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faubourg

faubourg [ fobur ] n. m.
faux bourg XIVe, altér. de fors borc XIIe; de fors « hors » et borc « bourg »; lat. foris « dehors » et burgus « bourg »
1Hist. Partie d'une ville qui déborde son enceinte, ses limites. « sous Charles VII, les loups entraient dans les faubourgs de Paris » (Taine).
2 Quartier, localité à la périphérie d'une grande ville. aussi banlieue, couronne. Faubourgs industriels, populeux. L'accent des faubourgs. faubourien. « il détestait la ville basse, le faubourg avec l'usine » ( Aragon). Le tramway « se mit à accélérer dès qu'il eut atteint les faubourgs » (Cendrars).
Par méton. La population ouvrière des faubourgs. « Santerre, un brasseur que le faubourg s'était donné pour commandant, proposait d'incendier la place » (Michelet).
3Dans une grande ville, Nom conservé par un quartier qui, anciennement, était hors de son enceinte. Il habite rue du Faubourg Montmartre (à Paris), ou ellipt Faubourg Montmartre. Les femmes « qui étaient admises dans la société du faubourg Saint-Germain » (Balzac).
⊗ CONTR. Centre.

faubourg nom masculin (ancien français forsborc, de fors, hors de, et borc, bourg, avec l'influence de faux) Partie d'une ville située en dehors de l'enceinte. Nom conservé par un quartier situé jadis en dehors de l'enceinte de la ville : Le faubourg Saint-Antoine. Quartier situé à la périphérie d'une ville ; banlieue (surtout pluriel) : On aperçoit les faubourgs de Lyon. Vieux. Quartier populaire périphérique ; population ouvrière de ce quartier (surtout pluriel).

faubourg
n. m.
d1./d Quartier excentrique.
d2./d Par ext. Population d'un tel quartier.

