détendit comme une loque et s'endormit presque aussitôt (BLOY, Désesp., 1886, p. 150).
[En parlant d'un mode d'expr. individuel ou collectif] C'est [en 1930] la folie des musiques fausses, aigres, boiteuses, exacerbées et bolchevistes (BOSCHOT, Mus. et vie, 1931, pp. 111-112) :
La puissance des images, recouvrée par lui, doit être maîtresse de son propre jeu et ne point se dénaturer par cet intellectualisme exacerbé qui, de nos jours, lui fait un harcelant cortège de théories...
HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 64.
Fréq. abs. littér. :16. Bbg. RAT (M.). Il n'y a pas de synon. Vie Lang. 1966, p. 165-167.

Encyclopédie Universelle. 2012.