exclu, ue [ ɛkskly ] adj.
• 1467; de exclure
1 ♦ (Personnes ) Renvoyé; refusé. Exclu d'un endroit. Membres exclus. ⇒ évincé, radié. N. Les exclus.
♢ Qui n'est pas accepté, pas admis (dans un groupe, une situation). Il se sent toujours exclu. N. Les exclus de la croissance économique. « la masse croissante des exclus sociaux » (L'Express, 1990).
2 ♦ (Choses) Qu'on refuse d'envisager. C'est tout à fait exclu, c'est une chose exclue : c'est hors de question. — Impers. Il est, il n'est pas exclu que : il est impossible, possible que.
♢ Log. Principe du tiers exclu (l'un ou l'autre exclusivement, le troisième étant exclu).
3 ♦ (Choses) Qui n'est pas compris dans un compte, une énumération. ⇒ exclusivement. Je suis libre cette semaine, mardi exclu, non compris.
⊗ CONTR. Admis, compris, inclus.
● exclu, exclue nom Personne qui a été rejetée, chassée du groupe, de l'organisation, de l'institution dont elle faisait partie : Les exclus du parti. Terme utilisé depuis la fin des années 1980 et qui désigne l'ensemble des individus vivant au-dessous du seuil de pauvreté. ● exclu, exclue (expressions) nom Exclu de l'armée, jeune homme à qui était refusé l'honneur de servir dans l'armée pour avoir encouru des peines criminelles ou certaines peines correctionnelles graves.
exclu, ue
adj. et n.
d1./d Qui est mis dehors, renvoyé. Personnes exclues ou, subst., les exclus.
d2./d Repoussé, non accepté. Vous laisser seul, c'est exclu!
⇒EXCLU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de exclure.
II.— Adjectif
A.— [En parlant de qqn] Qui a été rejeté, évincé (d'un groupe) ou qui n'a pas été admis (dans un groupe). Les grandes personnes exclues de la conversation de ces petites filles, étaient ironiquement conviées par ces rires à écouter de loin une joie dont on les condamnait à ignorer les causes (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 111). Elle prenait ma main, nous repartions, nous allions d'arbre en arbre et de groupe en groupe, toujours implorants, toujours exclus (SARTRE, Mots, 1964, p. 111).
— Emploi subst. J'ai pensé que c'était là le gémissement de tous les captifs, de tous les exclus, de tous ceux qu'on abandonne (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 207). À leur propos, il partage l'humanité en deux camps, les élus et les exclus, deux termes à quoi il faut d'abord songer lorsque l'on cherche à définir le snobisme (MAURIAC, Écrits intimes, Commenc. d'une vie, 1932, p. 52) :
• 1. ... la génération même qui les a éprouvées [les passions politiques] change, éprouve des passions politiques qui, n'étant pas exactement calquées sur les précédentes, réhabilitent une partie des exclus, la cause d'exclusivisme ayant changé.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 236.
B.— [En parlant de qqc.]
1. Qui n'est pas, ou n'est plus pris en considération. Choisir a toujours été pour moi un supplice, parce que je n'ai jamais pu croire que la partie exclue ne valût pas à peu près la partie choisie (AMIEL, Journal, 1866, p. 524) :
• 2. ... les ouvriers des filatures sont plus ou moins qualifiés, et instruire de nouveaux ouvriers était former de nouveaux révolutionnaires, à moins d'élever les salaires, « hypothèse exclue, eût dit Ferral, en raison de l'état actuel des industries chinoises. »
MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 325.
2. [En parlant du dernier élément d'une série] Non compris. Anton. inclus. Si elle doit m'arriver le 7 ou le 8, et à La Roque si elle doit arriver avant le 5 (exclu) (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1899, p. 352). Il [Hugo] avait bien cru sentir passer la veine, la même veine, ce n'avait été qu'un éclair :« Pourtant, jusqu'à ce jour, c'était Adam, l'élu » et il était retombé à des fatras, à des monceaux de littérature jusqu'au dernier vers exclus (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 757).
Rem. Jusqu'au XVIIIe s., on admettait l'orth. exclus, use. On rencontre ds la docum. encore qq. ex. de cette graphie (v. Péguy supra). Ce bonheur terrestre, que vous aviez si complètement renié et exclus de votre propre vie (MONTALEMBERT, Ste Élizabeth, 1836, p. 230). Son inconduite l'avait aussitôt déconsidérée, l'avait excluse de la famille (GIDE, Et nunc manet, 1951, p. 1128).
C.— Spéc., PHILOS., LOG. Principe du tiers exclu. Principe selon lequel de deux propositions contradictoires, l'une étant vraie, l'autre fausse, il n'y a pas d'autre possibilité. Ce n'est pas en effet l'amphibolie la moins déroutante du je-ne-sais-quoi que cette continuelle oscillation entre rien et quelque chose, que ce défi perpétuel au principe du tiers exclu (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 60).
Encyclopédie Universelle. 2012.