I.
⇒FAUBOURG1, subst. masc.
A.— Au sing. ou au plur.
1. HIST. Agglomération qui s'est constituée hors de l'enceinte d'une ville. J'allais (...) à Saint-Servan, faubourg séparé de Saint-Malo par le port marchand (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 53). Dès 1367, la ville se répand tellement dans le faubourg qu'il faut une nouvelle clôture, surtout sur la rive droite (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 137).
2. Généralement au plur. Quartier d'une ville qui s'est développé en dehors du périmètre initial de cette ville. Les faubourgs industriels, ouvriers. Les faubourgs élégants des grandes villes cosmopolites (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, p. 22). Les faubourgs et la périphérie dardaient plus d'un million d'hommes dans des directions à peu près convergentes (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 210). L'intention prêtée au ministre de la Reconstruction (...) de réaliser à Rezé, dans les faubourgs de Nantes, une seconde expérience marseillaise (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 1, col. 5).
B.— Faubourg (de) + nom propre
1. [Sert à former le nom de certains quartiers situés sur l'emplacement d'un ancien faubourg] Le faubourg Saint-Antoine, le faubourg de la Croix-Rousse. De quel quartier es-tu, citoyen? L'homme. — Faubourg Saint-Marceau (A. DUMAS père, Napoléon, 1831, II, p. 33).
2. Usuel, par brachylogie. [Sert à nommer, à Paris, l'artère principale d'un quartier appelé « faubourg », p. ell. du syntagme « la rue du »] Deux camions de police (...) venaient de se ranger sur le bord du trottoir, à l'angle de la rue Lafayette et du faubourg Montmartre (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 100).
C.— P. méton.
1. Population d'un faubourg. Il y a cinq mille personnes autour du monastère. Tout le faubourg, et bien au delà (MONTHERL., Port-Royal, 1954, p. 1031).
En partic. [À Paris]
Le noble faubourg, p. ell. le faubourg. Le faubourg Saint-Germain. Le faubourg Saint-Germain n'en donnera pas plus cette année [des bals] que l'année dernière. Le noble faubourg boude décidément contre son plaisir (MUSSET, Revue des Deux-Mondes, 1833, p. 326). Le faubourg se moqua des ministres qui n'étaient pas gentilshommes (BALZAC, Langeais, 1834, p. 225).
Le faubourg. Le faubourg Saint-Antoine :
1. La rue de la Roquette, communiste (vivant par vastes enclos, longs passages), prend le drapeau rouge; le faubourg, mixte, garde le drapeau tricolore, enrégimentant la Garde Nationale.
MICHELET, Journal, 1848, p. 694.
Les faubourgs. Les faubourgs populaires de Paris. Les faubourgs s'agitent. L'artillerie de votre Garde Nationale est prête à seconder l'émeute (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 98). Un projet d'impôt très impopulaire, qui faisait gronder les faubourgs (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 869).
2. [À Paris] Les manières, l'esprit communs à la population d'un faubourg :
2. Ce que l'on nomme en France le faubourg Saint-Germain n'est, ni un quartier, ni une secte, ni une institution, ni rien qui se puisse nettement exprimer. La Place Royale, le faubourg Saint-Honoré, la Chaussée d'Antin possèdent également des hôtels où se respire l'air du faubourg Saint-Germain. Ainsi, déjà tout le faubourg n'est pas dans le faubourg.
BALZAC, Langeais, 1834 p. 215.
[Gén., en fonction de déterminant]
a) [En parlant du faubourg Saint-Germain] La comtesse. — (...) vous êtes d'une galanterie qui sent son faubourg Saint-Germain (A. DUMAS père, Angèle, 1834, IV, p. 148).
En emploi adj. Le salon des Montespan est resté très pur « faubourg » (...) très vieux jeu si vous voulez?... On n'y mélange pas les mondes (GYP, Cayenne, 1899, p. 18).
b) [En parlant du faubourg Saint-Antoine, des faubourgs populaires] Corresp. à faubourien, ienne. Accent du faubourg, des faubourgs.
En emploi adj. Un ton populaire français, très faubourgs de Paris avec souvenirs de provinces (LARBAUD, Journal, 1934, p. 288). Fréhel (...) chante les meilleurs morceaux de son répertoire « faubourg » avec réverbère à l'appui (L'Œuvre, 10 avril 1941).
Rem. La docum. atteste faubourisme, subst. masc. Le canaille des anatomies, le faubourisme des minois (GONCOURT, Journal, 1896, p. 962).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694, s.v. faux-bourg; ds Ac. 1718 et 1740, s.v. fauxbourg; ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne.
II.
⇒FAUBOURG2, subst. masc.
Arg. Postérieur féminin. Les entraîneuses (...) agitaient leur faubourg sur la piste (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 77). L'un d'eux avait même eu (...) un mot merveilleux (...) pour des hanches (...). « Vraiment, Aimée, tu as un bien joli petit « faubourg » ... » (VIALAR, Tournez, 1956, p. 258).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. I. 1. Av. 1404 « partie d'une ville située hors de l'enceinte » (FROISS., II, II, 73 ds LITTRÉ); 2. 1831 « quartier d'une ville situé autrefois hors de l'enceinte » (supra faubourg1, DUMAS père, loc. cit.). II. 1612 arg. (Verville d'apr. ESN.); 1879 (HUYSMANS, Sœurs Vatard ds RIGAUD, Dict. arg. mod.). I altération, sous l'infl. de faux, cf. lat. médiév. falsus burgus (1380 ds DU CANGE), de l'a. fr. forsborc de même sens (ca 1200 Chevalier cygne, 217 ds T.-L.), composé du préf. a. fr. fors « hors de » (du lat. foris) et de borc (bourg). II issu de I par transposition métaphorique.
STAT. — Faubourg1 et 2. Fréq. abs. littér. :2 110. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 199, b) 4 834; XXe s. : a) 2 424, b) 2 195.
BBG. — BRUPPACHER (V.). Zur Geschichte der Siedlungsbezeichnungen im Galloromanischen. Vox. rom. 1962, t. 21, p. 32. — DUCHÁ (O.). La Tendance de motivation et la conscience étymol. Wissenschaftliche Z. der Humboldt-Univ. zu Berlin. 1969, t. 18, p. 702. — QUEM. DDL t. 2.

