fantasia [ fɑ̃tazja ] n. f.
• 1833 titre d'un tableau de Delacroix; mot esp. « fantaisie », ar. fantaziya « ostentation », lui-même de l'esp.
♦ Divertissement équestre de cavaliers arabes qui exécutent au galop des évolutions variées en déchargeant leurs armes et en poussant de grands cris. « Déjà une autre fantasia s'est élancée dans la poussière, jette ses cris, excite ses chevaux » (Tharaud).
♢ Par anal. Réjouissance débridée, qui s'accompagne de cris et d'un désordre joyeux.
● fantasia, fantasias nom féminin (arabe maghrébin fantasia, de l'espagnol fantasía, imagination) Démonstration équestre de cavaliers arabes. Cavalcade débridée d'une bande joyeuse.
fantasia
n. f. Chez les Arabes, sorte de carrousel au cours duquel les cavaliers s'élancent au galop en tirant des coups de fusil.
⇒FANTASIA, subst. fém.
Parade équestre, en usage dans les festivités arabes, au cours de laquelle des cavaliers exécutent à vive allure des exercices de voltige, en déchargeant leurs armes. Celui-là [Kadour] était bien un vrai turco. Pour s'en convaincre, on n'avait qu'à regarder (...) la sauvagerie de ce petit corps s'agitant sur son grand cheval dans les voltiges de la fantasia (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 170). Ces chefs, le plus souvent, sont à cheval; un cheval qu'ils se plaisent à faire galoper, piaffer; c'est déjà presque la fantasia arabe (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 772) :
• Course rapide à l'extrémité du campement bédouin. Fantasia de cavaliers et de dromadaires. Spectacle médiocre. Le sol est du sable mouvant, l'espace manque, les chevaux galopent mal, n'ont pas de quoi prendre du champ, les cavaliers sont mal armés, et, sauf quelques scheiks, assez pauvrement montés et équipés. Cela n'approche pas du luxe militaire, de l'ampleur et de la beauté d'ensemble des fantasias sahariennes.
FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 126.
— P. anal. Tumulte d'une foule en effervescence. Par les échos de la rue Gomboust, il nous arrive des rafales des cent mille cris de la catastrophe... Ce sont les foules qu'on écrabouille au large de la place Gaillon... C'est la furie des omnibus... La fantasia qui continue... Clichy-Odéon laboure la tourbe des éperdus... Panthéon-Courcelles fonce par le derrière... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 109).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. [1840 phantasia (S. MARIN, Événements et aventures en Égypte, 2e vol., p. 145 ds NASSER, p. 551 : Une grande phantasia se préparait au Caire), forme isolée]; 1842 une fantasia au Maroc (titre d'un tableau d'E. Delacroix, date de l'exposition à Paris d'apr. LANLY, pp. 44-45); 1848 (MÉRIMÉE, Don Pèdre Ier, p. 162). Mot d'Afrique du Nord (Maroc et Algérie) signifiant en ar. « panache, gloriole », et auquel E. Delacroix attribua faussement le sens de « spectacle donné par des cavaliers arabes simulant une charge de cavalerie » (LANLY, pp. 44-46). Le mot ar. est prob. empr. à l'esp. fantasia (fantaisie) « imagination », mais aussi « vanité, arrogance » (v. AL.). Fréq. abs. littér. :20.
fantasia [fɑ̃tazja] n. f.
ÉTYM. 1833, titre d'un tableau de Delacroix; arabe d'Afrique du Nord fantaziya « panache, ostentation », probablt esp. fantasía « imagination », mais aussi « vanité, arrogance ».
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Divertissement équestre de cavaliers arabes qui exécutent au galop des évolutions variées en déchargeant leurs armes et en poussant de grands cris. || Une fantasia au Maroc, tableau de Delacroix (fait après son voyage en Afrique du Nord, 1832). || Assister à une fantasia. || Des fantasias.
1 Figure-toi le scintillement des armes, le pétillement de la lumière sur tous ces groupes en mouvement, les haïks dénoués par la course (…) Ajoute à ce luxe de visions, fait pour les yeux, le tumulte encore plus étourdissant de ce qu'on entend : les cris des coureurs, les clameurs des femmes, le tapage de la poudre, le terrible galop des chevaux lancés à toute volée, le tintement, le cliquetis de mille et mille choses sonores. Donne à la scène son vrai cadre, calme et blond, seulement un peu voilé par des poussières et peut-être entreverras-tu le spectacle éblouissant qu'on appelle une fantasia arabe.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 280.
2 Déjà une autre fantasia s'est élancée dans la poussière, jette ses cris, excite ses chevaux, brûle la poudre dont on voit briller la flamme, s'arrête brusquement, s'en retourne et inlassablement recommence.
Jérôme et Jean Tharaud, Rabat, VIII, p. 172.
2 Charge (simulée ou réelle) de gens ou de foule en effervescence, accompagnée de cris, tumulte.
3 À la fin, tu menais toutes les nuits cette fantasia. Quand vous rentriez, tu ne laissais pas dormir la bonne Joëlle. Tu répétais avec tes musiciens dans un vacarme de chienlit.
P. Guth, Lettre ouverte aux idoles, Antoine, p. 74.
Encyclopédie Universelle. 2012.