faix [ fɛ ] n. m.
• fais 1080; lat. fascis « fardeau »
1 ♦ Vx ou littér. (dans quelques expr.) Charge très pesante, pénible à porter. ⇒ fardeau; portefaix. Plier, ployer, succomber sous le faix. « Sous le faix du fagot aussi bien que des ans » (La Fontaine). — Fig. Le faix des obligations, des soucis. ⇒ poids.
2 ♦ Techn. Tassement qui se produit dans une maison qu'on vient de construire.
⊗ HOM. Fait.
● faix nom masculin (latin fascis) Littéraire. Charge, fardeau : Ployer sous le faix. ● faix (homonymes) nom masculin (latin fascis) fait adjectif fait nom masculin fée nom féminin fais forme conjuguée du verbe faire fait forme conjuguée du verbe faire fait nom masculin fée nom féminin
faix
n. m.
d1./d Vx ou litt. Charge, fardeau pesant.
— Fig. Le faix des impôts, des ans.
d2./d TECH Tassement dans une maison récemment construite.
d3./d MED Foetus et ce qui l'accompagne.
⇒FAIX, subst. masc.
Vieilli ou littér.
A.— Emploi concr.
1. Réunion d'éléments identiques (liés ensemble dans le sens de la longueur). Faix de bois. Synon. faisceau. Le grand jardin où les filles de la ferme ramassaient des faix d'herbes (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 19). Ils [les lépreux] sont tous rentrés des champs, ramenant avec eux (...) le petit faix de légumes, de bois et d'herbes, qu'ils ont récolté dans la campagne (THARAUD, Passant Éthiopie, 1936, p. 182).
— Région. Synon. de fagot. Ses ouvriers tour à tour surveillent le brasier. Armés de longues fourches, (...) ils le bourrent de faix (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 200).
2. Charge, corps pesant; ce que porte ou soutient avec effort, difficulté, une personne, un animal, une partie d'une construction. Plier, succomber sous le faix; colonnes qui portent un faix prodigieux (Ac. 1835, 1878). Synon. fardeau. Elle regarda Argow, le saisit, et, le soulevant, elle l'emporta à travers le corridor embrasé, en pliant parfois sous ce faix chéri (BALZAC, Annette, t. 4, 1824, p. 108). Il y a aussi des euphorbes, déjà pleins de lait, si gonflés de sève que leur pyramide verte fléchit sous le faix de leur tête (TAINE, Philos. XIXe s., 1857, p. 43). Un âne dont le faix ensanglantait le dos (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 139).
Rem. La docum. atteste un ex. littér. au sens de « cargaison d'un navire, charge de marchandises transportées ». Ce navire déchargeait son faix sur le port (GIDE, Voy. Urien, 1893, p. 16).
— En partic.
♦ Vieux. Le fœtus. Que Pan d'un double faix dote chaque brebis du troupeau! (CLAUDEL, Euménides, 1920, III, p. 978). Qu'est-ce que tu ferais donc, à sa place? (...) Ce que je ferais? Je dirais à ma fille :« emporte ton faix, ma fille, non pas loin de moi, mais loin de cet homme » (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 193).
♦ ARCHIT. Résultat du tassement qui se produit normalement dans un édifice récemment construit. Ce bâtiment a pris son faix (Ac. 1835, 1878).
B.— Au fig. [Employé absol. ou accompagné du compl. introduit par la prép. de] Ce qui constitue une charge, une contrainte morale qui pèse lourdement sur celui qui la subit. Faix de fatigue, de labeur, de douleurs; ployer, succomber sous le faix. Dès qu'on veut la charger d'une vérité quelconque, la raison débile ploie sous le faix, incapable de se soutenir elle-même (LAMENNAIS, Indifférence, t. 2, 1817-23, p. 95). Elle étudiait ces fronts, les uns écrasés et aplatis sous le faix du monde, les autres ridés, sillonnés des plis de la carte de Strabon (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 112). Arrivé à ce stade, le vieil homme incline à se détourner d'un monde où tout n'est plus que confusion, que violence aveugle. Le voilà arrivé au bout du chemin, pliant sous le faix de sa vie (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 375) :
• Tristesse de ces jours derniers, tristesse difficilement explicable. Sans doute le poids de la guerre ajouté au poids de la vie. L'homme de quarante ans porte le faix de tout ce que l'homme de vingt ans et l'homme de trente ans lui ont mis sur le dos.
GREEN, Journal, 1942, p. 229.
♦ Plier, être courbé sous le faix des ans. C'est un riant vieillard, qui sous le faix des ans Connoît encor la joie, et plaît en cheveux blancs (DELILLE, Homme des champs, 1800, p. 43).
Rem. On relève un emploi où le compl. désigne des charges financières. Pour quel motif la production de valeur qui s'opère par le commerce extérieur, devrait être déchargée du faix des impôts que supporte la production qui s'opère par le moyen de l'agriculture (SAY, Écon. pol., 1832, p. 183).
Prononc. et Orth. :[]. ,,Beaucoup de personnes, surtout parmi les jeunes, [le] disent avec un e moyen`` (ROUSS.-LACL. 1927, p. 135). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 fais « charge, fardeau » (Roland, éd. J. Bédier, 977). Du lat. class. fascis « faisceau; fardeau ». Fréq. abs. littér. : 114.
faix [fɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1360; fais, 1080; du lat. fascis, au sens de « fardeau ».
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1 Vieilli ou littér. (dans quelques expressions). Charge très pesante, pénible à porter. ⇒ Fardeau; portefaix. || Plier, ployer, succomber, mourir (→ Camarade, cit. 1) sous le faix.
1 Sous le faix du fagot aussi bien que des ans (…)
La Fontaine, Fables, I, 16 (→ Courber, cit. 25).
♦ (XXe). Charge de marchandises, cargaison d'un navire.
2 (XIIe). Fig. et littér. Charge difficile à supporter. || Le faix des obligations (→ Antérieur, cit. 4), des soucis. || Chacun porte son faix. ⇒ Bât. || Être accablé, écrasé sous le faix des impôts. ⇒ Poids. || Le faix du pouvoir (→ Appesantir, cit. 4).
2 Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe (…)
Corneille, Pompée, I, 1.
3 C'est, maintenant, une détente dans tous ses membres, un sentiment de repos, presque de douceur : comme une satisfaction mélancolique (…) Il va enfin déposer le faix (…) Il va en avoir terminé avec ce monde difficile, décevant (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 130.
♦ Poét. et vx. || Le faix des ans (→ supra, cit. 1), des années : le grand âge.
4 Malgré le faix des ans et du sort qui m'opprime (…)
Racine, Mithridate, II, 3.
3 Techn. Tassement qui se produit dans une maison qu'on vient de construire.
4 (XXe). Méd. Le fœtus et ses annexes (arrière-faix).
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COMP. Affaisser, affaissement. — Arrière-faix, portefaix, surfaix.
HOM. Fait. — Formes du v. faire.
Encyclopédie Universelle. 2012.