1. faubourg [fobuʀ] n. m.
ÉTYM. XIIe, fors borc, de fors « hors » et borc « bourg »; faux bourg, XIVe, par altération de fors en faux; du lat. foris « dehors », et burgus « bourg ».
1 Hist. Partie d'une ville située en dehors de l'enceinte ou des limites de la ville proprement dite. || Les barrières de l'octroi, construites à l'entrée des faubourgs.Par ext. || Les faubourgs de la ville : les quartiers périphériques ( Excentrique, extra-muros, périphérique, et aussi banlieue). || Faubourgs industriels, populeux.
1 Or, quand Paris avait sa muraille assiégée,
Et que la guerre était dans ses faubourgs logée (…)
Ronsard, Réponses aux injures et calomnies.
2 Ce vieux faubourg, peuplé comme une fourmilière, laborieux, courageux et colère comme une ruche, frémissait dans l'attente et le désir d'une commotion.
Hugo, les Misérables, IV, I, V.
3 (…) les fleurs sont rares dans ce faubourg souillé par la suie des usines.
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 470.
Par métonymie. || La ville et les faubourgs : toute la population. || Les faubourgs : la population ouvrière des faubourgs.
2 Quartier d'une ville qui, anciennement, était en dehors de son enceinte. || Le faubourg Saint-Antoine, à Paris. || Il habite rue du Faubourg-Montmartre, ou, ellipt, Faubourg Montmartre.
3.1 Le faubourg des Minimes était réellement un faubourg, je veux dire un de ces lieux hybrides où l'on se trouve exilé de la ville sans être accueilli par la campagne, ce qui explique une mentalité complexe et proprement « faubourienne » où la sensation d'un rejet s'accompagne de l'esprit d'éveil et d'agressivité né des situations marginales.
Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. I, p. 47.
Le faubourg Saint-Germain, le noble faubourg (ou, absolt, le faubourg) était habité par l'aristocratie.
4 À cette époque, la mode commençait à mettre au-dessus de toutes les femmes celles qui étaient admises dans la société du faubourg Saint-Germain dites les dames du Petit-Château (…)
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 962.
5 Spirituelles, nobles, du ton le plus faubourg Saint-Germain, mais ce soir-là hardies comme des pages de la maison du Roi (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour… ».
Vx ou dans certains usages professionnels (métiers de l'ameublement). || Le faubourg : le faubourg Saint-Antoine, à Paris, quartier traditionnel de l'ébénisterie d'art. || Il s'est fait faire une bibliothèque par un petit artisan du faubourg (aussi : du Faubourg).
6 Les gens du faubourg Saint-Antoine n'appellent jamais autrement ce quartier célèbre que le faubourg. C'est pour eux le faubourg par excellence, le souverain faubourg, et les fabricants eux-mêmes entendent par ce mot spécialement le faubourg Saint-Antoine.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 514.
Les faubourgs : les faubourgs populaires de Paris. || Accent des faubourgs. Faubourien.
En emploi adj. Caractéristique d'un faubourg. a Du faubourg Saint-Germain.
7 — Non, pourquoi voulez-vous que je trouve les gens assez bien pour prendre leur argent, quand je ne les trouve pas assez bien pour les recevoir chez moi ? — Ce n'est pas du tout faubourg, ce que vous dites là, duchesse.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 684.
b Des faubourgs populaires. Faubourien.
DÉR. Faubourien.
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2. faubourg [fobuʀ] n. m.
ÉTYM. 1612, selon Esnault, repris 1878, par une métaphore érotique.
Argot. Postérieur (d'une femme).

Encyclopédie Universelle. 2012.